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Ils s’étaient rencontrés il y a un an sur Facebook - Trisha : «Je ne sais pas encore comment vivre sans Alougen»

Trisha Rassen et Alougen Canjamalay Trisha Rassen et Alougen Canjamalay avaient beaucoup de projets ensemble.
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Ils sont tombés amoureux l’année dernière et depuis, ils ne se sont jamais séparés. Si Alougen Canjamalay pouvait compter sur le soutien de ses proches, il s’appuyait également sur sa bien-aimée, celle qui est restée à ses côtés jusqu’à ce que la mort les sépare.

« Il me manque tellement. J’ai besoin de le voir ou de l’entendre tous les jours »

Aujourd’hui, Trisha Rassen a du mal à combler son temps libre, car elle le consacrait tous les jours à son amoureux. Elle nous ouvre les portes de son cœur pour nous parler d’un amour qui donne des papillons au ventre.   

Il est 11 heures et Trisha Rassen bouge dans tous les sens. À cette heure, elle se prépare d’habitude pour ne pas rater le bus afin d’être la première à arriver à la salle de radiothérapie de l’hôpital de Candos. Là, tout le monde connaît la jeune fille au visage effilé qui porte des verres et vient tous les jours voir Alougen Canjamalay. Sauf qu’aujourd’hui, Trisha ne sortira pas, elle ne prendra pas le bus, elle n’achètera pas à manger, elle n’attendra pas qu’on la laisse entrer... puisque Alougen n’est plus. Le jeune judoka de 23 ans est décédé mercredi dernier après une longue maladie. Son histoire a provoqué une vague d’émotion et d’indignation dans le pays.

Trisha n’arrive toujours pas à y croire. Cette habitante de Stanley, Rose-Hill, est actuellement chez les proches du défunt à Camp-Levieux, le temps des prières. Elle redoute le moment où elle devra rentrer chez elle. « Je ne sais pas encore comment vivre sans Alougen. » Elle avoue devoir constamment relire les messages qu’ils se sont échangés : « Il me manque tellement. J’ai besoin de le voir ou de l’entendre tous les jours. J’ai besoin de lire ses messages pour aller mieux. Je passe aussi beaucoup de temps à revoir nos photos. »

Une première rencontre à l’hôpital

Alougen Canjamalay
Alougen Canjamalay avant son amputation.

 

 

 

« Il était malade, mais avait un moral d’acier... Il était très mature et c’est lui qui réconfortait tout le monde »

Leur histoire d’amour est née l’année dernière. Les deux tourtereaux n’habitent pas très loin l’un de l’autre et c’est sur Facebook qu’ils décident de converser. Alougen était déjà malade et s’était fait amputer du pied gauche. « Dans un premier temps, il ne m’avait rien dit sur son amputation. Puis, un jour, il me l’a dit. J’étais choquée. Et c’est ce jour-là que j’ai décidé d’aller le voir pour la première fois. Je me rappelle avoir vu un garçon extrêmement fort. Il était malade, mais avait un moral d’acier. Je n’ai jamais connu quelqu’un de cet âge qui parlait de manière si posée. Il était très mature et c’est lui qui réconfortait tout le monde. Li ti may nou li dir nou pa plore. Sa maladie ne m’a pas éloignée. » C’est ainsi qu’a commencé cette belle histoire d’amour.

Avec Trisha à ses côtés, Alougen se sent encore plus fort. Très vite, il a fait plus d’efforts pour se remettre debout et sortir de l’hôpital. « Il voulait que nous puissions faire des sorties ensemble. Il aimait également beaucoup son travail et adorait passer du temps en famille. » Le jeune homme aimait le sport, les films et la musique. « C’était un bon vivant et même sur un pied, il dansait. Il me parlait toujours de judo et me racontait comment, après le travail, il courait jusqu’à Beau-Bassin pour les entraînements et retournait en courant jusqu’à chez lui, où il arrivait vers 22 heures. C’est vrai qu’il souffrait beaucoup de ne pas voir les personnes qu’il avait côtoyées auparavant. Ce n’est que suite à la publication de son histoire sur Le Défi Plus que beaucoup de gens sont venus le voir. »

Des fiançailles, le 27 avril

Les proches des deux amoureux ne s’opposent pas à leurs relations et très vite le couple prévoit des fiançailles. « Nous avions beaucoup de projets ensemble. Il me disait qu’il allait économiser pour qu’on se marie et qu’on obtienne une maison. Les fiançailles étaient prévues pour le 27 avril. Il avait tout préparé. Sauf que quelques semaines plus tôt, soit en février, il est tombé gravement malade et a dû retourner à l’hôpital. Il n’en est plus ressorti jusqu’à son décès. »

La jeune Trisha, qui a à peine 19 ans, passe ainsi tous les jours à l’hôpital. Elle vient de se faire embaucher dans une compagnie d’assurances et de temps à autre, elle demande la permission de quitter le bureau un peu plus tôt afin d’arriver le plus vite possible à l’hôpital. « Les samedis et les dimanches, j’y étais toujours. Il me disait ce qu’il voulait manger et je le lui apportais. Parfois, en jours de semaine, quand je ne travaillais pas, j’allais à l’heure du déjeuner pour le faire manger. Puis, j’attendais à l’hôpital jusqu’à heures des visites. Sak segonn ti konte. Ces dernières semaines, il ne pouvait plus parler au téléphone. Donc, il fallait que j’aille le voir plus régulièrement. »

Même si les médecins avaient condamné Alougen, ni lui ni la jeune femme n’y pensaient. « Sauf que le matin où il est mort, il avait l’air très bizarre. Il ne parlait pas, mais il ne cessait de me fixer. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait me dire. Je lui ai dit que je reviendrais le lendemain. Quand nous sommes partis, il nous a longtemps suivis du regard. On ne savait que ce serait pour la dernière fois… »

30 minutes après son arrivée chez elle, elle reçoit un appel l’informant du décès. « Je me suis sentie anéantie. J’ai toujours beaucoup de mal à le croire », dit Trisha.  

Aujourd’hui, Alougen n’est plus, mais pour Trisha, il vit encore en elle. La mort a réussi à les séparer, mais elle ne pourra pas effacer tous les souvenirs auxquels la jeune femme s’accroche encore…

 

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