Pouvoir d’achat: ce qu’on peut s’acheter avec cette compensation de Rs 150

Si les employés au bas de l’échelle toucheront une compensation plus élevée, la majorité des employés percevront Rs 150 à partir de janvier 2016. Que peut-on acheter avec une telle somme ? Parole aux consommateurs. « Quand on divise le montant de la compensation sur un mois, ca nous revient à environ Rs 5 par jour. Or, une baguette coûte plus que cela, soit Rs 5,50 », déplore Jane. Pour cette employée du secteur privé et mère de deux enfants, le montant de la compensation est  définitivement « insuffisant ». « D’une part, un certain nombre de produits essentiels ont vu leur prix grimper de Rs 2 ou Rs 3 cette année. D’autre part, quand on fait ses courses, on achète généralement plusieurs sachets d’un même produit, le lait par exemple. Les Rs 150 sont largement englouties », avance-t-elle. « Chaque année, je me fie beaucoup sur la compensation salariale. C’est la seule façon pour moi de voir mon salaire grimper. Or, les Rs 150 de compensation ne viennent absolument pas alourdir mon porte-monnaie », ajoute, pour sa part, Suren, un père de famille de quatre enfants. Pour d’autres consommateurs, on ne peut acheter qu’un simple produit de base avec Rs 150. Dans les grandes surfaces, il faut compter Rs 130 à monter pour un sachet d’un kilo de lait, entre Rs 125 et Rs 150 pour un sachet de 5 kg de ‘long grain rice’ (Ndlr : le vrai basmati coûte 190 à Rs 250 le sachet de 5 kg), entre Rs 54,80 et Rs 60 pour un kilo de sucre, environ Rs 147 pour un ‘pack’ d’huile de 4 sachets, entre Rs 59 et Rs 76 pour une boîte de fromage de 250 grammes ou encore entre Rs 35 et Rs 40 pour un sachet de 2,5 kg de farine. Pour du poulet et de la viande (mouton), il faut prévoir environ Rs 144,80  (1,3 kg) et entre Rs 120 et Rs 150 respectivement. « Le montant de la compensation accordé est dérisoire si on prend en considération que le prix du riz va grimper incessamment et qu’il faudra prévoir d’autres hausses de prix à partir de janvier. Car, traditionnellement, les fournisseurs revoient les prix à la hausse en début d’année », avance Yusuf Sambon, directeur de l’hypermarché Lolo. Quant à Jayen Chellum, secrétaire générale de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice, il estime également que les Rs 150 ne correspondent pas à « l’augmentation sensible » du coût de la vie au cours de l’année.