Protection de l’environnement : ces volontaires au service de la planète

De nombreux Mauriciens se mobilisent pour nettoyer et embellir le pays. Ce week-end, la Sathya Sai International Organisation organise une série d’activités dans le cadre de sa campagne Serve the Planet. Comme elle, d’autres associations militent pour l’environnement. Zoom sur ces volontaires au service de la Terre.

«C’est notre devoir de servir la planète », souligne Jeseelah Mankoo qui fait partie de la Sathya Sai International Organisation depuis plus de vingt ans. À 34 ans et éducatrice  de profession, Jeseelah Mankoo est plus que jamais consciente que son engagement social peut avoir un impact positif sur la société.

Hier, samedi 21 octobre, elle participait à une campagne de nettoyage organisée par son collectif à Forest Side où une centaine de plantes endémiques ont été mises en terre, à Monvert Nature Park. Cette campagne « Serve the Planet » est une initiative de l’organisation depuis 2013 et se déroule chaque année sous un thème différent.

Celui de cette année est axé sur la protection de l’environnement et c’est pour cette raison que plus de 300 membres de l’organisation se mobilisent ce week-end pour nettoyer et embellir différentes régions de l’île. De 9 heures à midi, ils s’attèlent à piocher, à planter, à arroser et à peindre pour relooker les lieux.

Samedi, on a rencontré un jeune artiste, Avinash Dwarku, âgé de 24 ans. Pioche à la main, il s’affairait à préparer la terre avant de planter. Sa matinée de samedi a commencé avec les autres volontaires, et, selon lui, ce sont ces actions sociales qui donnent un sens à la vie. « Nous prônons les valeurs humaines qui nous poussent à aider les autres et surtout à protéger notre planète », dit-il, tout en précisant que c’est la motivation de construire un monde meilleur qui le pousse à s’engager de plus en plus.

Manod Gopaul est, lui, cadre dans une banque et ses week-ends, il les passe avec les autres volontaires pour « s’assurer que nous laissons derrière nous un environnement soigné pour les générations à venir. » Ce dernier parle surtout de « selfless service » qui consiste à s’engager et à faire du social sans rien attendre en retour. Son engagement au sein de la Sathya Sai International Organisation remonte à une trentaine d’années et c’est avec fierté qu’il constate que la relève est assurée. « Nous avons une aile jeune, constituée de gens âgés de 18 à 40 ans qui se mobilisent pour servir les autres. Un dévouement personnel qui est louable », fait-il ressortir.

Offrir de son temps aux autres est possible, selon lui. « Il suffit de savoir gérer son temps et d’être entouré de personnes aussi dévouées que soi. Il y a, certes, les responsabilités personnelles, familiales et professionnelles, mais il y a aussi sa contribution aux gens de son entourage, dans sa communauté et sur le plan national, sa contribution pour un lendemain meilleur », estime-t-il.

Le responsable du projet, Amar Lutchumun, parle, lui, d’un engagement que chacun doit prendre pour devenir, d’abord, meilleur et ensuite un citoyen responsable. « Le volontariat ne s’impose pas. C’est une mode de vie qu’on adopte et qui prône les valeurs fondamentales. Dans l’organisation Sathya Sai, nos valeurs s’articulent autour de la vérité, de la non-violence, de l’amour, de la paix et de la justice. »

Clean Up Mauritius : Pour une île plus propre

370 kg. C’est la quantité de déchets que produit chaque Mauricien chaque année ! C’est une des observations du comité technique mis sur pied pour initier un plan d’action dans le cadre de la campagne Clean Up Mauritius. Le thème retenu est : Moris Nou Zoli Pei. Cette campagne regroupe les mairies et les conseils de district. Le coup d’envoi a été donné à Floréal le 5 mars. Elle prend fin en mars 2018.

Selon le président du conseil de district de Moka, Nunkoomar Balloo, plusieurs des seize villages de son district ont été nettoyés, notamment Dagotière, L’Espérance Quartier-Millitaire, Saint-Julien-d’Hotman, Vuillemin, Réduit et les quartiers entre Wooton et Montagne-Blanche.

