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Institutions réformatrices : un nouveau départ pour les centres de réhabilitation pour mineurs

Le Commissaire des prisons, Vinod Appadoo, promet des changements dans les quatre centres de réhabilitation. Le Commissaire des prisons, Vinod Appadoo, promet des changements dans les quatre centres de réhabilitation.

Un nouveau souffle sera donné à la gestion et au fonctionnement des centres de réhabilitation pour mineurs (RYC et CYC). Les officiers qui y sont affectés seront bientôt formés en vue d’étudier la psychologie des mineurs et d’adopter une approche beaucoup plus humaine.

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Les quatre centres de réhabilitation et de correction pour mineurs, Rehabilitation Youth Centre (RYC) et Correctional Youth Centre (CYC) et leurs « modes de réhabilitation » sont promis à des jours meilleurs. La décision de revoir la gestion des centres de réhabilitation, selon des officiers souhaitant garder l’anonymat, intervient à la suite d’un état des lieux des divers centres de réhabilitation entrepris par des représentants du ministère de la Défense, la semaine dernière. Cette « visite de courtoisie », dit-on, avait pour but de « faire un état des lieux de la situation », surtout après la mutinerie qui s’est produite, il y a un mois, au Rehabilitation Youth Centre pour filles.

Le Commissaire des prisons, Vinod Appadoo, qui a été approché par Le Défi Quotidien, ne dément pas le fait que ces centres de réhabilitation connaîtront un nouveau jour. Selon lui, la place de ces mineurs n’est pas dans ces centres de réhabilitation. Et il n’approuve pas la gestion de ces centres de réhabilitation. Les mineurs qui sont détenus sont majoritairement issus de milieux difficiles et n’ont personne vers qui se tourner.

« D’ailleurs, ces enfants n’ont rien à perdre », dira le Commissaire des prisons. Et ce dernier de souligner qu’un « ‘coordinating committee’ sera bientôt mis sur pied en vue de revoir les infrastructures et les programmes de réhabilitation ». Une fois formés, les gardiens auront la tâche de s’occuper de deux à trois pensionnaires. Selon Vinod Appadoo, cette approche vise à mieux connaître chaque mineur et de trouver des solutions à leurs problèmes.

« Il n’y a pas mieux que le cocon familial »

Michel Vieillesse, directeur de l’Association Kinoété, salue l’initiative concernant la nouvelle gestion des centres de réhabilitation. L’ONG Kinouété est la seule, à ce jour, qui accompagne les détenus mineurs. « Nous avons toujours déploré le manque de structure et de formation dans ces institutions. De nombreux pensionnaires se sont retrouvés à la prison après leur détention. Revoir la gestion de ces centres est une bonne initiative, car de nombreux mineurs en bénéficieront », a-t-il dit.

Le directeur de l’Association Kinouété est d’avis que ce nouveau programme de réhabilitation permettra aux mineurs de s’épanouir et de trouver le juste équilibre avant de regagner leur maison. « Il n’y a pas mieux que le cocon familial pour permettre à un enfant de progresser. Mais les parents ont également leurs rôles à jouer. Ces derniers doivent également être soutenus moralement à travers des campagnes de sensibilisation », a-t-il ajoutél

Le Rehabilitation Youth Centre (garçons et filles), qui était dorénavant sous la tutelle du ministère de la Sécurité sociale, est dorénavant placé sous l’égide du ministère de la Défense. La prison a, toutefois, un droit de regard sur le centre de réhabilitation lors de mutineries. Le RYC compte une vingtaine de filles et 31 garçons. Le Correctional Youth Centre (garçons et filles) est, en revanche, géré par la prison. Le CYC accueille pour le moment 39 garçons et une fille. Les deux centres sont situés dans la région de Beau-Bassin.

Rita Vencatasawmy, Ombudsperson for children : «Ces espaces seront totalement différents des quatre murs»

Rita Vencatasawmny.

L’Ombudsperson for children, Rita Vencatasawmny, se réjouit du nouveau départ qui sera bientôt donné aux centres de réhabilitation pour mineurs. Elle est d’avis que « la meilleure façon pour encadrer ces enfants en conflit avec la loi est de mettre sur pied de petites unités thérapeutiques où des programmes individualisés seront dispensés.

Vos sentiments en apprenant qu’un nouveau départ sera accordé aux centres de réhabilitation ?
Je suis très contente de ce grand changement. C’est un combat de longue haleine qui verra bientôt le jour. Mais le nouveau départ a déjà été donné avec la formation de deux groupes de pensionnaires au RYC pour filles. Cette démarche vise à faire régresser le problème.

Selon vous, comment devrait-on dispenser la formation ?
La formation doit se dérouler à travers de petites unités composées de trois ou quatre pensionnaires. Ces petits espaces, qui seront totalement différents des quatre murs que ces mineurs ont connus, favoriseront  l’apprentissage. Ces unités agiront comme des milieux spécialisés pour l’encadrement et la réhabilitation.

Quel doit être le profil de ces formateurs ?
On ne se réveille pas un matin en commençant à éduquer des enfants qui sont en conflit avec la loi. Ces mineurs doivent être encadrés par des personnes spécialisées. Les officiers doivent suivre des formations poussées en la matière à l’étranger, dans des pays tels que La Réunion, entre autres, étant donné que Maurice ne dispose pas de centres de formation en éducation spécialisée.

Et qu’attendez-vous des centres de réhabilitation pour mineurs ?
confiante que cette approche produira les résultats escomptés. La place de ces enfants n’est pas dans un centre de réhabilitation. Il est aussi important de revoir la loi permettant à un parent de déclarer que son enfant est incontrôlable, selon l’article 18 de la « Juvenile Offenders Act ».

 

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