Simon L’Escaut, 80 ans, connu sous le sobriquet de Mex, est une figure incontournable à Résidences Sainte-Catherine, à Saint-Pierre. Il a le teint clair, les yeux bleus et il est à moitié chauve avec des cheveux blancs… Connu pour sa bonne humeur, il est plébiscité pour ses apparitions lors des réunions politiques. Rencontre.
Publicité
«Guy Rozemont est en moi. Il est toujours vivant. Je le vois partout », dit Simon L’Escaut. Il avait 10 ans quand il a écouté pour la première fois le discours de l’ancien président du Parti Travailliste. « J’avais été fasciné par son discours. Un jour, j’ai menti à ma grand-mère en lui disant que j’allais à la messe. Je suis en fait allé au jardin de la Compagnie pour écouter mon idole. Ses paroles et ses gestes humanitaires m’ont vraiment touché. Ce qui explique ma grande admiration pour lui », confie-t-il.
J’ai hâte de participer à des réunions politiques. Je danse pour y mettre lafaya. Mo kontan fer kouma Guy Rozemont ti pe fer kan li ti mont lor lestrad »
Simon L’Escaut, qui habitait autrefois Curepipe, fait partie d’une fratrie de cinq enfants. Il avait deux ans lorsque sa mère a été emportée par la maladie. C’est sa grand-mère maternelle qui le prendra en charge. « J’ai eu une enfance très difficile. J’ai vécu dans la misère noire. La raison pour laquelle j’ai été fasciné par Guy Rozemont, c’est parski li ti byen kontan bann dimounn malere e li finn fer bouku pou banla », avance-t-il, avec un sourire édenté.
Tantôt rouge tantôt bleu
Vêtu tantôt d’une chemise rouge, tantôt d’une chemise blanc et bleu, sur un pantalon bleu, Simon L’Escaut est toujours présent dans les réunions politiques. L’octogénaire s’est fait remarquer lors du congrès du Parti Travailliste, le 25 février, à l’auditorium Octave-Wiehe, à Réduit. Le 1er mai, il a participé au meeting du Parti mauricien social démocrate. Le 4 mai, à Saint-Pierre, il a été aperçu au congrès du Parti Travailliste.
« Mo santi presens Guy Rozemont dan tou renion politik »
« Mo finn aprann bouku koze moral avek Guy Rozemont. Li touzour mo profeser e mo so zelev. Pour moi, il n’y a pas de religion, pas de communalisme ni de statut social. J’ai hâte de participer à des réunions politiques. Je danse pour y mettre lafaya. Mo kontan fer kouma Guy Rozemont ti pe fer kan li ti mont lor lestrad. De plus, j’aime bien m’amuser », explique-t-il. Même à son âge, le vieil homme participe inlassablement à des rassemblements politiques à travers le pays.
« Mo pa fatigue koz koze Guy Rozemont. Li ti enn gran orater. Mo finn aprann bouku valer moral dan so ban diskour. Tant que je serai vivant, je ferai en sorte de ne pas rater de rassemblement politique, car c’est ma source de motivation. Je ne crée pas l’ambiance pour attirer de l’attention, mais pour amuser les gens et les politiciens. J’ai l’impression de motiver les orateurs », soutient-il.
« Il ne faut jamais être communaliste. Tout comme le message dans l’hymne national, nous devons vivre comme une seule nation, car l’unité fait la force et le pays progressera », dit-il.
Guy Rozemont : un homme de son temps
Né le 15 novembre 1915, Joseph Guy Rozemont est issu d’une famille pauvre. Orphelin de père, il a abandonné ses études à l’âge de 16 ans et a travaillé comme laboureur avant de faire une percée en politique. Grâce à une motion de Guy Rozemont, le 1er mai est devenu un congé public pour célébrer la fête du Travail. Il a été le troisième président du Parti Travailliste, après le Dr Maurice Curé et Emmanuel Anquetil. Il est décédé le 23 mars 1956.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !