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Thaipoosam cavadee : l’épreuve du sacrifice et de la foi

Thaipoosam cavadee

Les Mauriciens seront nombreux à rendre hommage au dieu Muruga dans le cadre du Thaipoosam Cavadee, ce mercredi 31 janvier. Certains porteront le « cavadee » ou le « parlkoron », d’autres assisteront à la procession jusqu’aux « kovils ». Les familles de foi tamoule racontent leur journée.

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Cela fait plus de trente ans depuis que Gopalsamy Murugan porte le cavadee. Il est aujourd’hui âgé de 51 ans. Son épouse Amanda soutient qu’il a fait cette promesse pour remercier Muruga d’avoir exaucé ses prières. « Tous les jours, nous demandons au dieu Muruga de veiller sur notre famille. Mon époux porte le cavadee tous les ans pour lui rendre grâce. Muruga nous accompagne à chaque étape de notre vie. Il est à nos côtés dans nos moments de joie et de tristesse. Nous acceptons donc de nous soumettre aux épreuves des sacrifices lors du Thaipoosam Cavadee », relate cette habitante de Pailles.

Pallavee, la fille des Murugan, porte le ‘parlkoron’, récipient contenant du lait.
Gopalsamy Murugan, époux d’Amanda, porte le ‘cavadee’ tous les ans depuis plus de trente ans.

Elle indique que la famille observe un jeûne de dix jours précédant les célébrations. Les Murugan consomment uniquement des mets végétariens et dorment à même le sol. La maison est nettoyée de fond en comble. « Nous sommes une famille nombreuse avec une douzaine de membres. Chaque année, les hommes portent le cavadee et les femmes, le parlkoron - un récipient contenant du lait. D’ailleurs, le cavadee est une structure en bambou nous permettant de porter le lait jusqu’au temple. Le lait symbolise la pureté », dit-elle. La veille, le cavadee est lavé et décoré avec des fleurs, des cloches et une photo de Muruga.

Le jour du Thaipoosam Cavadee, la famille se lève avant l’aube. Elle prend un bain avant de finaliser les préparatifs. Elle se rend au kovil Kaillasson à Port-Louis pour récupérer le lait fraîchement extrait. « Certains d’entre nous ont décidé de se transpercer la bouche et la langue d’une longue aiguille. Cela en guise de pénitence. Le prêtre le fera en récitant une prière. Puis, nous convergeons vers un autre temple où le départ pour la procession sera donné », explique Amanda. Les dévots vont se diriger vers le kovil Kaillasson et le lait sera versé sur Muruga. Les Murugan vont également offrir un briyani végétarien à des centaines de dévots sur place.

Au nom de chaque divinité

Aya Gopal explique le
symbolisme de Thaipoosam Cavadee.
Vanida Thoplan entonnera des chants dévotionnels pendant la procession et au ‘kovil’.

Vanida Thoplan habite à Vacoas. La jeune femme indique que le Thaipoosam Cavadee est un jour spécial pour glorifier Muruga. « La veille, j’ai aidé mes proches et mes amis à embellir leur cavadee », dit-elle. En ce jour férié, elle va se vêtir d’habits traditionnels et neufs, notamment le pavadai. Par la suite, elle se rend au kovil de la localité vers 8 heures pour assister à la séance de prière et chanter les louanges de Muruga.

« D’ailleurs, durant les dix jours qui précédent le Thaipoosam Cavadee, je vais au temple chaque soir pour entonner les chants dévotionnels. Je fais partie du groupe de mon père, Vishnou Thoplan Bajanei », dit-elle. Ensuite, elle va rejoindre la procession et continuera à chanter. « Les louanges au dieu Muruga, donneront la force et le courage à tous ceux qui portent le cavadee. Nombre d’entre nous marcheront pieds nus sur le bitume brûlant et sous le soleil de plomb. Notre foi est mise à l’épreuve  », fait comprendre Vanida Thoplan.
Aya Gopal de Rajakali Amen Kovil à Deux-Bras, explique que, généralement, les processions rentrent aux kovils au plus tard à 13 heures.

Le ‘briyani’ végétarien est l’un des repas servis durant le ‘cavadee’.

« En ce mercredi 31 janvier, une éclipse est prévue entre 15 heures et 21 heures. Les dévots devront donc être déjà de retour », dit-il. Le prêtre les accueille au kovil. Il va procéder à un abhishek (rituel) de Muruga avec le lait que les dévots ont porté. « Chaque mois, un cavadee au nom de chaque divinité est célébré. Le Thaipoosam cavadee est la principale célébration et elle est dédiée au dieu Muruga. Il a lutté contre les démons pour nous protéger. Il s’est muni de son javelot qui est aussi son arme, plus connu comme le vel. Sa mère le lui a offert avant qu’il ne quitte sa demeure. Le vel symbolise l’ouverture d’esprit, la bravoure et la ruse. Nous lui en sommes reconnaissants.

C’est pour cela que ses dévots acceptent les épreuves de sacrifices pour rendre hommage à Muruga », explique Aya Gopal. Il ajoute que la majorité décide de se transpercer la bouche et la langue avec une aiguille, pour mieux se concentrer, car ils ne peuvent parler. D’autres préfèrent se piquer sur le dos et le torse, entre autres, pour les promesses qu’ils ont faites à Muruga.

 

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