Les Pères Noël débarquent

Sur la pointe des pieds, les Pères Noël sont arrivés et se sont installés dans les entreprises, supermarchés et centres commerciaux depuis cette semaine. Nous sommes allés à la rencontre de quelques-uns d’entre eux, pour qu’ils nous racontent cette aventure merveilleuse qu’ils vivent chaque décembre.

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5465","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-11130","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"251","height":"390","alt":"Miguel d-Hotman"}}]]Miguel d’Hotman: «Je deviens quelqu’un d’autre»

Il n’y a pas que les enfants qui vivent la magie de Noël chaque année. Certains adultes aussi attendent avec impatience les fêtes. Tel est le cas pour Miguel d’Hotman qui endosse le rôle de Père Noël pour faire rêver les enfants. « Je deviens une autre personne pour la Noël. J’estime qu’il est de mon devoir de représenter le Père Noël au mieux », raconte ce Père Noël. Il a fait de ce boulot à temps partiel son gagne-pain chaque décembre. Il sillonne l’île pour animer les fêtes et surtout pour faire plaisir aux enfants. « Les regards des enfants changent en voyant le Père Noël s’approcher. Leurs yeux pétillent et c’est alors qu’on réalise qu’on a le pouvoir de les faire rêver. C’est un véritable baume au cœur chaque année », souligne Miguel d’Hotman qui s’est associé avec Pascale Mon-tocchio de Centrale d’Anima-tion depuis trois ans. Pour Miguel, ce travail requiert discipline et maîtrise de soi. « Il faut déjà aimer les enfants et j’ai un contact très facile avec eux. Mais surtout, il faut être gentil et surtout ne jamais s’empor-ter ou s’énerver. Ce travail n’est pas fait pour ceux qui se stressent facilement », estime-t-il. Durant ce court moment chaque année, il en profite pour se relaxer. « Être avec les enfants ne m’apporte que du bonheur. On ne se prend pas la tête, on oublie les soucis et on profite du moment présent. C’est presque une thérapie », conclut ce Père Noël.

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5466","attributes":{"class":"media-image alignleft size-medium wp-image-11132","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"251","height":"300","alt":"Renzo Valayden"}}]]Renzo Valayden: Un Père Noël ambitieux

Nous avons affaire à un jeune Père Noël. Renzo Valay-den, 20 ans, enfile son costume pour la deuxième année consé-cutive. Travaillant pour Live Events Planner Ltd, ce jeune homme campe le rôle du Père Noël au centre commercial Grand-Baie La Croisette durant les fêtes. Il dit être tombé sur ce job par hasard. « Un beau jour, une amie m’a contacté pour me proposer un boulot de ‘performer’. J’ai accepté sans savoir que c’était celui du gros bonhomme rouge », relate-t-il. Cet ensemble rouge a permis à Renzo de mieux comprendre les enfants. Derrière sa barbe blanche, il met les enfants à l’aise, leur demande ce qu’ils souhaitent avoir pour la Noël et s’ils ont été sages. « Les réactions sont différentes. Certains ont peur, d’autres sont contents. Quelques enfants hésitent au départ à s’approcher et changent d’avis par la suite. C’est mon rôle de les rassurer », explique-t-il. Ayant récemment complété ses études secondaires, ce job fait partie de la longue liste de petits boulots qu’il enchaîne. Son but ? Rassembler une somme suffisante pour pour-suivre ses études tertiaires en cinématographie en Afrique du Sud. Preuve que même le Père Noël a le droit de rêver.

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5467","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-11133","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"251","height":"356","alt":"France Gachet"}}]]France Gachet: «Quinze années de magie»

Un Père Noël sous les tropiques. Cet habitant de Rivière-Noire est devenu malgré lui le Père Noël des enfants de son quartier. France Gachet, 78 ans, est aujourd’hui un Père Noël à la retraite. Mais ce n’est pas parce qu’il le souhaitait, c’est la chaleur qui a eu raison de sa passion pour le rôle. Sa dernière fois remonte à l’année dernière et chaque année a été une nouvelle expérience riche en émotions. « On m’avait proposé il y a 15 ans d’endosser le costume du Père Noël et j’y ai pris goût », raconte France. Il s’en souvient comme si c’était hier, c’est une habitante du quartier gérante d’une garderie qui lui avait proposé d’être le Père Noël, car il avait le profil parfait. Il raconte qu’à l’époque la garderie avait commencé avec cinq enfants et aujourd’hui elle accommode près de 80 enfants. Mais pour France, l’excitation reste la même : « Voir ces enfants nous regarder avec des yeux ébahis me remplit le cœur d’amour. Je les faisais s’asseoir sur mes genoux et le courant passait tout de suite ». Pendant 15 ans, Franche Gachet a poursuivi son engagement dans le rôle du Père Noel. « Ce qui était devenu plus amusant encore pour moi par la suite, c’était de retrouver ces enfants. Bon nombre d’entre eux sont devenus de grands hommes et de belles jeunes femmes ». Mais France a aussi découvert une autre facette du rôle du grand homme barbu, celle du grand-père qui se transforme en Père Noël à l’insu des petits-enfants. « Le plus amusant, c’est de jouer ce rôle avec nos propres petits-enfants à la garderie et de se cacher derrière des lunettes de soleil ou ne pas trop parler pour qu’ils ne reconnaissent pas ma voix ». À 78 ans, il a passé le relais aux plus jeunes en espérant que la magie de Noël ne s’estompera jamais.

