Il arrive dans la vie de toute nation qu’il soit nécessaire de s’arrêter un instant pour faire un bilan objectif de son existence. Les anniversaires d’indépendance servent d’occasion à ces instants de bilan où il appartient à chacun de nous, en notre qualité de citoyen, de réfléchir objectivement, sans passion, sur l’état de notre pays, de nos institutions, de notre économie, et des perspectives qui s’offrent à nous.
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L’île Mtius, notre cher pays va fêter ses 50 ans d’indépendance, une occasion s’offre donc à nous pour faire le bilan de notre existence en tant qu’Etat. Nos institutions ont-elles fonctionné de façon à tenir les promesses qui expliquaient leur mode d’organisation ? Notre vie politique est-elle exemplaire et empreinte de bonne gouvernance ? Et notre économie assure-t-elle à chacun de nos concitoyens un travail digne ? En somme, notre Etat s’inscrit-il sur des perspectives radieuses ?
Autant de questions auxquelles nous ne pouvons faire économie alors que notre pays atteint aujourd’hui 50 ans de liberté politique, et dont les éléments de réponse devraient déterminer s’il est juste de maintenir le statu quo ou si en revanche il est nécessaire de changer d’orientation politique.
Les institutions de notre pays ont été fondées dès l’indépendance sur la prise en compte des communautés comme sujet de droit. Ainsi, la communauté Hindoue, Créole, Blanche, Chinoise, Tamoule, Musulmane… ne sont plus que des cadres culturels où chacun de nous naît avec la liberté de s’y émanciper en tant qu’individu, mais elles sont devenues des entités titulaires de droits. La seule circonstance d’appartenir à la communauté Hindoue, suffit à elle seule, pour être désigné au poste le plus important de nos institutions, alors que les autres communautés, considérées comme minoritaires sont de ce seul fait, reléguées à un rôle de seconde zone dans le jeu des institutions. Au-delà de cette organisation communautaire de nos institutions, la vraie question demeure celle de la vertu d’une telle organisation institutionnelle. Autrement dit, l’île Mtius est-elle devenue un pays plus juste, plus équitable dans la répartition du pouvoir politique et économique entre tous ses fils ou est-elle devenue un pays où s’exacerbent les tensions communautaristes ?
Attribuer des postes institutionnels non sur la circonstance du triomphe des idées politiques d’un parti ou association politique mais sur la seule appartenance à une communauté n’est pas moderne, et ne constitue moins encore un progrès. S’il peut être compréhensible que les pères de l’indépendance aient penché pour un système institutionnel se fondant sur des communautés pour endiguer la guerre civile et maintenir la cohésion de l’île durant l’indépendance, 50 après, force est de constater que ce modèle institutionnel est désuet et devient plus source de division que de cohésion.
Par ailleurs, le jeu politique est stagné, immobile, aucune respiration car ce sont toujours les mêmes acteurs politiques qui se partagent le pouvoir politique en prenant en otage leurs communautés respectives.
Les secteurs d’activité économique n’échappent pas à cette mainmise communautariste où une petite élite se partage l’île au grand dam des citoyens mauriciens, livrés à eux-mêmes, quelle qu’en soit leur origine communautaire.
Face à ces constats, quelle perspective s’offre à nous si nous ne renversions cet état de choses ? Une misère grandissante de la population accouplée à la haine entre communautés, renforçant de ce fait le pouvoir politique et économique de la petite élite qui gère le pays depuis bien longtemps. En termes clairs, la paupérisation et l’éclatement du tissu social guette notre pays.
Que faire ?
Il nous appartient aujourd’hui de proposer des pistes par lesquelles nous pensons pouvoir donner une nouvelle orientation à notre pays. Ces pistes visent à construire un système institutionnel fondé sur le citoyen Mauricien, sur l’individu et non sur une communauté. Nous voulons rétablir l’individu mauricien dans sa dignité de citoyen, et le libérer de la mainmise que certains hommes politiques croient pouvoir exercer sur lui en s’auto proclamant porte-parole des communautés auxquelles ils appartiennent. Nous voulons libérer les énergies des Mauriciens engluées et diluées dans les communautés où certains veulent les enfermer.
Ainsi, notre Plan National en vue du changement est le suivant :
1 – Retrait de notre Constitution et la loi Electorale de 1968, de toute mention ethnique et/ou religieuse
2 – Abolition de fait du système dit de ‘’Best Loser’’
3 – Adoption d’un statut d’Association pour tous les partis politiques existants et/ou à venir
4 – Adoption d’une loi sur le financement des partis politiques
5 – Introduction d’une dose de ‘Proportionnelle’ dans le système dit de ‘First past the post’ (scrutin majoritaire à un tour)
6 – Abolition des recensements faisant mention des communautés raciales ou religieuses du pays
7 – Réforme de la fonction présidentielle (Revue de sa désignation et ses pouvoirs)
8 – Abolition de la Vice-Présidence
9 – Limitation du nombre de mandats du Premier ministre à deux seulement (ne peut plus se représenter ultérieurement)
10 – Abolition des postes de Vice-Premier ministre
11 - Vote des Mauriciens de l’étranger
12 - Revue en profondeur du Local Government Act
13 - Création d’un Centre Unique Culturel Mauricien (C.U.C.M.)
