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Santé : la création d’un service d’urgence spécialisé freinée

Les règles administratives mettent en péril le projet de services d’urgence spécialisés dans les hôpitaux selon des sources au sein de la Santé. La plupart des médecins du Samu qui doivent recevoir une formation pour ensuite y travailler ne veulent pas signer un ‘bond’ de cinq ans.

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Les règlements de la Fonction publique sont en train de retarder l’introduction d’un service d’urgence dans les hôpitaux du pays. C’est du moins l’avis de certains au niveau de l’administration de la santé publique et du Service d’aide médicale urgente (Samu). L’introduction d’un service de spécialistes des urgences pour reprendre en main les casualties bute sur un point technique imposé par le ministère des Finances : l’obligation de signer un bond de cinq ans par la suite. Or, la plupart des 19 médecins du Samu auront presque l’âge de la retraite au terme de la formation.

Formation initiale de trois mois

Si 25 généralistes parmi 125 candidats ont été retenus en février pour bénéficier de la formation dispensée par l’université de Bordeaux, ils doivent attendre que ceux qui sont déjà au Samu aient obtenu une formation au préalable. Le hic, c’est que cette formation durera trois ans et qu’ensuite, chacun a l’obligation de signer un bond de cinq ans pour le service public. Cette condition élimine de facto plus d’une dizaine des 19 médecins du Samu, trop proches de l’âge de la retraite.

Un médecin du Samu relativise toutefois : « Si le gouvernement va de l’avant avec ce système, c’est vrai que seule une poignée de médecins seront qualifiés. Mais cela devrait suffire, car la formation ne sera délivrée que dans trois ou quatre hôpitaux. » Ainsi, après une formation initiale de trois mois, chaque médecin du Samu qui est qualifié serait mis à la tête d’un service de casualty pendant qu’il complète sa formation de trois ans.

Une spécialisation qui attire

Quand le Samu a été lancé en décembre 1997, il comptait 43 médecins. Aujourd’hui, le service n’en compte plus que 19. Les jeunes médecins ne montrent aucun intérêt pour le domaine. D’où l’idée de lancer un programme de spécialisation. « Pour la première fois, on a reçu plus de 100 demandes pour moins de 25 places ! » s’étonne un médecin du Samu. L’attrait : la possibilité de devenir spécialiste au bout de trois ans de « on the job training » et être en charge des casualties.

Ce qu’un service d’urgence changera

Si tout se passe comme prévu, à moyen terme, il n’y aura plus que des spécialistes des urgences dans les casualties des hôpitaux régionaux. Ces médecins prendront en charge tous les cas les plus graves, que ce soit dans les cas d’accidents de la route, de problèmes cardiaques et crises d’asthme aiguës. Le ministère s’est déjà préparé pour ces changements en installant cinq à six lits de réanimation dans chaque hôpital, Victoria étant la seule exception.

 

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