Lutte contre la pauvreté: le projet Love Bridge se donne les moyens de ses ambitions

L’organigramme du projet Love Bridge de lutte contre la pauvreté se met en place peu à peu. Il bénéficie d’un soutien gouvernemental de Rs 100 millions. Ses promoteurs ont entamé une vaste campagne de recrutement pour se donner les moyens de leurs ambitions. Ce projet d’accompagnement des familles les plus démunies mobilisera 300 personnes employées à plein temps. Il s’inscrit dans le cadre des efforts de l’État pour mettre en oeuvre un Plan Marshall de lutte contre la pauvreté.

La campagne de recrutement touche principalement au personnel d’encadrement, appelé à travailler sur le terrain au cours des cinq prochaines années. Ils accompagneront 5 000 familles qui souffrent de pauvreté. Le pays sera divisé en zones, avec des bureaux régionaux. Le personnel à recruter comprendra dix District Coordinators qui seront responsables de trois coordinateurs régionaux et de trente travailleurs sociaux. Ces derniers accompagneront 400 familles vivant sous le seuil de pauvreté au niveau d’un district. Vingt Senior Social Workers agiront comme coordinateurs régionaux. Ils seront responsables d’une équipe de cinq travailleurs sociaux et de 40 familles pauvres au niveau d’une région. L’organigramme sera complété par le recrutement d’un responsable des ressources humaines, d’un Finance and IT Manager et d’un Personnal Assistant qui agira comme secrétaire. Les promoteurs sont également à la recherche d’un Chief Serving Officer. Son rôle consistera à faire avancer le projet en collaboration avec le gouvernement, les ONG et la société civile. Le concept du projet Love Bridge revient à Harold Mayer, fondateur du Starlight Club de Curepipe et CEO du groupe Aquarelle. Il s’agit non pas d’assistanat, mais d’accompagnement d’une famille pauvre par une autre famille avec l’aide de travailleurs sociaux. À ce jour, le projet a permis d’accompagner une quarantaine de familles à Curpipe, notamment dans les régions de Cité Atlee, La Brasserie et Les Casernes ainsi qu’à Rivière-Noire et Tamarin. L’initiative Love Bridge s’articule autour de cinq axes : éducation, logement, emploi, santé et nourriture. Cependant, il revient à la famille accompagnatrice de déterminer l’aide qu’elle souhaite accorder à la famille bénéficiaire. Certaines choisissent une famille avec de jeunes enfants pour aider ces derniers à avoir les outils nécessaires pour subvenir à leurs besoins et s’épanouir au niveau éducatif. Cette formule a séduit le gouvernement qui a accepté d’y consacrer Rs 100 millions chaque année. Cette somme s’ajoute aux fonds débloqués par le secteur privé selon la formule de parrainage décidée dans le dernier budget. Le National CSR Committee, présidé par Danielle Wong, s’assure également de la bonne marche du projet. La désignation des familles nécessitant un accompagnement social se fait à partir de la « Household Budget Survey ». Ce document indique que la pauvreté est en hausse, passant de 8,5 % en 2007 à 9,8 % en 2012. La collecte des données sur les conditions de vie des ménages pour les neuf premiers mois de 2015 vient de s’achever. 8 460 familles ont été visitées par les officiers de Statistics Mauritius. Cette année, Statistics Mauritius a réalisé le 16e volet de la « Continuous Multipurpose Household Survey » qui a permis d’évaluer le niveau de vie de 940 ménages chaque mois.