14 - Dissolution de toute organisation ‘culturelle’ prônant le racisme et le communalisme
15 - Redécoupage électoral en vue de promouvoir le mauricianisme
16 - Revue des subventions aux religions
17 - Interdiction de toute alliance préélectorale pouvant pervertir la démocratie
18 - Recours au référendum pour tout amendement constitutionnel majeur
19 - Désignation du Président de la République au suffrage (revue de ses attributions – plus un pouvoir de contrôle que d’exécutif avec l’assistance d’un collège issue de la société civile)
20 - Nomination des Juges par le Président avec l’approbation du Parlement
Vive la République !
Vive Mtius, Rodrigues, Agaléga, Diego Garcia et ses Territoires !
Signataires :
Eric BAHLOO (Fr) - Marino BABET (Fr) – Laina RAWAT-BURNS (Mtius) - Aboo Bakar ALLYBOKUS (Fr) - José MOIRT (Mtius) – Brice NZAMBA (Fr) – Bhurty JULIEN (Mtius) – Guy BLACKBURN (Fr) – Bardoise GOBURDHUN (UK) – Sebastian Aldo CIMIOTTI (Aus) – Claudia CIMIOTTI (Aus)– Mario BAZERD (Can) –Guilliano MEYEPA (Mtius) – Raj RAMLAGUN (Mtius) – Vishal Sharma TAUCKOORY (Mtius) – Daniella AYADY (Fr) – Pamela Priscilla GOKULSING (Fr) – Danielle CADET TURNER (Mtius) – Jean-Patrick ANAMALAY (Fr) – Clive LEPOIGNEUR (Fr) – Darren POINEN (Aus) – Jean François KOENIG (Mtius) – Jean-François HOARAU (Fr) – Lindsay Marcel NOE (Mtius) – Marie Dorothy LAGAILLARD (Fr) – Hugues Curtis CHUNDEE (Mtius) – Georgy LEBOUT-PERMAL (Fr) – Jean-Fr LANAPPE (Mtius) – Ken Bass MAMAROT (Fr) – Dario DUMAINE (Fr) – Fawzia ELLAHEE (Mtius) – Henry CANGY (Fr) – Eddy JABABA (Fr) – Silvyo SETJEE (Fr) – Didier BAHLOO (Mtius) – Lélio WONG (Allemagne) – Mario RAMEN (Mtius) – Dario LASCIE (Mtius) – Joyce TOUSSAINT (Fr) - Kerina PERMAL-DECONINCK (Fr) – Jerry NAYNA (Mtius) – Caroline RYTZ (Mtius) – Goinsamy MOOTHEN (Fr) – Genviève OMAR SSK (Fr) – Gilberte MANOULA (Mtius) – Nathalie AMI (Fr) – Dean RAMOO (Mtius) – Pascale CANGY (Fr) – Kirt GOBINDRAM (Fr) – Jean-Pierre ANTOO (Mtius) – Roomesh THIMMADOO (Mtius) – Yoven SADA (Fr) – John DAVID (Mtius) – Leena DINDOYAL PENTHIAH (Mtius) – Patricia BAHLOO (Fr) – Caroline ANCRASAMY (Fr) – Adeela RAWAT-FEISTRITZER (Mtius) – Sylvio LEBLANC (Fr) – Jean Paul VILBRUN (Fr) – Adrien JOANNY (Fr) – Alain SPINELLY (Aus) – David LAVICTOIRE (Aus) – Hervé MARIOLE (Aus) – Lysiane MARIOLE (Aus) – Karl LECORDIER (Aus) – Johann BANCILHON (Aus) – Olivier HITIE (Aus) – Maria HITIE (Aus) – Jackie AVICE (Aus) – Désiré AVICE (Aus) – Patou AVICE (Aus) – Lindsay XAVIER (Aus) – Maureen GUIMBEAU (Aus) – Michael DONALDSON (Aus) – Joyce SPINELLY (Aus) – Nadine BARKER (Aus) – Christophe BARIBON (Aus) – Richard HERRY (Aus) – Albert FRICOT (Aus) – Bobby MONET (Aus) – Joelle ZDRAVIC (Aus) – Luno ASH Aus) – Marie Noelle ASH (Aus)
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