Economie

Poulet et œuf : vers une reprise de la consommation

Cela fait plus d’un mois que la salmonelle a été découverte dans le poulet et dans l’œuf à Maurice.

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Après une baisse au niveau de la consommation, la situation est-elle retournée à la normale ? Qu’en est-il de la production et de la vente ? Tour d’horizon.

900 tonnes de poulet mensuellement. C’est ce que produit la compagnie Innodis. « Si la production de poulet était la même pendant la période de la salmonelle, les ventes ont, toutefois, accusé une certaine baisse », indique Reynolds Moothoo, General Manager d’Agribusiness d’Innodis. Il note que cette période a coïncidé avec le carême hindou – période pendant laquelle les producteurs s’attendent généralement à une baisse.

« Depuis la fin du carême et après nos communiqués pour rassurer les consommateurs, ainsi que les déclarations du ministère à l’effet que les gros producteurs n’ont jamais été concernés par ce problème isolé, nous constatons que la situation retourne progressivement à la normale », explique-t-il.

C’est le même son de cloche du côté d’Avipro, qui produit 1 100 tonnes de poulet mensuellement. « Malgré l’alerte à cause de la salmonelle, en septembre, il n’y a eu aucune interruption dans la production de poulet. Toutefois, nous avons noté une légère baisse pendant une semaine. Il est difficile de la quantifier, car elle coïncidait avec le carême », indique Thierry de Spéville, General Manager d’Avipro, qui observe aujourd’hui, un retour à la normale. 

Un avis que partage la direction d’Inicia, le plus grand producteur d’œufs à Maurice. « À la suite des cas de salmonelle rapportés dans la presse, Inicia a fait ressortir que tous les œufs disponibles sur le marché étaient propres à la consommation et que toutes ses poules pondeuses étaient en bonne santé », ajoute sa direction. Inicia distribue environ 65 millions œufs annuellement.

En chiffres

400 000 poussins. C’est ce que produit l’ensemble de l’industrie chaque semaine.

Dans les grandes surfaces : ‘Business as Usual’

Nooreza Fawzee, directrice de Dream Price Supermarket, indique que la vente de poulet et d’œufs est retournée à la normale.

« C’est vrai que la vente s’est figée pendant un moment, mais les consommateurs ont repris leurs habitudes. C’est ‘business as usual’ », dit-elle. Un responsable d’une succursale de la chaine de supermarchés Winner’ s confirme la tendance. «  Les Mauriciens ont toujours été friands de poulet et d’œufs. Ainsi, ils ont déjà oublié qu’il y a avait des problèmes dans le poulet et l’œuf. La vente a repris comme d’habitude », fait-il remarquer.

Prix stables

Quant au prix du poulet, il demeure stable. « Ce qui est plus vendu est le kilo de poulet congelé de la marque Label 60 qui est à Rs 124,95 (prix inchangé), indique Nooreza Fawzee. Pour sa part, le responsable de Winner’ s constate « que les poulets frais sont plus prisés. Les prix n’ont pas changé. Le poulet de la marque Chantecler est à Rs 83 le demi-kilo, la marque Prodigal est à  Rs 84,75 le demi-kilo et la marque Label 60 est à Rs 97,90 le demi-kilo. » Un plateau de 12 œufs (logement le plus vendu parmi les consommateurs) se vend entre Rs 67 à Rs 73 dans les grandes surfaces.

Baisse de plus de 50 % dans la vente au marché de Curepipe

Si dans les grandes surfaces, la vente du poulet reprend l’ascenseur, tel n’est pas le cas au marché de Curepipe. Imran Nauzir, maraîcher de poulet frais au marché de Curepipe avance que la situation est critique. « La vente a chuté de plus de 50 % », déplore-t-il. Si avant la découverte de la salmonelle, il vendait en moyenne 300 kg de poulet par jour, aujourd’hui, il n’arrive même pas à dépasser la barre de 100 kg.

« Même si on baisse les prix, la vente ne bouge pas », ajoute le maraîcher. Le demi-kilo de cuisse de poulet se vend à Rs 55 au marché de Curepipe au lieu de Rs 73 dans les grandes surfaces, indique notre interlocuteur. « Un demi-kilo du poulet blanc est à Rs 63 alors qu’un demi-kilo d’aile est à Rs 50 », indique-t-il.

Viande de bœuf : la demande reste en dessous de la normale

Rajesh Daumoo, directeur de Mauritius Meat Authority indique que la demande pour la viande de bœuf est toujours faible auprès les Mauriciens. « Nous constatons qu’il y a une réticence lorsqu’il s’agit de la consommation de viande. Je pense que d’ici la deuxième et la troisième semaine de novembre la situation va s’améliorer », indique-t-il. Un boucher au marché central de Port-Louis fait ressortir que depuis la mise sur le marché de la viande de bœuf d’Afrique du Sud, la vente a légèrement décollé.

« Toutefois, nous constatons que les clients ne sont plus aussi nombreux comme c’était le cas auparavant », dit-il. Ainsi, il avance qu’il a dû réduire la quantité de viande qu’il vendait. En ce qu’il s’agit du prix, il souligne que le demi-kilo de viande de bœuf importée est Rs 5 plus cher. « Depuis deux semaines, nous avons importé 120 têtes de l’Afrique du Sud par avion (10 vols de 12 têtes) », indique ce dernier.

 

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