Pauvreté… finissons-en !

Nous avons célébré samedi la Journée internationale des Nations unies du refus de la misère. Officiellement, le gouvernement mauricien reconnaît 38 poches de pauvretés comptant 5 478 familles au total. Mais une étude de Statistics Mauritius datant de 2013 recensait plus de 15 % de foyers vivant sous le seuil de pauvreté, palier qui s’établissait alors à Rs 13 330 mensuellement. Des chiffres qui, à l’époque, avaient été farouchement contestés. Soit. Maurice, en sus d’être plutôt riche, à la chance d’être un petit pays avec une petite population, mais elle partage mal sa richesse. Alors que les banques regorgent de liquidités, l’accès à l’argent reste extrêmement pénible et cher. C’est le parcours du combattant pour obtenir un prêt. Sans compter que les taux d’intérêts demeurent très élevés et les conditions d’octroi contraignantes. Pendant que certains ont un train de vie de pacha, en inadéquation avec leurs revenus déclarés, d’autres doivent veiller à chaque roupie dépensée. Pourtant, le gouvernement mauricien injecte chaque année des milliards de roupies pour éradiquer la pauvreté. Cela à coup de prestations sociales et soutiens divers. Et malgré cela, les statistiques officielles démontrent que le nombre de foyers qui glissent dans la pauvreté ne fait qu’augmenter. La seule conclusion possible est que soit on se trompe de cible, soit que l’argent injecté dans la lutte contre la pauvreté est mal dépensé. En adoptant la bonne politique et en appliquant la bonne stratégie, la pauvreté devrait devenir rapidement chose du passé. Le nouveau gouvernement est venu avec plusieurs initiatives. Parmi, l’accompagnement des poches de pauvreté par des compagnies privées et le concept Love Bridge, qui s’est vu doter de Rs 100 millions pour son démarrage en 2016. Love Bridge prend appui sur un système de parrainage des familles les plus démunis par des volontaires, afin d’assurer l’évolution des familles concernées vers une intégration sociale positive et réussie. On ne peut qu’applaudir ce genre d’initiative, en espérant qu’elle soit, cette fois, bien pensée et exécutée. Une approche décomplexée est requise. Une volonté d’inclure tout le monde dans le développement du pays est exigée pour que plus personne ne reste sur le bas côté et pour que chaque enfant ait une chance crédible de vivre une vie décente et puisse aspirer à un avenir meilleur.