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5468","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-11134","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"251","height":"208","alt":"Olivier Rozar"}}]]Olivier Rozar: «On ne peut monnayer la féerie de Noël»

Olivier Rozar a 37 ans. Il enfile son costume de Père Noël chaque année depuis deux décennies. Et au train où vont les choses, il ne semble pas vouloir s’arrêter... De janvier à novembre, Olivier est responsable de l’entretien dans une agence dans le Nord. Mais en décembre, il devient le Père Noël que tout le monde s’arrache. L’histoire remonte à 1994. Alors âgé de 16 ans, les parents d’Olivier lui offrent un masque du Père Noël. L’idée lui vient alors de partager la magie avec les autres enfants. « Ma marraine se déguisait en Père Noël quand j’étais petit. Quand j’ai reçu ce masque, que j’utilise toujours, je me suis dit qu’il serait bien de partager cette magie avec les autres enfants. » Il enchaîne alors les distributions dans les centres commerciaux, avant de pousser exclusivement des « oh oh oh » pour les enfants en situations difficiles. « Cela fait 21 ans que j’enfile mon costume du Père Noël. Et en deux décennies j’ai pratiquement tout fait, allant des fêtes dans les centres commerciaux, des fêtes privées et d’autres distributions de jouets. Aujourd’hui, je le fais gratuitement pour les enfants qui résident dans les quartiers difficiles. J’estime qu’on ne peut monnayer la magie de Noël. » Mais être dans la peau du Père Noël comporte aussi certaines responsabilités, comme l’explique Olivier. « Je suis très prudent quand j’endosse mon costume. Avec les affaires de pédophilies impliquant les Pères Noël en Europe, je m’arrange toujours pour que mes deux mains soient bien visibles si un enfant veut se faire prendre en photo avec moi. De plus, il ne faut pas donner de faux espoirs à un enfant en ce qui concerne sa commande de cadeaux. Surtout quand ses parents n’ont pas les moyens de les lui offrir. » Parlant d’enfants, Olivier estime qu’il en existe trois types. « Le premier, c’est l’enfant avenant. Il s’approchera presque instinctivement de moi. Puis il y a l’enfant qui a peur. Là, il n’y a rien à faire. Le mieux c’est de le laisser tranquille. Et puis il y a l’enfant qui est à mi-chemin entre ces deux catégories. Là, il y a un travail à faire. Généralement, après lui avoir parlé, tout se passe pour le mieux. » De plus, s’il y a bien autre chose qu’Olivier doit gérer, c’est la chaleur. « Ce n’est pas du tout évident, encore moins pendant un mois comme décembre où la chaleur bat son plein. J’arrive, je parle un peu avec les enfants, nous chantons et je m’en vais. S’il n’y a pas beaucoup d’enfants, je peux procéder à une remise de cadeaux. Je sors de la fête complètement trempé. » Olivier compte continuer à partager la magie avec les enfants, tout en espérant qu’un jour, quelqu’un le fera pour mes enfants. »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5469","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-11135","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"251","height":"354","alt":"Joel Cupidon"}}]]Joël Cupidon: Où sont tes lunettes Père Noël ?

On a l’image du vieux Père Noël aux lunettes rondes et au teint clair, mais à Maurice, certaines exceptions confirment la règle. Joël Cupidon se met chaque année dans la peau du Père Noël pour le plus grand bonheur des p’tits bouts d’choux. « C’est la directrice de Pierre Poivre Entertainment qui m’a approché pour que je les accompagne lors de leurs événements de Noël. C’est de cette façon que je me suis retrouvé dans la peau du Père Noël », raconte Joël. Peu convaincu au début, il se prend aisément au jeu, sa facilité à communiquer avec les enfants simplifiant les choses. « Je suis quelqu’un d’amusant et ça plaît beaucoup aux enfants ». Quand il rencontre des enfants craintifs et peureux, Joël explique sa technique infaillible. « Je parle aux parents, je leur serre les mains et aussitôt l’enfant est rassuré, car le Père Noël est l’ami de papa et maman. » Joël a des anecdotes à en revendre vu son expérience. « Certains me demandent où sont mes lunettes, d’autres cherchent Mère Noël et les lutins.» Il raconte une expérience marquante qui reste gravée dans sa mémoire. « J’ai joué le rôle du Père Noël et remis des cadeaux aux enfants défavorisés et il y avait cette petite fille qui m’a serré très fort dans ses bras pour me remercier du cadeau ». C’est cet aspect de partage que Joël aime dans son rôle de Père Noël. « Lorsqu’on offre un cadeau à un enfant, on lui offre aussi le bonheur. Les visages s’émerveillent et les yeux s’illuminent. Pour moi, c’est comme si j’ai fait ça toute ma vie et je compte bien continuer dans ce rôle ».