
Le pape étant à la fois un chef spirituel et une figure mondiale, comment l’Église parvient-elle à concilier cette universalité avec la simplicité voulue de ses funérailles ?
Le pape est un chef d’État, même si le Vatican est le plus petit État du monde. Ses funérailles doivent donc incorporer des éléments qui ne seraient pas nécessaires s’il s’agissait d’un simple évêque, en l’occurrence l’évêque de Rome. Ses funérailles doivent donc se dérouler selon le protocole réservé aux funérailles de n’importe quel chef d’État catholique.
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Mais il faut ajouter à ce déroulement traditionnel des particularités qui sont normales pour un chef spirituel. Dans la pratique, c’est le même schéma, le même déroulement qui est proposé dans le cas de n’importe quel évêque catholique et même de n’importe quel baptisé.
Quel message l’Église souhaite-t-elle transmettre à travers la sobriété et la solennité de ces rites funéraires ?
Le message fondamental est que pour tout baptisé, fut-il pape, évêque ou simple fidèle, la mort n’est pas la fin de tout. Il existe l’espérance d’une vie éternelle après la mort pour tous ceux qui croient en la résurrection du Christ vainqueur de la mort. L’espérance de la résurrection est le cœur même de la foi chrétienne. Comme le disait si bien Saint-Paul : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine. »
Que se passe-t-il après les funérailles ? Pouvez-vous nous expliquer brièvement ce qu’est le conclave, comment se déroule la procédure d’élection d’un nouveau pape et ce que cela représente ?
Après la période de deuil qui suit normalement le décès du pape, tous les cardinaux de moins de 80 ans se réunissent lors d’un conclave pour élire le nouveau pape. Cette élection se déroule selon une procédure très stricte, qui ne permet pas l’accès aux téléphones, à la presse ou à d’autres moyens de communication sociale.
Les cardinaux sont littéralement « enfermés » sous clef (c’est le sens du mot conclave) dans un lieu d’où ils ressortiront uniquement après que le nouveau pape aura été élu. Cette manière de procéder n’est pas très en phase avec le monde d’aujourd’hui où prévaut la communication immédiate.
Personnellement, je pense que c’est une procédure très sage qui permet vraiment aux électeurs de voter selon leur conscience sans subir l’influence des médias ou de leurs collaborateurs. C’est sans doute pourquoi dans l’ère moderne, nous avons eu des papes qui avaient vraiment les qualités spirituelles et humaines nécessaires pour être de bons bergers de l’Église catholique, de même qu’un rayonnement international.
Quelles sont les attentes du monde catholique face à cette succession et que représente ce moment pour les fidèles en quête d’un renouveau spirituel ?
Le monde catholique s’attend à l’élection d’un pape qui continuera l’œuvre de François, c’est-à-dire une Église ouverte au monde d’aujourd’hui et qui est à l’écoute de tous, spécialement des plus pauvres et des plus démunis. François avait aussi commencé à changer pas mal de choses dans l’Église catholique en proposant à tous les niveaux la méthode synodale.
Tous les baptisés sont invités à faire un chemin ensemble en s’écoutant mutuellement et en accueillant le prochain comme un cadeau de Dieu qui a toujours quelque chose à nous apporter, même s’il pense différemment de nous. À tous les niveaux dans l’Église, François nous a laissé un testament : « Agir de façon synodale, faire route ensemble et ne laisser personne au bord du chemin. »

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