Perspectives : Moody’s prévoit une croissance de 3,9 % en 2018-19 pour Maurice

Les perspectives de Moody’s sont stables pour Maurice. Selon l’analyse de l’agence publiée mardi, ces prévisions tiennent compte de la réussite des politiques économiques à traiter des difficultés persistantes. Celles-ci incluent les efforts entrepris mondialement contre l’évitement fiscal et pour contenir les dettes publiques à 55 % du PIB.

Moody’s maintient la notation Baa1 de Maurice pour la cote de crédit à long terme et comme émetteur de dettes de premier rang non garanti. « Bien que le fardeau de la dette et l’accessibilité aux dettes se comparent moins bien aux autres pays ayant une cote médiane Baa, la force de la structure institutionnelle du pays est capable de soutenir une charge accrue de la dette », souligne l’agence de notation.

Un changement positif de la notation pourra survenir s’il y a une réduction durable des dettes du gouvernement, favorisée par des déclins des déficits budgétaires. À l’inverse, une pression à la baisse sur la cote pourrait se produire si les efforts d’assainissement budgétaire de l’État venaient à être inadéquats pour stabiliser les paramètres du ratio d’endettement.

« Bien que ce ne soit pas notre scénario de référence, des répercussions négatives, provenant tout particulièrement des changements de la convention fiscale contre la double imposition avec l’Inde, peuvent également exercer une pression de notation à la baisse, ainsi qu’une dégradation marquée de la bonne santé du secteur financier », ajoute-t-elle.
L’attestation d’une cotation de Baa1 est motivée par les éléments suivants : une forte croissance et une résilience macroéconomique ; et les attentes que le gouvernement peut stabiliser les dettes bien qu’elles soient élevées. L’agence s’attend à ce que les politiques économiques proactives des autorités répondent aux défis auxquels sont confrontées d’importantes industries. Le secteur des Global Business Companies (GBC) s’est lancé dans un processus d’adaptation aux efforts mondiaux contre la fraude fiscale.

Croissance de 3,9 % en 2018-19

« Ceux-ci ont souligné l’importance d’avoir davantage de contrôle global et bilatéral sur ce type de malversations et de transparence financière. Ils ont obligé Maurice à apporter des ajustements au cadre réglementaire, dont une modification du protocole avec l’Inde, qui représentait la moitié des investissements à partir de Maurice. L’afflux de capitaux découlant des activités des GBC s’avère important pour la balance des paiements et constitue une source de liquidités pour le système bancaire. Jusqu’à présent, les amendements au traité n’ont pas produit des tensions », fait ressortir l’agence de notation.

L’économie mauricienne a manifesté une progression très soutenue du PIB avec une moyenne de 3,9 % au cours de la dernière décennie et n’a connu aucune récession depuis 1980. La performance rigoureuse et stable met en valeur la résistance économique aux secousses, malgré sa petite taille.

L’avancement économique sera entretenu par un rendement solide dans le secteur du tourisme, un développement soutenu des services financiers et l’expansion accrue des technologies de l’information et de la communication. C’est ainsi que Moody’s prévoit une croissance réelle de 3,9 % en 2018 et 2019.

Cette évolution sera favorisée par la mise en œuvre de projets d’investissement du secteur public et d’une reprise des investissements du privé. Le programme d’investissement public prévoit des placements dans le développement urbain et une amélioration des réseaux d’infrastructures de transport. Ce programme inclut le positionnement de Maurice comme une plaque tournante du commerce régional avec l’extension du port et la décongestion des axes routiers.