
Les consultations dans le cadre de la préparation du Budget 2025/2026 se sont poursuivies le mercredi 16 avril à Port-Louis. Le Junior Minister aux Finances, Dhaneshwar Damry, a rencontré les représentants de Mauritius Finance, de Mauritius Information Technology Industry Association (MITIA) et de la Freeport Operators Association
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Le secteur des services financiers continue de jouer un rôle clé dans le développement économique de Maurice. C’est ce qu’a fait comprendre le Junior Minister aux Finances, Dhaneshwar Damry. Il a rappelé l’importance de cette industrie, qui représente actuellement 14 % du produit intérieur brut (PIB) national et génère environ 12 000 emplois directs.
Au-delà de sa contribution à l’emploi et à la croissance, ce secteur, a-t-il dit, revêt également une importance stratégique dans la balance des paiements du pays. « Les devises générées par le secteur des services financiers pèsent lourd dans la balance », a souligné Dhaneshwar Damry. Il estime donc qu’il s’agit d’un secteur à consolider, qui possède également le potentiel de soutenir une croissance économique durable. « Nous prévoyons une hausse de la croissance, la création de davantage d’emplois, ainsi qu’une augmentation des rentrées de devises dans le pays dans les années à venir », a-t-il souligné.
Le Junior Minister a également fait ressortir que le secteur des services financiers peut contribuer à la réduction de la dette publique et du déficit commercial. « C’est donc un secteur porteur, mais qui comporte aussi des risques qu’il nous faudra savoir gérer », a affirmé Dhaneshwar Damry. Quant au secteur des TIC, le ministre a fait ressortir qu’il emploie plus de 15 000 personnes et contribue à hauteur de 6 % à l’économie mauricienne. « Il faut créer un cadre favorable aux affaires et à l’entrepreneuriat afin d’attirer les Mauriciens qui ont quitté le pays », a-t-il déclaré. Le ministre a également déploré une dette publique s’élevant à Rs 644 milliards, soit plus de 90 % du PIB, ainsi qu’un déficit budgétaire de 9,3 %.
Mauritius Finance : des mesures concrètes en faveur du développement de la FinTech
Shamima Mallam-Hassam, présidente de Mauritius Finance, s’est montrée optimiste à l’issue des consultations prébudgétaires. « Le Junior Minister a été très à l’écoute des mesures proposées par Mauritius Finance, parce que le secteur financier, c’est quand même un des plus gros piliers de notre économie aujourd’hui », a-t-elle souligné. La contribution du secteur financier est non seulement essentielle au développement du pays, mais aussi centrale dans les décisions budgétaires à venir.
En matière d’innovation, la FinTech figure en bonne place dans les discussions. « Il faut que le gouvernement accorde une attention particulière à ce segment en pleine expansion », a-t-elle déclaré. Shamima Mallam-Hassam plaide ainsi pour la mise en place de mesures concrètes en faveur du développement de la FinTech, notamment en ce qui concerne l’octroi de licences, la régulation du secteur bancaire et la réduction des délais administratifs. « La FinTech, c’est aussi quelque chose que le gouvernement tient à cœur. Nous voulons mettre en place toutes les mesures nécessaires pour l’amélioration de ce secteur-là », a-t-elle dit.
Par ailleurs, Shamima Mallam-Hassam a indiqué que le prochain Budget devrait accorder une place significative au développement du secteur financier, notamment à travers des mesures axées sur le renforcement des compétences (capacity building), une orientation stratégique vers le continent africain, ainsi que l’introduction de nouveaux produits financiers répondant aux attentes du marché.
Mauritius Information Technology Industry Association (MITIA) : Plaidoyer pour l’intégration des talents locaux dans les projets publics
Ranoo Patil Hunma, président de la Mauritius Information and Technology Industry Association (MITIA), a déclaré que la vision stratégique de l’organisation est de développer l’écosystème technologique local pour mieux s’exporter dans la région. « Au niveau de la MITIA, l’objectif prioritaire est de soutenir l’industrie locale et de faire en sorte que les projets en développement puissent pleinement intégrer les entreprises et les talents mauriciens », a-t-il souligné.
Selon lui, les projets informatiques lancés par le gouvernement ou les entités semi-publiques doivent prioritairement mobiliser les compétences disponibles localement. « Il ne s’agit pas seulement de créer des projets innovants. Il faut que ces projets soient utiles, qu’ils répondent à des problématiques nationales, comme les inondations par exemple, où des solutions technologiques peuvent avoir un réel impact », a-t-il expliqué. L’idée est aussi d’inspirer les jeunes talents à rester dans le pays et à contribuer au développement de solutions durables. Ranoo Patil Hunma a insisté sur le fait que Maurice, malgré sa petite taille, dispose d’un vivier de PME technologiques capables de rivaliser à l’échelle régionale. « Le défi consiste à les fédérer, à mutualiser leurs forces afin de mieux négocier et de se positionner face aux grandes multinationales dans le cadre de projets sur le continent africain », a-t-il avancé.
Freeport Operators Association : Appel à la simplification des règles pour relancer le port franc
Le secrétaire général de la Freeport Operators Association, Afzal Delbar, a évoqué les difficultés que traverse le secteur du port franc à Maurice. « Nous ne demandons pas de financement, ni d’incitations pour payer des taxes », a-t-il déclaré. Il demande plutôt un environnement propice au développement du port franc. Selon lui, les opérateurs sont rentables et prêts à contribuer à l’économie nationale. Mais pour cela, il faut leur « laisser de l’espace pour épanouir ».
Le cœur du problème, selon Afzal Delbar, réside dans le cadre régulatif devenu trop pesant et instable. « Il y a trop de règlements ici pour travailler », a-t-il affirmé. Cette complexité administrative, a-t-il ajouté, dissuade les investisseurs, notamment ceux venant de l’étranger. « Pire encore, ces régulations changent fréquemment, parfois sans consultation ou même sans information préalable aux opérateurs du secteur », a-t-il déploré. Parmi les exemples évoqués : l’absence de définitions claires pour certaines pratiques comme le ‘paper trading’ ou le ‘minor processing’. À cela s’ajoutent les contraintes liées au cash business, un mode de transaction encore répandu parmi les acheteurs africains et de l’océan Indien. « Beaucoup de nos clients potentiels sont des ‘cash buyers’. Aujourd’hui, ils sont découragés parce qu’il y a trop de formalité », a-t-il soutenu.
Le secrétaire général a fait ressortir que si auparavant, le port franc mauricien traitait près de 60 000 conteneurs par an, aujourd’hui, ce chiffre est tombé en dessous des 5 000. « Le ministre a évoqué la nécessité de se conformer aux normes imposées par des organisations internationales. Mais nous disons que ces règlements devraient être appliqués de manière équitable dans tous les pays. Pourquoi certains bénéficient de plus de souplesse que nous ? »

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