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Politique - Unité de l’opposition : un projet en échec répétitif

Depuis les élections de 2019, l’opposition, principalement menée par le PTr et le MMM, n’a cessé de tenter de former une coalition plus large. Si des rapprochements ont eu lieu par le passé, aucun ne s’est concrétisé durablement. Aujourd’hui, l’avenir d’une éventuelle union avec Rezistans ek Alternativ reste incertain.

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L’opposition parlementaire a, au cours des cinq dernières années, déployé d’énormes efforts pour unifier l’opposition dans son ensemble. Cependant, la plupart de ces tentatives ont abouti à des échecs. S’ils étaient nombreux à s’attendre à un dénouement positif concernant l’alliance Parti travailliste (PTr)-Mouvement militant mauricien (MMM)-Nouveaux Démocrates (ND) et Rezistans ek Alternativ, la semaine dernière, il faudra encore attendre.

Après les élections générales de 2019 et la victoire du Mouvement socialiste militant (MSM), le leader du PTr, Navin Ramgoolam, s’était fixé comme objectif de rassembler les partis de l’opposition pour former un front uni contre le parti soleil et son leader, Pravind Jugnauth. Ce projet a débuté avec la formation de l’Entente de l’Espoir, comprenant le PTr, le MMM, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), et le Reform Party dirigé par 
Roshi Bhadain. 

Parallèlement, des marches citoyennes en 2020 et 2021 ont renforcé l’idée d’unir divers acteurs politiques, dont Bruneau Laurette, Dev Sunnasy et Rama Valayden autour du PTr. Cependant, ce projet d’unité s’est rapidement soldé par un échec.

Les tentatives d’unification ont été entravées par des désaccords fondamentaux. Le PTr, le MMM et le PMSD se sont révélés être des partis trop conservateurs pour les extraparlementaires, tandis que ces derniers étaient jugés trop idéalistes par les partis traditionnels. Ce fossé a conduit à l’échec du projet initial. 

Le PTr, le MMM, le PMSD et le Reform Party ont continué leur alliance, mais des tensions ont émergé. En 2021, une dispute sur le leadership a conduit au retrait du PTr du bloc ; le MMM, le PMSD et le Reform Party avaient exigé un leader autre que Navin Ramgoolam. Roshi Bhadain s’est par la suite lui aussi retiré, irrité par certaines décisions, alors que Nando Bodha, après avoir rejoint le bloc, a été exclu lorsque le MMM et le PMSD ont choisi de refaire confiance à Navin Ramgoolam.

Nouvelle tentative avec ReA

Le PTr et le MMM ont ensuite tenté de former une alliance avec Rezistans ek Alternativ, un parti de gauche traditionnellement opposé à leurs valeurs. Cette initiative a été considérée comme une nouveauté, mais les discussions ont montré des obstacles persistants. Ashok Subron a indiqué que les négociations étaient arrivées à un point critique, principalement à cause de la répartition des tickets et du positionnement dans les circonscriptions. Ces différends continuent de freiner la concrétisation de l’alliance.

Difficultés persistantes

La question essentielle reste de comprendre pourquoi les projets d’unité de l’opposition échouent systématiquement, ou ne se concrétisent que brièvement. Selon l’historien et observateur politique Jocelyn Chan Low, les difficultés proviennent principalement des négociations sur les tickets électoraux. « Les discours sur l’unité sont souvent creux, car chaque parti et chaque leader veut maximiser sa représentation », explique-t-il. 

Les débats sur les circonscriptions et les candidatures sont fréquents, reflétant une priorité sur les gains électoraux plutôt que sur des programmes communs. Jocelyn Chan Low note que le blocage actuel dans les discussions entre Rezistans ek Alternativ et l’alliance PTr-MMM-ND est encore une fois centré sur la question des tickets et de l’alignement dans les circonscriptions. « Par exemple, pourquoi Paul Bérenger refuse-t-il que Kugan Parapen soit candidat au n°18 ? C’est simplement parce qu’il veut que Veda Baloomoody, un membre de son parti, ait ce ticket. Paul Bérenger préfèrera toujours avoir un membre de son propre parti dans cette circonscription », souligne-t-il.

Question ethnique

Jocelyn Chan Low ajoute que la question de la déclaration d’appartenance ethnique complique également les discussions. « Les partis politiques comptent sur le Best Loser System pour assurer une meilleure représentativité. Cependant, les problèmes fondamentaux de Rezistans ek Alternativ avec la question de déclaration d’appartenance ethnique et le système de Best Loser rendent les négociations particulièrement difficiles », commente-t-il.  

Pour Abdallah Goolamallee, chargé de cours, le projet d’unification de l’opposition a, dès le départ, présenté des difficultés majeures. Selon lui, les divergences entre le PTr et le MMM étaient déjà apparentes, notamment en ce qui concerne la répartition des tickets, car cette alliance exige des sacrifices importants. « Le départ du PMSD a été un soulagement pour le PTr et le MMM, car cela leur a permis d’avoir une meilleure marge de manœuvre en termes de tickets et de positionnement dans différentes circonscriptions », analyse-t-il.

En ce qui concerne spécifiquement Rezistans ek Alternativ, Abdallah Goolamallee observe que l’ouverture des discussions avec ce parti de gauche, perçu comme crédible et sérieux, avait été un bon coup pour le PTr et le MMM. Cependant, les négociations semblent encore buter sur la question des tickets et des circonscriptions. Pour lui, si l’alliance avec Rezistans ek Alternativ ne se concrétise pas, cela portera un coup sévère à la crédibilité du PTr et du MMM. Cela « renforcera l’impression que ces deux partis agissent comme des requins, prêts à tout pour satisfaire leurs propres intérêts au détriment des opportunités offertes aux partis émergents ».

 

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