Perry Kamel de Microsoft : «Les PME souhaitant exporter doivent être présentes sur la Toile»

Permettre aux petites et moyennes entreprises de se moderniser et de réaliser leur plein potentiel. Pour atteindre cet objectif, la firme Microsoft et la Small and Medium Enterprises Development Authority se sont associées. Dans cet entretien, Perry Kamel, Senior Business Development Manager-SMEs in Africa chez Microsoft, nous en dit plus.

Quel est votre constat sur le développement du secteur des petites et moyennes entreprises (PME) à Maurice ?
Je crois que le secteur des PME à Maurice a la chance d’avoir certains éléments en place qui positionnent le pays comme le numéro Un en Afrique pour faire des affaires. Ces éléments sont notamment une formation décente des Mauriciens et un environnement politique stable, avec une protection pour les investisseurs minoritaires et un bon mécanisme fiscal.

Pourtant, je crois qu’il y a encore un manque d’information sur le soutien que les PME mauriciennes peuvent avoir en démarrant et en développant leurs activités. Si je compare Maurice au Rwanda, par exemple – qui a gagné 33 points en facilité de démarrage des affaires l’année dernière selon la Banque mondiale –, je dirais qu’il y a une opportunité pour Maurice de progresser dans ce classement.

Quels sont les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs mauriciens qui souhaitent exporter leurs produits et services ?
Lorsque nous envisageons de relever le défi de l’accès aux marchés, avoir une présence en ligne en tant qu’entrepreneurs est une excellente chose. Cela leur permet d’avoir une plateforme pour exporter des produits et des services de façon évolutive. Mais je sais que les entrepreneurs qui font des bijoux et de l’artisanat ou des entreprises opérant dans le textile sont soutenus à travers des ateliers et des formations pour se préparer à l’exportation. Ce qui est une valeur ajoutée.

Microsoft océan Indien a signé un accord de collaboration avec la Small and Medium Enterprises Development Authority (Smeda) en septembre, afin d’aider au développement des PME. Qu’est-ce qui a été réalisé depuis la signature de cet accord ?
Depuis septembre, nous avons organisé, avec la Smeda, un certain nombre de formations à l’intention des PME sur divers thèmes. Il faut aussi développer les compétences pour répondre aux besoins du monde actuel, où se produit une véritable transformation numérique qui a mené de nouveaux modèles d’affaires et différentes méthodes de commercialisation des produits et des services. Nous avons prévu d’autres formations dans les prochains mois. Nous avons aussi des projets portant sur d’autres dimensions de la modernisation des PME qui en sont encore au stade des discussions.

Quels sont les autres programmes mis en place par Microsoft en vue de favoriser le développement des PME pour la région d’Afrique et Maurice ?
Microsoft joue le rôle d’un facilitateur dans l’écosystème. Notre objectif est de permettre aux PME de se moderniser et de réaliser leur plein potentiel. Nous travaillons avec différents acteurs de l’écosystème pour atteindre cet objectif. En Côte d’Ivoire, par exemple, nous collaborons avec le ministère responsable des PME dans le cadre de leur programme de modernisation des PME. Nous fournissons aussi une plateforme à des PME à travers la région d’Afrique. Il s’agit de Biz4Afrika.com. Elle constitue une première étape dans leur stratégie d’accès aux marchés, où ils peuvent se connecter et interagir avec d’autres PME. Ils ont également accès à une variété de contenus adaptés à leurs besoins.

Le gouvernement mauricien souhaite faire du secteur des PME l’épine dorsale de l’économie. Est-ce réalisable ?
Les PME représentent un des piliers de l’économie africaine et à Maurice aussi, où elles emploient 62 % de la main-d’œuvre. Je crois qu’elles devraient être une priorité pour le gouvernement. Maurice a déjà une mentalité de modernisation et des conditions d’entrepreneuriat favorables qui contribuent à faire en sorte que cette aspiration se concrétise prochainement.