Les habitants de la Vallée-des-Prêtres sont conscients du danger que représente l’épidémie de dengue qui sévit en ce moment dans leur petite localité.
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Malgré la menace, les habitants gardent leur sérénité et ne se laissent pas, pour le moment, gagner par la panique ou la psychose. Ils sont conscients qu’il existera toujours des moustiques, l’essentiel étant de savoir comment les éliminer. C’est le vœu de tous ceux que nous avons rencontrés.
School Street, à la Vallée-des-Prêtres, est le foyer principal de cette propagation de la dengue dans la région. Même si la situation est assez alarmante, bon nombre d’habitants continuent de vaquer à leurs occupations malgré la présence des moustiques, vecteurs de cette maladie.
Pas question d’aller se cacher, explique Dauhoo Neshad, 23 ans, son fils de 6 mois dans les bras. Il nous confie qu’il a pris toute les précautions. Il a appliqué une crème anti-moustique sur lui et son fils pour pouvoir prendre l’air à l’extérieur. Il affirme que cet endroit est un lieu infesté de moustiques. « Les terrains en friche et les cours d’eau sont des endroits favorisant la prolifération de ces insectes. » C’est pourquoi il a toujours eu recours à des produits anti-moustiques. « Pa inn bizin atan dengue. Touletan nou pran prekosion kont moustik », explique ce père de famille.
Quelques mètres en amont, nous rencontrons Hafez Damry, 60 ans. Cette dame explique qu’elle utilise des produits naturels pour se protéger, sa solution miracle étant le jus de bergamote, qu’elle brandit comme l’arme fatale contre les moustiques. Même si elle avoue avoir quelques inquiétudes, elle estime que les crèmes anti-moustiques, ainsi que la citronnelle sont suffisantes pour sa protection. Cependant, elle estime que si la situation s’est détériorée, c’est attribuable à l’incivisme de certaines personnes, qui n’hésitent pas à jeter leurs déchets dans les terrains vagues. Elle affirme qu’un canal d’évacuation d’eau de pluie passe juste devant sa maison et que, la plupart du temps, il est obstrué par des déchets domestiques.
Ajay Panchoo, 41 ans, n’est pas aussi serein, il dit vivre dans la peur devant cette situation. Ce père de famille affirme qu’il est rentré à Maurice le jeudi 14 mars, mais qu’il a été accueilli par des policiers et des fonctionnaires du ministère de la Santé, qui faisaient un exercice de fumigation. Il a vite compris ce qui se passait après avoir lu les journaux. Il a, par la suite, dû aller acheter des produits anti-moustiques pour protéger sa famille contre la maladie. Ajay Panchoo explique également que le problème majeur est la présence d’un bon nombre de terrains en friche dans cette rue.
D’autres ont complètement changé leur habitude. C’est le cas de Rajen Seegoolam, 68 ans, que nous avons rencontré sur un chantier de construction juste à côté d’une mare de boue. Il explique que sa famille doit se protéger avec de la pommade. Chez lui, on ferme les volets de bonne heure et on utilise des produits qui repoussent ces insectes. Rajen Seegoolam explique qu’il a même dû changer ses horaires de travail. Il vient sur le chantier en plein soleil, quand les moustiques sont le moins actifs. Toutefois, le sexagénaire se dit satisfait de la campagne que mènent les autorités contre les moustiques.
Ainsi, toutes les personnes interrogées demeurent sur leurs gardes, car elles sont conscientes que la situation peut empirer en cas de grosses pluies, la région étant vulnérable aux inondations.
Terrains en friche et accumulations d’eau propices à la prolifération des moustiques
L’existence de nombreux terrains en friche et des lieux propices aux accumulations d’eau inquiètent les habitants. Il y a également les déchets jetés dans les cours d’eau ou des carcasses de voiture en bordure des routes. Ces déchets peuvent être des foyers d’incubation des larves.
Certains terrains en friche ont été partiellement nettoyés par les employés de la municipalité de Port- Louis, alors que d’autres sont toujours envahis par une épaisse végétation pouvant favoriser la prolifération des moustiques, qui sortent pour se nourrir en début de soirée. Des officiels du ministère de la Santé confient que, depuis le début de cette épidémie, ils éprouvent beaucoup de difficultés sur le terrain, étant donné le grand nombre de terrains en friche et la difficulté d’y accéder.
La topographie de cette région est un des facteurs qui fait que la prolifération des moustiques est élevée. La rivière est à quelques mètres des habitations. Il y a aussi des drains qui retiennent une eau stagnante à certains endroits.
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