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Face aux allégations de traitement de faveur - La FCC : «Les cols blancs menottés en cas de risque»

« Nul n’est au-dessus des lois », a insisté le directeur général par intérim Sanjay Dawoodarry.

Le DG par intérim de la FCC, Sanjay Dawoodarry, affirme que tous les suspects sont traités de la même manière, malgré les critiques, et souligne les défis humains, logistiques et juridiques des enquêtes.

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Lors d’un atelier au siège de la Financial Crimes Commission (FCC) au Réduit Triangle, jeudi, le directeur général (DG) par intérim, Tritudeo (Sanjay) Dawoodarry, a tenu à dissiper les malentendus. « Les suspects de crimes à col blanc sont menottés, s’il y a un risque de fuite ou de comportement agressif, pas par plaisir », a-t-il déclaré, répondant aux accusations de traitement de faveur.

Sanjay Dawoodarry a balayé les critiques suggérant un laxisme envers certains suspects. « Nou met menot kan ena risk ‘absconding’ ou agresif », a-t-il insisté. Il cite l’exemple de Franklin, escorté par des commandos en raison de menaces explicites : « Zour mo sorti, mo trap ou ek madam X, mo fer rekin manz zot. » Pour un haut responsable de la FCC, cette déclaration justifie des mesures strictes. « Pourquoi un suspect dans une affaire de détournement d’ampleur bénéficierait-il d’un traitement différent ? » s’interroge-t-il.

Le message de la FCC est clair : personne n’échappe à la loi. « Mem mwa, mo pa intousab », lance Sanjay Dawoodarry. « Ce n’est pas parce qu’un suspect porte une cravate qu’il est inoffensif. Nous traitons tout le monde de la même manière. »

Avec 11 équipes d’investigation, la FCC fonctionne comme une équipe de relais. « Koumadir nou galoup 4 x 400 mètres an permanans, li pa fasil, me nou ‘manage’ », illustre le DG par intérim. Les enquêtes, souvent complexes, nécessitent du temps. Les institutions financières, comme les banques, mettent en moyenne un mois à fournir des informations cruciales, telles que les relevés bancaires. « Je salue la collaboration des équipes dédiées de ces institutions », souligne Sanjay Dawoodarry.

Les investigations internationales ralentissent encore le processus. Les demandes d’entraide légale (Mutual Legal Assistance, MLA), gérées via le bureau de l’Attorney General, prennent environ trois mois. Pour traquer les fonds illicites à l’étranger, la FCC s’appuie sur l’International Network of Anticorruption, qui fournit des données de manière informelle, souvent dans un délai de deux à trois mois. « Les résultats sont satisfaisants, mais pour les procédures judiciaires, nous devons compléter par un MLA formel », précise-t-il.

Face à une vague récente d’arrestations dans des affaires de premier plan, la FCC fait face à des défis logistiques. « Trouver des cellules, parfois éloignées, est un casse-tête », admet un responsable. Les ressources humaines sont également sous tension, avec 79 postes vacants. Selon le commissaire Richard Rault, les départements de la FCC, bien qu’étant en sous-effectifs, ont réalisé des performances exceptionnelles dans une série de High Profile Cases.

Sanjay Dawoodarry reconnaît la pression publique pour des arrestations rapides, mais il appelle à la compréhension. « Les enquêtes demandent du temps et des ressources. Le public ne voit pas toujours la complexité en coulisses », explique-t-il, décrivant les contraintes auxquelles la commission est confrontée.

Le DG par intérim prend les critiques au sérieux, notamment celles relayées par les médias. « Mo lir tou editorial e mo konsider mezir korektiv kot mo trouve bizin », assure-t-il. 

Le recouvrement des fonds illicites, une priorité

Richard Rault, commissaire de la FCC, a souligné les obstacles rencontrés par les témoins et dénonciateurs dans les affaires de corruption. « Les témoins hésitent souvent à se manifester, par peur de représailles », a-t-il déclaré, mettant en lumière l’intimidation qui freine les dénonciations.

Au-delà des arrestations, Richard Rault insiste sur une priorité clé : le recouvrement des fonds illicites pour les reverser aux caisses publiques. Il a évoqué la récente saisie de Rs 114 millions dans des valises, qui a conduit à l’arrestation de Pravind Jugnauth à la suite des dénonciations de Josian Laval Deelawon. « Dans de tels cas, l’argent sera transféré au compte de l’Accountant General à l’issue de l’enquête, si les allégations sont confirmées », a-t-il précisé. Ces fonds, une fois récupérés, viendront réalimenter les caisses de l’État, renforçant ainsi l’impact des actions de la FCC.

 

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