Mustafa Ozkahraman, directeur général de Turkish Airlines à Nairobi: «Pas de compétition entre Air Mauritius et nous»

Turkish Airlines, dont le partenaire stratégique à Maurice est BCD Travel/Atom Travel, desservira Maurice à partir du mardi 15 décembre. Mustafa Ozkahraman, directeur général de Turkish Airlines à Nairobi, explique ce que cette compagnie aérienne apportera à Maurice. Elle ne sera pas une menace pour Air Mauritius, assure-t-il. Ce mardi, pour la première fois un avion de Turkish Airlines touchera le tarmac de Plaisance. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre compagnie veut desservir Maurice ? Turkish Airlines est une compagnie aérienne qui connaît une des croissances les plus rapides au monde. Nous voulons couvrir le monde entier et nous voulons améliorer notre réseau. En ce sens, Maurice cadre parfaitement avec notre objectif stratégique. Nous voulions venir avant, mais ce n’est que maintenant que notre flotte nous permet de desservir votre pays. Qu’est-ce qui attire Turkish Airlines à Maurice ? De notre point de vue, Maurice n’est pas qu’une destination touristique. Elle a aussi un énorme potentiel pour les affaires. Nous voulons donc démarrer des relations directes entre la Turquie et Maurice. Le nombre de touristes entre les deux pays grandira, tout comme le business. À quel potentiel d’affaires faites-vous référence ? Quand nous nous rendons dans une nouvelle destination, les hommes d’affaires turcs nous suivent pour étudier le potentiel qu’elle offre. C’est aussi l’occasion pour vos hommes d’affaires de venir voir ce que la Turquie propose. Que pouvons-nous offrir ? Tout. Nos deux pays ont beaucoup de choses en commun, notamment au niveau des ressources humaines, du textile, de la construction, du tourisme, du sucre et j’en passe. Nous offrons un nouveau marché niche à partir de notre hub d’Istanbul. Nous allons commencer par trois vols hebdomadaires, c’est-à-dire mardi, jeudi et samedi. À partir du 8 février, on passera à quatre vols et nous verrons ensuite. Mais on ne réduira jamais le nombre de vols. D’ici un an environ, nous aimerions passer à un vol quotidien. Sur la première année, nous avons la capacité de transporter 40 000 à 50 000 personnes. Air Mauritius craint que vous transportiez des clients des marchés qu’elle dessert déjà... Air Mauritius fera la maintenance au sol de nos avions ici et nous allons utiliser leur ‘lounge’, donc il y aura une certaine forme de partenariat. Je ne pense pas qu’il y aura une compétition féroce entre Air Mauritius et nous. Il y a beaucoup de moyens de collaborer. On va plutôt apporter de la valeur ajoutée. Nous allons surtout transporter des clients de l’Europe de l’Est : Turquie, Russie, Ukraine, Hongrie, Autriche, Bulgarie, entre autres. Quand on regarde les réservations que nous avons sur Maurice, nous voyons beaucoup de gens de ces pays-là. Il y avait une demande de ces pays qu’aucune compagnie aérienne ne satisfaisait. Un partenariat est-il envisageable ? Nous allons collaborer avec Air Mauritius. La compétition sera d’ordre général, et pas avec la compagnie nationale d’aviation. Des équipes viennent de Turquie pour voir comment collaborer. Nous avons des besoins réciproques de partage d’expérience. Air Mauritius peut utiliser notre réseau et nous pourrions utiliser le leur pour ce qui est de l’océan Indien. Turkish Airlines ajoute-t-elle au prestige de la destination ? Oui. Turkish Airlines a été élue meilleure compagnie aérienne européenne cinq années de suite, depuis 2011. Nous sommes une des meilleures au monde, donc c’est une bonne chose pour vous que nous soyons ici. Le gouvernement veut transformer l’aéroport Sir-Seewoosagur-Ramgoolam en un hub régional d’aviation. Turkish Airlines est-elle prête à aider d’une manière ou d’une autre ? Nous serions ravis de le faire. L’île Maurice pourrait devenir un point de connexion idéal entre les pays du sud de l’Afrique et ceux du sud de l’Asie. L’aéroport est déjà d’un très bon niveau et offre beaucoup de facilités. Il y a un potentiel énorme. Maurice peut y arriver. Nous, qui sommes dans une position dominante dans le sud-est de l’Asie, serions contents de pouvoir apporter notre soutien. C’est faisable. Istanbul est un des plus grands hubs et nous pouvons montrer comment cette transformation s’est faite.