Rowena Raffin inculpée du meurtre de sa fille de 18 mois : « Je l’ai frappée car elle pleurait trop et j’étais au téléphone » 

• Des doutes surgissent sur la mort de son autre fille Eliana, âgée de trois ans, survenue il y a deux mois 

Une terrible tragédie a eu lieu à la rue Desbouchers, à Roche-Bois, dans la soirée du lundi 25 novembre 2024. Rowena Raffin, 22 ans, a avoué l’impensable : le meurtre de sa fille Esteer Enaelle Jolicoeur, qui était âgée de 18 mois. « Elle pleurait trop alors que j’étais au téléphone. Je lui ai alors donné un coup sur la tête », a-t-elle dit à la police. La petite n’a hélas pas survécu. L’autopsie a confirmé une hémorragie intracrânienne causée par des coups infligés à la petite. 

La Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Nord a ouvert une enquête. Lors de sa comparution devant la justice le mardi 26 novembre 2024, la jeune femme d’origine rodriguaise a été inculpée de meurtre. Elle a été maintenue en détention policière. Son interrogatoire se poursuivra. 

C’est lundi après-midi que Rowena Raffin, qui est arrivée à Maurice le 6 novembre selon la police, a transporté sa fille à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Sur place, le personnel soignant a constaté que l’enfant avait déjà rendu l’âme. La police a immédiatement été alertée et la dépouille placée à la morgue. La mère a été soumise à un interrogatoire. 

Lors de son interpellation, Rowena Raffin avait d’abord avancé qu’elle avait donné à boire à son enfant avant de la mettre au lit pour ensuite constater qu’elle ne bougeait plus. D’où sa décision de l’emmener à l’hôpital. Or, le rapport d’autopsie est ensuite tombé. Il a révélé que la petite est décédée des suites d’une hémorragie intracrânienne causée par des coups. 

Les enquêteurs de la CID de Port-Louis Nord l’ont réinterrogée et confrontée aux résultats de l’examen post-mortem. Elle est alors passée aux aveux. Elle a déclaré que sa fille pleurait trop alors qu’elle était au téléphone. Dans un accès de colère, elle lui a donné un coup. Selon ses dires, l’enfant s’est ensuite mise au lit. Rowena Raffin affirme qu’elle est alors allée se doucher, croyant que sa fille dormait. Elle avance que c’est peu après qu’elle a constaté qu’Enaelle ne bougeait plus. 

Deux sœurs avec un destin tragique 

Hélas, ce drame n’est pas le seul à toucher cette famille. Il y a environ deux mois, la jeune femme a perdu une autre fille, Eliana, qui était âgée de trois ans, dans des circonstances pour le moins floues à Rodrigues. Jokunson Cupidon, le père de la petite Eliana, avait des doutes sur la cause réelle de la mort de son enfant survenue le 19 septembre dernier. 

« Ma fille avait deux ans quand je me suis séparé de sa maman. Elles vivent à Rodrigues et moi à Maurice. Le 19 septembre, elle m’avait appelé pour me dire que ma fille était tombée et qu’elle l’avait emmenée à l’hôpital. Puis elle m’avait rappelé pour me dire que la petite avait eu une crise d’épilepsie par la suite et qu’elle en est morte », raconte-t-il avec beaucoup de peine. 

Il ajoute qu’il avait alors dit à son ex-compagne qu’il fallait faire une autopsie pour déterminer la cause exacte du décès. « Elle m’avait répondu qu’elle était trop petite pour une autopsie et qu’elle allait organiser les obsèques. Je me suis rendu à Rodrigues pour assister aux funérailles. Mais j’avais remarqué qu’elle avait une bosse à la tête », relate-t-il. Ce qu’il avait trouvé suspect. « Un médecin à Rodrigues a certifié la mort de mon enfant. Comment se fait-il qu’il n’ait pas demandé de pratiquer une autopsie ? » demande-t-il. 

Depuis, cela ne cesse de le hanter. Aujourd’hui, ce nouveau drame vient confirmer ses doutes. Il est convaincu que la vérité n’a pas été révélée sur la mort de sa fille. « Maintenant avec la mort de sa seconde fille qu’elle a avoué avoir battue, je reste convaincu que la mort de mon enfant n’était pas due à une crise d’épilepsie. Mon ex-compagne l’a battue elle aussi », soutient-il. Il demande aux autorités de bien vouloir enquêter sur la mort de sa fille. Il souhaite que son cadavre soit exhumé pour qu’une contre-autopsie soit réalisée.