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Chikungunya et dengue : deux maladies distinctes à ne pas confondre

Bien que transmis par les mêmes moustiques (Aedes aegypti et Aedes albopictus), le chikungunya et la dengue sont deux affections virales distinctes, présentant des symptômes, des évolutions et des risques spécifiques. Une compréhension approfondie de leurs particularités permet d’adopter les mesures préventives appropriées et d’assurer une prise en charge médicale efficace en cas d’infection.

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Les manifestations initiales des deux maladies peuvent prêter à confusion : forte fièvre, douleurs musculaires, fatigue intense et éruptions cutanées sont communes aux deux affections. Toutefois, certaines caractéristiques cliniques permettent de les différencier.

Le Dr Yasheel Aukhojee, médecin généraliste, souligne l’importance d’identifier rapidement les symptômes et de consulter un médecin sans délai : « Il existe plusieurs différences significatives entre ces deux maladies. La dengue se manifeste généralement par une fièvre élevée, des céphalées sévères, des douleurs rétro-orbitaires et, dans certains cas, des manifestations hémorragiques. Le chikungunya, quant à lui, se distingue principalement par des arthralgies intenses, parfois invalidantes, pouvant persister plusieurs semaines, voire plusieurs mois chez certains patients. »

Si le chikungunya n’est généralement pas mortel, il peut néanmoins entraîner des complications sérieuses en l’absence d’une prise en charge appropriée. Une consultation médicale s’impose si la fièvre persiste au-delà de trois jours.

« En règle générale, le chikungunya présente rarement un risque vital. Cependant, il peut provoquer un état de santé considérablement dégradé durant plusieurs semaines. Les douleurs articulaires peuvent devenir chroniques, particulièrement chez les personnes âgées ou celles présentant des comorbidités. Contrairement à la dengue sévère ou au paludisme, où le risque de mortalité est plus élevé, le chikungunya est relativement moins dangereux, mais demeure une pathologie qui mérite une attention médicale sérieuse », explique-t-il. 

La prévention des piqûres de moustiques constitue la stratégie la plus efficace pour se protéger contre le chikungunya et la dengue. Le Dr Aukhojee insiste : « La protection optimale consiste à éviter les piqûres de moustiques. Il est donc essentiel d’utiliser des répulsifs, de porter des vêtements couvrants, particulièrement aux heures où les moustiques sont les plus actifs – tôt le matin et en fin d’après-midi – d’installer des moustiquaires et d’éliminer systématiquement toute eau stagnante autour de son domicile. Même un récipient de petite taille contenant de l’eau peut devenir un site de reproduction pour les moustiques. En définitive, la prévention reste incontestablement notre meilleur atout.  »

Chikungunya : reconnaître les symptômes

• Agent pathogène : Virus du chikungunya (CHIKV), un alphavirus.
• Vecteur : Moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus.
• Incubation : 3 à 7 jours après la piqûre.
• Symptômes :
    – Fièvre élevée (> 39°C).
    – Douleurs articulaires intenses et persistantes (pouvant durer plusieurs mois).
    – Éruptions cutanées.
    – Fatigue, douleurs musculaires et maux de tête.
• Gravité : Peu de complications mortelles, mais des douleurs chroniques invalidantes.

Appui de l’OMS 

Le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été salué par Anil Bachoo, qui a rappelé que les mesures mises en place visent à empêcher une propagation plus large du virus. Cependant le Dr Fazil Khodabocus a mis en garde contre la prolifération des moustiques due aux récentes averses. Il a mis l’accent sur l’évacuation des eaux stagnantes et le ramassage des déchets, rappelant que la période d’incubation du virus est de trois à sept jours et que les patients infectés sont placés en isolement pour éviter toute transmission supplémentaire. Le traitement reste symptomatique, mais la prévention demeure la meilleure protection contre la maladie, a-t-il fait comprendre.

Chikungunya à La Réunion : le préfet active le niveau 4

La situation épidémique s’aggrave à La Réunion. Près de 1 800 nouveaux cas ont été enregistrés durant la semaine du 24 février, contre 1 300 la semaine précédant le passage du cyclone Garance.

Face à cette situation, le préfet Patrice Latron a annoncé, vendredi 14 mars, le déclenchement du niveau 4 du dispositif Orsec, le dernier avant l’« épidémie de masse ». Les équipes de lutte contre les moustiques se concentrent sur les secteurs où l’incidence du chikungunya est la plus élevée. Au cours des dernières semaines, une hausse marquée de la circulation virale a été observée dans les zones Ouest et Nord, notamment à Saint-Denis (74 cas), Saint-Leu (160 cas) et Saint-Paul (174 cas).

 

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