« Il est difficile de convaincre les habitants de nettoyer leur village. Nous comptons donc sur les éboueurs, les conseillers et des habitants d’autres régions de l’île. Même après la campagne, nous continuons avec le service d’entretien des villages. Mais les Mauriciens ne cessent de salir leur environnement », fait-il observer. Outre le nettoyage, le conseil de district contribue également à l’embellissement des villages. La semaine prochaine, un autre quartier accueillera la campagne.

Une somme de Rs 400 millions comme prévu dans le budget 2017-2018, a été allouée aux différentes collectivités locales pour la construction et l’amélioration des infrastructures publiques. La Beach Authority prend aussi des initiatives pour nettoyer et embellir les plages publiques. Le comité technique recommande, entre autres, des campagnes de sensibilisation à la télévision, sur les réseaux sociaux, dans les écoles et collèges.

Reef Conservation : restaurer le patrimoine côtier et marin

Reef Conservation est une ONG qui se consacre à la restauration et à la conservation du patrimoine côtier et marin de Maurice. Depuis 2004, elle œuvre activement pour le développement durable des écosystèmes à travers des projets de recherche, d’éducation, de sensibilisation qui touchent la population et les différents utilisateurs de la mer. Ses actions visent à restaurer et à protéger efficacement les lagons.

À Maurice il existe différents écosystèmes côtiers et marins comme les marécages, les mangroves, les herbiers et les coraux. « Ces écosystèmes sont indispensables pour la bonne santé du lagon, chacun a un rôle et des fonctions spécifiques qui permettent de maintenir l’équilibre écologique et biologique de l’environnement », fait ressortir, Frédérique Perpétu, Public & Communication Coordinator de l’association.

L’ONG organise plusieurs journées portes ouvertes durant l’année lors desquelles le public est sensibilisé sur l’impact des déchets sur le lagon. « Nous expliquons aussi quels sont les déchets qui sont recyclables comme les ampoules, les piles, les bouteilles d’eau, etc. », explique-t-elle. Elle estime qu’il ne suffit pas d’attendre une campagne clean-up pour nettoyer, il faut le faire au quotidien, car 99 % des déchets côtiers se retrouvent dans la mer.

Des journées portes ouvertes ont été organisées notamment le 14 octobre avec un « beach et mangrove clean-up » à Roches-Noires et au début de l’année avec l’école ANFEN Étoile de mer de Roches-Noires. Les déchets ont servi à faire une œuvre d’art pour sensibiliser le public sur l’importance de réutiliser les déchets.

Rotary Club de Vacoas : un « green park » pour sensibiliser sur la protection de l’environnement

Le Rotary Club de Vacoas s’engage en faveur de la protection de l’environnement. Un « green park » à Phoenix a été créé en mai 2016 pour sensibiliser les Mauriciens sur les enjeux environnementaux. « Un appel a été lancé par le président du Rotary International qui a demandé à ce que chaque membre du Rotary mette en terre une plante. Si cette consigne est suivie, d’ici la journée de la Terre en avril 2018, 1,2 million d’arbres auront été plantés », explique Nishta Jooty, la présidente du Rotary Club de Vacoas.

D’ici la journée de la Terre en avril 2018, 1,2 million d’arbres auront été plantés»

Ainsi, le « green park » a permis, dans un premier temps de mettre en terre une trentaine de plantes et le 11 octobre, une quarantaine de plantes endémiques ont également été plantées. « On a commencé par nettoyer le terrain qui était à l’abandon. On l’a ensuite converti en un jardin. De plus, on a fait un appel aux habitants de la localité pour qu’ils s’investissent dans l’entretien de ce jardin en arrosant les plantes régulièrement », ajoute-t-elle.

La protection de l’environnement est un sujet qui les tient à cœur et au début de l’année prochaine, le club s’attaquera à une autre région de Phoenix, notamment à l’avenue Père-Laval où le jardin de la mairie de Vacoas/Phoenix sera embelli avec des plantes décoratrices.