Depuis son installation à l’Hôtel du gouvernement, l’Alliance Lepep a tout mis en branle pour guérir les maux de l’ancien régime de Navin Ramgoolam. Il y a eu un processus de nettoyage tous azimuts, même si dans certains cas, on a confondu vitesse et précipitation. Ce processus, regrettablement, a fait que nombre d’innocents sont devenus injustement et cruellement, sans aucune forme de procès équitable, des parias aux yeux de certains au pouvoir.
Leur seul malheur a été de travailler sous le gouvernement Ramgoolam, sans être ramgoolamistes ou même rouges pour autant. Ce sont des professionnels apolitiques au service du pays, à l’instar de Dev Manraj, nommé Senior Adviser puis Secrétaire financier (après le départ d’Ali Mansoor) par Navin Ramgoolam. Cela n’ôte en rien le mérite du professionnel Manraj qui continue de servir le pays sous le nouveau gouvernement Lepep.
Guérir c’est bien, mais prévenir c’est mieux ! Le gouvernement, conscient de cet adage, gagnerait à s’assurer que toutes les mesures appropriées, y compris administratives et législatives, soient prises pour prévenir la répétition ou la recrudescence des cas de mauvaise/frauduleuse gestion de tous les corps paraétatiques ou parapublics. L’une d’elles serait de suivre les conseils donnés par un professionnel très avisé de la fonction publique un samedi matin à la radio : ‘right sizing’ (dégraissage), s’assurer qu’il y a réellement ‘the right person in the right place’ et faire de sorte qu’il y ait ‘separation and collaboration of political and technical roles in government institutions’.
SAJ vient de déclarer, à en croire la presse, qu’il se penche sur cet aspect délicat dans le sillage d’une plainte logée par un fonctionnaire contre un ministre pour ingérence outrancière. Il est à souhaiter que le Public Service Bill en préparation vienne rectifier le tir et clarifier le rôle et les responsabilités du ministre et des fonctionnaires.
Suivant le Rapport du Directeur de l’Audit et celui du Public Accounts Committee, il faut impérativement un réel constat pour déterminer les causes de la gestion malsaine des finances de l’État et définir les sanctions légales contre les responsables, éviter ainsi que l’histoire ne se répète.
Les maux qui rongent la société mauricienne ne disparaîtront pas par enchantement. L’essentiel, c’est que les autorités, sous la férule de SAJ, aient enclenché le processus d’un réel assainissement « across the board » visant à accentuer la lutte contre la fraude et la corruption, la drogue, les fléaux sociaux, l’insécurité en général, l’insécurité routière, l’oisiveté dans la fonction publique… Tout cela mènera sûrement à l’avènement du concept de bonne gouvernance, avec tout ce que cela comporte en termes de gestion politique et administrative.
Le pays se transforme lentement mais sûrement en vrai « clean country ». L’essentiel demeure qu’on continue de prévenir au lieu de guérir. Ne dit-on pas qu’un patient a plus de chances de guérir si son cancer a été détecté dans les premières phases ? Mais la prévention doit être un combat quotidien.
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