Sunil Bholah: «Le marché mauricien est beaucoup trop restreint»

C’est l’Afrique qui est le marché d’avenir pour les Petites et moyennes entreprises (PME) mauriciennes. C’est ce qu’avance le ministre de l’Entreprise et des Affaires. Son ministère a récemment organisé un atelier de travail axé sur l’exportation des produits des PME en Afrique. Pourquoi les PME doivent-elles viser l’Afrique ? De nombreux pays, tels que l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigeria, la Tanzanie ou le Sénégal, affichent des taux de croissance économique élevés, d’où l’émergence d’une communauté grandissante de la classe moyenne qui dispose de plus de ressources pour consommer des produits de qualité. L’Afrique n’est plus une économie de production, elle est désormais une économie de consommation. Il est prévu que le nombre de consommateurs africains passera à 2 milliards d’ici 2050. Ayant à l’esprit l’ambition du gouvernement de faire des Petites et moyennes entreprises (PME) un des piliers de notre économie, je reste convaincu que nos PME grandiront et prospéreront en alignant leurs produits ou services aux besoins du marché africain. Les obstacles sont-ils nombreux pour exporter sur le continent ? De prime abord, les PME se retrouvent avec un manque d’information sur où exporter et comment y arriver. Beaucoup de PME ne sont pas pleinement conscientes des modalités et des opportunités que représentent les traités et les accords commerciaux signés pour leur croissance. D’autre part, certains pays sont sujets à une instabilité politique effrayante. D’autres connaissent des contraintes logistiques et se retrouvent inaccessibles pour les exportateurs mauriciens. De l’autre côté, plusieurs PME mauriciennes ne savent pas comment traiter leurs produits pour les rendre ‘export-friendly’. Il faudra alors respecter les normes et standards internationaux et mieux travailler le marketing de leurs produits pour qu’ils soient aptes à être commercialisés sur l’Afrique et trouver preneurs. Ces sujets ont-ils été traités au cours d’un récent atelier de travail ? Effectivement, c’était l’occasion pour les PME de prendre conscience des avantages d’aller en Afrique. La population des PME, dans plusieurs années, sera très élevée et le marché mauricien est beaucoup trop restreint pour les accueillir. Plusieurs institutions traitant directement avec l’Afrique sont intervenues pour faire part des réalités et de ces opportunités. Nous avons des ‘success stories’ en ce qui concerne le marché africain, mais nous voulons davantage pour les PME, afin de faire de Maurice un ‘sourcing destination’ de taille. Le pouvoir d’achat s’améliore en Afrique, la demande se multiplie et je suis certain que les PME mauriciennes s’illustreront. D’autres ateliers de travail sont prévus, notamment pour former plus concrètement les  PME sur le marketing et l’emballage de leurs produits.