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L’esclavage hier et aujourd’hui

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Le 1er-Février n’est-il pas la commémoration d’un passé atroce ? Cela ne fait-il pas réfléchir sur le comportement de certains compatriotes à l’esprit dominateur, qui ne croient ni en Dieu ni au diable ?

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À l’époque, la philosophie de l’esclavagisme manœuvrait l’esprit des blancs. L’anniversaire d’un souvenir odieux réveille l’indignation.
Mais ce rappel ne fait pas nécessairement prendre conscience des facettes de l’esclavage contemporain. On se souvient de l’histoire, mais pas nécessairement de l’actualité blessée et du sort de nos semblables.

D’après l’histoire livresque, les grands hoirs d’alors considéraient les noirs passibles de jugement bestial. L’esclavage d’antan met en exergue la servitude d’hier, les sombres réalités quotidiennes, les tabous et mentalités importés ou fabriqués.

Pour les insulaires, la commémoration de l’abolition de l’esclavage rappelle la suppression des actions barbares. Elle aiguise aussi l’amour propre de ceux qui aujourd’hui encore dominent « au sens strict » leurs semblables et leur cause du malheur par vanité, jalousie et égoïsme. C’est un genre d’esclavage transparent sur le faciès des gens.

Le passé ignoble de l’esclavage a marqué l’histoire, mais on est toujours pris dans l’engrenage des problèmes sociaux. Sans bonne volonté, privée de préjugés, qui pourra avoir l’audace de nous en libérer ? Trop se concentrer sur l’histoire, en oubliant les conditions présentes, peut engendrer une certaine passivité.

On n’oublie pas les atrocités qu’ont subies nos ancêtres et sur lesquelles on s’épanche. Toutefois, la tromperie, l’abus de boissons alcoolisées, la haine et la corruption sont des formes d’esclavage qui font des contemporains des épaves.

Aujourd’hui, en pays de connaissance et devant l’escalade des mentalités nuisibles, on a le cœur plein ! Le souvenir de l’esclavage passé fait déjà partie de la thématique de l’art littéraire.

Certains ont même poétisé l’esclavage ; pourtant l’asservissement était drastique. Certains se plaisent à décrire les supplices. Des serfs pour échapper aux tourments quotidiens se donnaient la mort au Morne. Mais qu’y a-t-il de beau dans ces atrocités ? Absolument rien !

Les oeuvres littéraires anoblissent en quelque sorte la valeur de la vie humaine. Les mots pénètrent au fond de l’âme, montrant à quel point la souffrance est humainement inacceptable. Quand on comprend à quel point la servitude est inhumaine, on mesure la portée de la vraie liberté.

Mais l’esclavage susmentionné n’est compris que s’il est aussi illustré. Les facettes de l’esclavage contemporain sont plongées dans l’obscurité profonde. Les boissons alcoolisées, le divertissement, l’alimentation ne sont pas mauvais en soi, mais la beuverie, la gloutonnerie et l’immoralité le sont. Sans compter les interdits irrationnels et même le fanatisme religieux.

Certains sont d’avis que cette commémoration et les reproches à l’encontre des attitudes qui laissent à désirer sauraient faire prendre conscience de notre état souffrant de ce genre d’esclavage.

L’histoire et l’actualité interpellent la conscience. Quand le libre arbitre s’associe à la force de caractère, la volonté pousse à la liberté morale, de conscience et d’opinion. Le libre arbitre lié à la conscience éduquée est un Mentor. En le suivant avec sagesse nous nous asservissons aux principes de la liberté en tous genres !

Plus l’individu prend conscience de ce Mentor qui est un témoin loyal vivant de son for intérieur et de sa chair, plus il augmente ses libertés et ses chances d’être affranchi de toutes les formes d’esclavage.

Par Harold Casimir

 

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