Maya Sewnath, de l’Association des petites et moyennes entreprises :«La situation des PME n’est pas fameuse»

La secrétaire de l’Association des petites et moyennes entreprises lance un appel aux autorités pour un assouplissement des procédures pour le recrutement des travailleurs étrangers. Elle argue qu’il est de plus en plus difficile de recruter sur le marché local.

Quel regard jetez-vous sur le secteur des Petites et moyennes entreprises (PME) en 2016?
Disons que la situation n’est pas fameuse. Si certains secteurs d’activité se portent bien, d’autres se trouvent dans une situation plus difficile. Je pense entre autres au textile, aux chaussures et aux produits alimentaires. Malgré ces difficultés, ces PME continuent à se battre pour garder la tête hors de l’eau.

Parlez-nous des difficultés auxquelles vous avez à faire face.
Les sources de financement restent toujours un de nos principaux soucis. Les institutions bancaires sont de plus en plus sévères sur la question des emprunts. Les procédures sont toujours longues et difficiles malgré les promesses des autorités aux petits et moyens entrepreneurs. On garde toujours espoir.

Qu’en est-il au niveau de la main-d’œuvre ?
Trouver de la main-d’œuvre locale, principalement les travailleurs manuels, est notre principal casse-tête. N’ayons pas peur des mots, les jeunes perdent de plus en plus la culture du travail. Notre seul recours est de nous tourner vers les travailleurs étrangers. Mais malheureusement, le gouvernement a durci sa politique concernant le recrutement de la main-d’œuvre étrangère. Une décision qui n’est pas en notre faveur car nous faisons face à un manque de main-d’œuvre.

Comment améliorer notre production et honorer nos commandes si on fait face à un manque de main-d’œuvre qualifiée,  surtout à un moment où le gouvernement nous encourage à nous tourner vers l’exportation ? Cela dit, je souhaite que les autorités assouplissent leur position concernant la limitation des quotas des travailleurs étrangers.

Pensez-vous que 2017 sera plus bénéfique pour les PME ?
Je le souhaite sincèrement, surtout avec les grands chantiers qui sont annoncés. Toutefois, il faut que les autorités veillent à ce que les petits entrepreneurs bénéficient aussi des fruits du développement à venir.

Quel regard jetez-vous sur les femmes entrepreneurs ?
Je constate avec plaisir que de plus en plus de femmes se lancent dans l’entrepreneuriat. Et je les encourage à le faire. Plusieurs d’entre elles ont fait leurs preuves malgré les obstacles. Ces femmes méritent d’être davantage applaudies car en sus de leurs engagements professionnels, elles ont leurs responsabilités familiales. Avec un peu plus d’encouragement, elles pourront mieux faire.