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Combat contre la drogue : 14 médecins épinglés pour vente et prescription abusive de psychotropes

Ils étaient dans le collimateur des autorités.

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De janvier 2015 à octobre 2016, quatorze médecins exerçant dans le privé ont été interpellés pour vente et prescription abusive de psychotropes ou pour possession de ces médicaments. Trois d’entre eux ont été déjà sanctionnés.

Ils continuent d’exercer même s’ils font l’objet d’une enquête notamment par le Medical Council. Ces médecins pourraient être interdits d’opérer en cas de récidive. De janvier 2015 à ce jour, quatorze ont été interpellés.

Le premier cas remonte au début de l’année dernière. Le dossier a été transmis au Medical Council à la suite d’une enquête interne menée par le ministère de la Santé. Le médecin serait impliqué dans la vente illégale des psychotropes pour consommation. Ces médicaments sont classés sous la Dangerous Drugs Act et sont vendus uniquement sur prescriptions. Le Medical Council a ouvert une enquête sur trois autres médecins soupçonnés d’avoir prescrit des psychotropes à des patients de manière douteuse.

Sévères avertissements

À la mi-2015, le Pharmacy Board a attiré l’attention du Medical Council sur trois autres médecins dans la région de Plaines-Wilhems et de Port-Louis respectivement. Le Pharmacy Board considère qu’ils ont prescrit trop de psychotropes durant un court laps de temps.  Ces médecins furent sanctionnés par le Medical Council. Les trois médecins ont reçu des sévères avertissements.

Par ailleurs, deux médecins ont été épinglés par la direction du Medical Council. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans le trafic de drogue. En raison de la gravité de leur cas, les dossiers ont été référés à la police.

Fin 2015, la brigade antidrogue a arrêté un médecin qui était en possession illégale de plusieurs comprimés de Diazepam (Valium). Il a été inculpé et son dossier a été transmis au Medical Council.

Depuis le début de l’année, cet organisme enquête sur trois autres médecins. Ils ont été interpellés par la police pour avoir prescrit trop de psychotropes à des patients.

Sur les quatorze cas, trois dossiers ont été bouclés et les médecins concernés ont reçu de sévères avertissements. Les enquêtes dans les autres cas se poursuivent.

Parmi les psychotropes classés comme des drogues à Maurice et prescrits abusivement par ces médecins, on retrouve le Diazepam (Valium), le Clonazepam (Rivotril) et le Nitrazepam (Tramadol).

Dr Kailesh Jagutpal du Medical Council : « Nous enquêtons toujours »

Le président du Medical Council confirme que trois médecins ont été sanctionnés. « Ils ont reçu des sévères avertissements. Quant aux onze autres médecins qui font l’objet d’une enquête, le comité travaille toujours sur ces dossiers. Ils seront sanctionnés si nécessaire. »

Dr Bassoodev Goolaub : « Les médecins du privé sont des boucs émissaires »

Le représentant du sous comité de la Private Medical Practitioners Association (PMPA) qui s’occupe du dossier défend bec et ongles les médecins exerçant dans le privé. S’il refuse de commenter ces quatorze cas, le Dr Bassoodev Goolaub remet cependant en question la façon dont les autorités mènent le combat contre la drogue.

« Si nous avons des patients cancéreux ou autres, nous devons prescrire ces psychotropes. Mais le médecin est le dernier maillon de la chaîne. D’abord, il faut blâmer le système familial, celui de l’éducation, le social, entre autres. C’est en dernier lieu qu’un toxicomane vient chez le médecin. Même si nous ne pouvons pas le guérir, nous avons le devoir de le soulager», indique-t-il.

Dans ce même contexte, il trouve que les autorités  devraient être plus sévères contre les trafiquants.

« Si nous ne prescrivons pas ces médicaments aux patients, ils iront les acheter deux à trois fois plus cher au marché noir. Ce sont les trafiquants de drogue qui vont s’enrichir. »

 

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