Nouvel An : entre traditions et modernité

Ça y est ! 2018 tire sa révérence et demain on entame une nouvelle année. Pour certains, chaque année, ils se surpassent en matière de créativité pour accueillir le Nouvel An, alors que pour d’autres, il est important de bien respecter les coutumes et traditions…   

Il y a des traditions auxquelles les Mauriciens ne dérogent pas et qui perdurent de génération en génération. Le traditionnel grand nettoyage en vue d’accueillir la nouvelle année, les repas ou sorties en famille, la prière pour débuter l’année en font partie. Par ailleurs, d’autres évoquent le souhait d’un changement pour ne pas tomber dans la monotonie. 

Chanter jusqu’à se casser la voix, une tradition chez les Bazile

Chez les Bazile, c’est la coutume. Le Nouvel An se fête en famille. À l’occasion, toute la famille se retrouve autour d’un repas pour le dîner, mais aussi pour... se casser la voix. « Nous n’avons rien prévu de particulier, mis à part la messe matinale du Nouvel An, suivie d’une sortie et pour clôturer, un déjeuner en famille ou alors chez les grands- parents », explique Damien.

Le jeune homme explique qu’à cette occasion, tous les cousins et cousines se retrouvent. « C’est un moment privilégié où toute la famille se retrouve, et nous profitons de ce moment unique. La majeure partie du temps, nous sommes sur la piste de danse ou alors on pousse la chansonnette avec la tenue d’un karaoké jusqu’à ce qu’on n’ait plus de voix », dit-il d’un air joyeux. Il soutient également que cette rencontre est organisée principalement pour passer un moment spécial, car ils sont absorbés par le travail tout le long de l’année. « Nous faisons de notre mieux pour conserver cette tradition et cela se pratique depuis 17 ans maintenant ».

Les déjeuners et dîners en famille ont toujours la cote

Catherine Vincent, habitante de l’Escalier, explique que le shopping ainsi que les tâches ménagères ont déjà commencé depuis le début du mois de décembre. « Tous nos week-ends sont remplis, nous avons planifié plusieurs sorties en journée, mais aussi des sorties nocturnes avec les amis et les membres de la famille.

Comme c’est l’été, les  grillades sont incontournables, sans oublier les rôtis de dinde ou de poulet accompagnés de salades et d’un bon verre de vin », soutient-elle. « Pour le réveillon du 31 décembre, ce sera un traditionnel dîner en famille et nous attendrons minuit pour les pétarades et trinquer à la nouvelle année », confie Catherine. « Le lendemain, nous ferons une sortie en famille. Encore une fois nous avons prévu un déjeuner pour le premier jour de l’an. Toutefois avant cela, nous n’oublierons pas d’aller à la messe, car j’estime que c’est mon premier devoir en entamant cette nouvelle année », conclut-elle. 

Visiter les proches 

Les festivités et moments de partage ont débuté avant la Noël, explique Fadil Emritte. « Je suis actuellement en vacances et avec des collègues nous en profitons pour nous rencontrer en dehors du lieu de travail, mais aussi avec des amis de l’université pour un repas de jour comme de nuit. C’est un moyen pour nous de consolider nos liens d’amitié. Beaucoup d’entre nous sommes amis depuis l’âge de 6 ans », dit-il. Fadil ne prévoit ni pétards ni feu d’artifices pour accueillir la nouvelle année. « Nous faisions crépiter des pétards lorsque nous étions petits, mais nous ne le faisons plus maintenant, l’engouement n’est plus le même. Nous allons plutôt à l’esplanade Marie-Reine de la Paix à Port-Louis ou à Grand-Baie pour admirer le ciel en ce jour spécial. »

Le 1er janvier,  Fadil le passera avec les membres de sa famille autour d’un traditionnel barbecue et plein d’autres plats. Il précise toutefois qu’il n’y aura pas d’alcool. « Après le repas, nous irons rendre visite aux autres membres de la famille que nous n’avons pas vraiment le temps de rencontrer les autres jours de l’année en raison d’obligations professionnelles », dit Fadil.

Honorer les aînés 

Ne pas oublier ceux qui nous ont quittés. Nombreux sont ceux qui se rendent au cimetière pour honorer ceux qui ne sont plus là. C’est ce que compte faire Chevany Chinayah. « J’ai prévu de commencer le Nouvel An par un dépôt de gerbe sur la tombe de mon grand-père, car il ne faut pas oublier les êtres qui sont partis trop tôt. C’est quand même grâce à eux que nous sommes là aujourd’hui. C’est un signe de reconnaissance », explique-t-elle. « Par la suite, nous nous retrouverons autour d’un déjeuner en famille pour partager un bon repas avec ceux qu’on aime, car cela vaut de l’or », dit-elle. Pour elle, le Nouvel An se passe en famille accompagnée de ses deux meilleures amies. Elle soutient que c’est plus convivial comparé à un dîner dans un restaurant.

