
Pourquoi mangeons-nous mal, même quand nous savons ce qui est bon pour nous ? « C’est souvent émotionnel », explique la nutritionniste Diane Desmarais. Stress, frustration, ennui ou fatigue nous poussent vers des aliments réconfortants mais pauvres en nutriments : plats industriels, fast-food, sucreries…
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L’alimentation émotionnelle, encore trop peu prise en compte dans les politiques de santé publique, représente un facteur de risque majeur. « Identifier ses déclencheurs émotionnels est essentiel pour reprendre le contrôle de son alimentation », insiste-t-elle.
Une alimentation saine peut-elle prévenir, voire inverser certaines maladies chroniques ? « Absolument. Un corps bien nourri est un corps équilibré », affirme Diane Desmarais. Elle met en avant le rôle fondamental de la nutrition cellulaire : « Chaque système – digestif, nerveux, endocrinien – repose sur des organes formés de cellules. Si ces cellules manquent de nutriments adaptés, les déséquilibres s’installent, altérant les fonctions vitales. »
Le stress, souvent sous-estimé, agit comme un amplificateur des mauvaises habitudes alimentaires, notamment dans des pathologies comme l’hypertension ou le diabète.
Trois erreurs courantes nuisent particulièrement à la santé des Mauriciens, selon elle. D’abord, l’excès de glucides simples – pain blanc, riz blanc, farines raffinées, mines, biscuits – qui entraînent des pics de glycémie, favorisant diabète et prise de poids.
Ensuite, les mauvaises graisses : les huiles végétales chauffées à haute température ou les fritures répétées s’oxydent, créant un terrain inflammatoire néfaste pour les cellules. Enfin, une hydratation insuffisante entrave l’élimination des déchets métaboliques, surcharge les reins et peut mener à une hyperuricémie (excès d’acide urique).
Fritures, sauces riches, excès de glucides : ces habitudes dominent souvent notre cuisine locale.
Mais pour Diane Desmarais, pas question d’abandonner nos traditions culinaires : « On peut tout à fait manger mauricien tout en protégeant sa santé. »
Elle recommande de cuisiner nos plats avec des ingrédients bruts, d’éviter les sauces industrielles et de limiter les fritures. Par exemple, remplacer les mines frits par des mines vapeur, ou alléger l’huile dans un cari.
Son conseil final : « Nourrissez votre corps avec ce que la nature vous offre, pas avec ce que les usines fabriquent. Vous n’avez qu’un seul corps : écoutez-le, respectez-le. »
Quelles quantités ne pas dépasser ?
Sel : maximum 5g/jour, soit 1 cuillère à café rase tout compris (aliments, cuisson, assaisonnement).
Sucre : le moins possible. « Idéalement, évitez le sucre ajouté. Le sucre naturel des fruits est suffisant ».
Graisses saturées : environ 10 % des apports caloriques totaux, à adapter selon chaque individu.
Astuces pour une cuisine saine
- Cuire à basse température (vapeur, étouffée, four).
- Réduire l’huile et le sel.
- Rééquilibrer l’assiette : plus de légumes, des portions modérées de glucides et protéines, et des bonnes graisses (huile d’olive, avocat, noix).
- Utiliser des épices douces, fines herbes, ail ou gingembre pour rehausser les saveurs.
- Préférer les grillades de viandes maigres et les soupes de légumes frais.

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