Face à la population vieillissante, Maurice peut trouver de jeunes talents sur le marché africain afin de poursuivre sa croissance, confie le Prof. Lemma W. Senbet de l’African Economic Research Consortium (AERC). Cet organisme a récemment organisé un séminaire régional à Maurice.
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Une des missions de l’AERC est de promouvoir une gestion saine et viable de l’économie. Comment procédez-vous concrètement ?
Je place d’abord l’AERC dans le contexte qu’il a été créé, il y a trente ans. Une période où la guerre froide entre les états-Unis et l’Union Soviétique était à son apogée. Les décisions économiques, dictées par des partenaires internationaux, étaient fondées sur des jugements, des heuristiques et des idéologies. Ainsi, l’AERC a été fondé pour y apporter des changements en renforçant la capacité des talents locaux africains. L’objectif était de mener des recherches et de développer des compétences pour informer les décideurs politiques. Il s’agit de développer les capacités d’analyses des politiques, les formuler et prévoir les retombées.
À qui adressez-vous en premier ?
Nous nous adressons à des hauts fonctionnaires à deux niveaux. Primo, un séminaire est tenu pour regrouper les décideurs politiques du continent qui s’engagent pendant deux jours sur un savoir collaboratif produit par l’AERC. En mars dernier, nous en avons tenu un à Kampala sur l’intégration régionale. Cette conférence est conçue pour que les décideurs politiques soient parties prenantes des possibilités émanant des recherches en vue d’encourager une culture de rigueur sur l’élaboration des politiques.
Secundo, c’est à travers des séminaires nationaux basés sur des études de cas des pays qui attirent l’attention sur des questions pertinentes pour un pays donné. Nous organisons donc ces ateliers de travail dans des pays en utilisant le même mécanisme pour fournir des solutions politiques.
En tant qu’observateur indépendant, quelle orientation préconisez-vous pour l’évolution future de Maurice ?
Le pays réalise une réussite économique sur le continent. à l’exception des Seychelles, Maurice a largement dépassé l’Afrique du Sud et le Nigeria. Il y a relativement une transparence et un bon environnement entrepreneurial. Il a su se diversifier d’une économie agricole, bien qu’il soit un important producteur de sucre. Celui-ci n’est pas un composant majeur du PIB. Il a su s’intégrer dans l’économie mondiale des secteurs du tourisme et des services financiers incluant les technologies prospères.
À mon avis, Maurice doit être considéré comme un exemple à suivre pour la région, notamment en termes de démocratie multipartite et de l’intégration d’une population diverse, représentant des origines asiatiques, africaines et européennes. Notre séance plénière sur l’innovation et l’incubation est très pertinente pour Maurice à l’heure actuelle. J’encourage vivement Maurice à adopter des technologies de pointe, des structures financières avant-gardistes, un capital humain hautement qualifié. Et aussi de passer à une nouvelle étape de sa diversification au sein du secteur touristique se concentrant davantage sur l’Afrique, la Chine et l’Inde.
Maurice fait également face à une population vieillissante. Cette situation devra créer une pénurie éventuelle de main d’œuvre qualifiée dans le temps. Une des solutions est de conclure un partenariat sur le continent qui est confronté à une explosion démographique de jeunes afin d’attirer des talents.
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