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Télécommunications : TCIL en renfort pour moderniser le réseau à Maurice

L’Inde se prépare à une initiative majeure visant à moderniser les réseaux de télécommunication en Angola, en Gambie et à Maurice, avec pour objectif de remplacer les équipements chinois, notamment ceux fournis par Huawei et ZTE.

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La Telecommunications Consultants India Limited (TCIL), une entreprise d’État indienne, est à la tête de cette initiative visant à moderniser les réseaux de télécommunication dans ces pays. Ils proposent de mettre en place des solutions technologiques indiennes pour les réseaux fixes et mobiles, ainsi que l’exploitation des réseaux principaux, offrant ainsi des services de télécommunication de qualité à un coût très abordable.

« TCIL a mené une enquête de marché pour ces trois pays. Nous pouvons leur offrir un cœur convergent pour fournir à la fois des services fixes et mobiles, ainsi que l’exploitation du réseau principal. Il sera dans l’intérêt de leurs opérateurs de télécommunications et du public, où l’expérience et la technologie indiennes peuvent fournir des services à ces pays à un coût très bas », a déclaré Sanjeev Kumar, président de TCIL, à ETTelecom.

Actuellement, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Narendra Modi mise fortement sur la technologie développée localement, conformément à l’ambition d’Atmanirbhar Bharat (l’Inde autonome), afin de diversifier la chaîne d’approvisionnement suite aux fermetures induites par la COVID-19.

« Le marché africain est sous l’emprise des entreprises chinoises. Elles ont déployé leur réseau depuis quelques années, et la plupart de ces pays n’ont pas suffisamment de capitaux propres pour mettre à niveau leur réseau en 4G et 5G, et ne proposent que des services 2G ou 3G », a ajouté Kumar.

Récemment, le ministre des communications, Ashwini Vaishnaw, a déclaré que l’Inde pourrait devenir un exportateur de technologie de télécommunication l’année prochaine. Selon l’officiel, Maurice a accepté la proposition de TCIL d’entreprendre une Proof of Concept (PoC) sur l’une des îles comptant près de 25 000 habitants.

Proof of Concept

« Nous commencerons la PoC en installant trois stations de base (BTS) pour la 4G, une ligne optique hybride (OLT) avec un cœur convergent du C-DoT et une radio E-band d’Astra, de sorte qu’elle devienne un réseau de bout en bout utilisant la technologie indienne », a-t-il indiqué.

Tata’s Tejas Networks déploierait RAN et OLT hybride pour la PoC, et la société de télécommunication partagera des tâches techniques et des détails d’équipement avec les homologues de Maurice dans les prochaines semaines.

« Comparé aux deux autres pays, Maurice dispose d’un marché plus développé, et Mauritius Telecom a accepté de réaliser une PoC pour les services 4G, y compris un cœur convergent. Maurice peut devenir une pierre de touche et un point d’entrée pour l’Inde afin de déployer sa technologie sur les marchés étrangers », a ajouté Sanjeev Kumar.

Didier Sam-Fat: « Cette dépendance à un seul fournisseur est un risque considérable »

Didier Sam-FatDidier Sam-Fat, consultant en cybersécurité et en réseau explique, que la société TCIL a déjà été sollicitée et a remporté des contrats pour le câblage en fibre optique, ce qui témoigne de sa compétence dans ce domaine. Cependant, il souligne un point d’inquiétude crucial lié aux risques potentiels en matière de cybersécurité à Maurice.

« Le principal problème réside dans le fait que trois opérateurs majeurs, à savoir Emtel, MyT et Chili, utilisent tous des équipements de la société chinoise Huawei. Cette dépendance à un seul fournisseur constitue un risque considérable, car en cas de problème avec le fournisseur Huawei, l’ensemble du pays pourrait être affecté », affirme l’expert.

Si TCIL devait fournir des services à Maurice, il serait confronté à des défis importants. « La complexité de l’infrastructure est considérable, et il est essentiel de se demander si TCIL serait en mesure de gérer l’ensemble du réseau de manière efficace », avance-t-il, tout en plaidant en faveur de l’adoption de meilleures pratiques, notamment en ce qui concerne la résilience du réseau.

Didier Sam-Fat ajoute qu’ il ne s’oppose pas à l’utilisation des équipements Huawei en soi étant donné qu’ ils ont fait leurs preuves. Cependant, il évoque les risques potentiels qu’une telle dépendance peut entraîner pour un pays. « Lorsque l’ensemble du cœur des télécommunications repose sur un seul fournisseur, cela devient une situation dangereuse. La dépendance totale à un unique fournisseur pourrait créer une vulnérabilité importante en cas de problèmes avec ce dernier. Du point de vue de la stratégie nationale, il faudrait plusieurs fournisseurs, non seulement indiens, mais également européens, américains et japonais », préconise le consultant en cybersécurité et réseau.

Il insiste sur l’importance de ne pas « mettre tous les œufs dans le même panier » pour garantir une meilleure sécurité et une plus grande résilience du réseau national.

 

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