Petits plats dans les grands et des prières traditionnelles

« Les années changent, mais nous restons toujours ensemble ». Ce sont les propos d’Ashish Boodram. Le jeune homme explique que pour le réveillon de la Saint Sylvestre, il y a beaucoup de préparations. « Le 31 décembre, en journée, nous sortons en famille pour faire du shopping, nous rentrons ensuite à la maison pour préparer le dîner. Comme ma mère et moi, nous aimons faire la cuisine, nous en profitons pour préparer des délices sucrées et salées. C’est plus une question d’être en famille et de passer du bon temps. Chez moi, il y a deux apprentis cuisiniers, ma nièce et mon neveu qui nous aident aussi dans la préparation des plats », dit Ashish.

Chez la famille Boodram, ce n’est pas seulement partager un dîner, mais bien plus. « Le soir, nous sommes tous réunis autour de la table pour parler de nos rêves, nos ambitions, partager nos expériences au cours de l’année, mais aussi des projets à venir. Parfois on s’amuse avec des jeux de société comme le monopoly ou aussi le carrom tout en écoutant de la bonne musique. Il nous faut attendre le coup de minuit pour accueillir le Nouvel An avec les pétards et du champagne. Il n’y a pas de monotonie chez nous », soutient Ashish. Le lendemain, il n’y a pas de temps pour la grasse matinée. Il faut se réveiller tôt. Direction le Ganga Talao pour les premières prières de l’an.   « Tous vêtus de vêtements traditionnels, nous commençons le premier jour de l’année en famille et en prières à Grand-Bassin. On prend le temps de visiter et prier. Nous commençons cette première journée avec une tranquillité d’esprit », dit Ashish Boodram. 

Luqmaan fêtera le réveillon en compagnie de ses amis

Pour Luqmaan Kurreembukus, la donne est différente. Le Nouvel An,  il le fêtera en compagnie de ses amis. « Mon réveillon, je le passerai en compagnie de mes amis. Ma mère ne vit pas à Maurice et comme le veut la coutume depuis trois ans ou plus, ce sera avec mon groupe d’amis », dit-il. Il indique qu’ils se rendront chez un des amis du groupe pour le dîner et qu’ils vont sans doute prévoir quelque chose d’autre pour le lendemain. 

Dhilesh Bundhan : « Tous les ans, nous organisons quelque chose de nouveau »

Chez la famille Bundhan, le premier jour de l’an débute avec une prière comme dans de nombreuses familles. « La prière à domicile est une tradition des grands-parents que nous perpétuons. Nous organisons une petite cérémonie à la maison et préparons des petits gâteaux sucrés et salés que nous partageons en famille. Le 4 janvier, nous irons faire une randonnée », explique Dhilesh. Pour la mi-janvier, le jeune homme de 25 ans explique qu’il se rendra en vacances pendant quelques jours à la Réunion. « Chaque année on fait quelque chose de nouveau pour changer. Cette année un groupe de cinq à six personnes de la famille ira à la Réunion pour des vacances », dit le jeune homme.

Ces coutumes de fin d’année 

• Pas de repas à 13  
  Pour ne pas attirer la malchance, certains refusent de se retrouver à 13 pour un repas. Ainsi, il est important d’avoir un 14e convive pour éviter la malchance. 
• Les 12 coups de minuit 
  En Espagne, pour attiser la chance, il faut avaler ou ingurgiter 12 graines de raisin blanc, une à chaque coup de minuit en faisant un vœu. Il faut faire attention de ne pas s’étouffer car si la 3e ou la 4e graine se coince, cela signifierait que le mois de mars ou d’avril sera un mois de malchance. 
• Portez des sous-vêtements rouges 
  Avant le repas de réveillon, certains portent toujours des sous-vêtements neufs de couleur rouge pour que la chance soit avec eux. Certains ajoutent qu’il faut aussi les ôter en bonne compagnie et les jeter le lendemain matin. 
• Aux jeunes mariés 
  Ceux qui souhaitent une vie conjugale sous une bonne étoile plongent leurs alliances dans leurs coupes de champagne avant de trinquer. Il ne faut évidemment pas avaler les alliances.