Le ministre des Finances sort ses griffes contre les spéculateurs et les sociétés qui retiennent les devises étrangères. Renganaden Padayachy s’est exprimé face à la presse, le jeudi 21 septembre à Rivière-des-Anguilles à l’occasion de l’ouverture d’une branche de la Banque de Développement de Maurice (DBM).
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«La Banque de Maurice a déjà entamé une politique d’appréciation de la roupie et ce sera très malheureux pour ceux qui sont en train de retenir leurs devises. La roupie continuera à s’apprécier, et ceux qui spéculent en subiront les conséquences », a mis en garde le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, à l’attention des spéculateurs et des entreprises.
Il a rappelé qu’à l’époque, la BoM ne disposait que de quatre ou cinq mois de réserves. « Aujourd’hui, la Banque centrale possède près de 12 mois de réserves. Par conséquent, elle a la capacité financière d’intervenir sur le marché des changes à tout moment pour rétablir la stabilité », a expliqué le Grand argentier. Il a souligné que la BoM avait constaté qu’il y avait un afflux de devises étrangères dans le pays qui ne circulaient pas sur le marché des changes. « Cela résulte d’une spéculation visant à réaliser des gains. Cependant, je qualifie ces gains d’indécents », a-t-il déploré. Le ministre des Finances a souligné que Maurice avait traversé une période économique difficile. « Nous ne pouvons pas jouer avec la valeur de la roupie. Il est temps de faire preuve de patriotisme économique. Nous avons surmonté cette crise grâce à notre capacité. Maintenant, nous devons laisser le marché fonctionner librement », a-t-il avancé. La roupie continuerait de s’apprécier. « Plus vous attendrez, plus vous subirez de pertes », a-t-il lancé aux spéculateurs.
Renganaden Padayachy a également rappelé que la Mauritius Investment Corporation (MIC) avait injecté 2 milliards de dollars sur le marché mauricien pour éviter une dévaluation majeure de la roupie. « Cette intervention a permis de maintenir la compétitivité de la roupie malgré une dépréciation de 20 % à 25 %. Aujourd’hui, les exportations atteignent des records, et le pays attire de plus en plus d’investissements étrangers directs », a-t-il soutenu.
Taux d’inflation
Le ministre des Finances a souligné la nécessité de trouver le juste équilibre en ce qui concerne le taux d’intérêt. « Augmenter le taux d’intérêt à l’heure actuelle aura un impact sur le taux d’inflation. Lorsque le coût des opérations augmente, les entreprises augmenteront leurs prix, ce qui fera grimper le taux d’inflation », a-t-il affirmé. Ce dernier a déclaré que le taux d’inflation à Maurice est en train de baisser progressivement. « Un équilibre sera atteint en 2024/2025 », a-t-il ajouté.
Salaire minimum
Selon le ministre des Finances, la fermeture de certaines PME n’est pas due à l’augmentation des salaires, mais plutôt aux problèmes structurels et aux conséquences de la Covid-19. Il a également souligné que les PME ont reçu un soutien financier pour payer les salaires des employés depuis 2020. « Et même si la Covid-19 est derrière nous, nous continuons à soutenir les PME », a-t-il précisé. Cependant, il estime que les salariés doivent également percevoir un salaire décent. « Nous avons déjà commencé à travailler sur le prochain tripartite », a-t-il annoncé.
Subvention pour un réservoir d’eau : 3 000 demandes reçues à ce jour
- Priorité aux régions où les coupures d’eau sont fréquentes
Lancé à peine le lundi 18 septembre, le nouveau programme visant à soutenir les ménages mauriciens dans l’acquisition d’un réservoir d’eau et une pompe à eau est déjà prisé. En moins de quatre jours, la DBM a reçu plus de 3 000 demandes. C’est ce qu’a indiqué le CEO de la banque, Jaywant Pandoo. « La priorité sera donnée aux régions où les coupures d’eau sont fréquentes », a précisé le CEO. Ce dernier a rappelé qu’un budget de Rs 125 millions a été alloué pour ce programme cette année. Il a également fait ressortir que depuis juillet 2020 à ce jour, la DBM a reçu quelque 16 000 demandes pour les différents ‘schemes’ proposés par la banque. « Depuis la COVID-19, une série de programmes a été introduite pour soulager les entrepreneurs. « Nous mettons le cap sur les projets liés à la sécurité alimentaire », a-t-il dit.
Deux autres branches ouvriront bientôt leurs portes
La DBM poursuit sa stratégie de proximité avec ses clients. Après Rivière-des-Anguilles, deux autres nouvelles branches ouvriront leurs portes à Bambous et à St-Pierre. Par ailleurs, il a été annoncé qu’après l’ouverture d’un parc industriel à Vuillemin en juillet, un autre parc similaire verra le jour à Solferino.
Au coût de Rs 4,5 millions : une nouvelle branche de la DBM voit le jour à Rivière-des-Aiguilles
La DBM a procédé à l’ouverture d’une nouvelle branche de la DBM à Rivière-des-Aiguilles. Il s’agit de la 7e branche de l’île. « Notre but est d’être plus proche de nos clients. En ouvrant une branche à Rivière-des-Anguilles, nous souhaitons faciliter la tâche des habitants de la région. Ces derniers ne devront pas prendre un jour de congé pour partir faire une demande dans un autre endroit », a fait comprendre le CEO de la DBM, Jaywant Pandoo.
Sur une superficie de 1 800 mètres carrés, la branche offrira tous les services que proposent d’autres banques. « Les travaux de rénovation et d’aménagement ont nécessité un investissement à hauteur de Rs 4,5 millions », a indiqué le CEO. Et d’ajouter que la succursale emploie huit personnes à plein temps. Aussi présent à la cérémonie, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal a souligné que beaucoup de planteurs et de salariés de la région peuvent profiter de cette succursale et réaliser leurs projets. « Il y a un lien personnel entre la DBM et les progrès des ménages. Avec le soutien de cette banque, on peut faire beaucoup de choses », a-t-il soutenu.
Pour le ministre des Finances, la DBM représente le progrès des PME, notamment des planteurs et éleveurs. « C’est grâce au financement de cette banque qu’ils sont en mesure d’améliorer leur capacité de production, ce qui par conséquent mène à la création d’emploi et de la richesse dans le pays », a-t-il avancé. Renganaden Padayachy a également fait ressortir que François Woo, de la Compagnie mauricienne de textile (CMT), était le premier client de la DBM. « Aujourd’hui, on peut voir le progrès qu’il a fait avec l’emprunt octroyé », a-t-il dit.
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