Qui dit campagne électorale, dit financement politique. C’est connu que des entreprises du privé font des dons politiques en espèces ou en nature. Quelle est la position de Business Mauritius sur ce sujet ?
Il nous semble logique que les élections requièrent du financement et qu’une partie de ce financement viendra des entreprises. Pour que cela se fasse dans la transparence, une loi est nécessaire, qui, entre autres, pourra légiférer afin d’éviter des donations de l’extérieur et poser des limites de financement par chaque entreprise ou groupe d’entreprises. Allant de pair à cela, il faudrait que cette loi puisse cadrer les dépenses par parti et par candidat.
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Si certaines compagnies publient les montants de dons qu’elles accordent aux partis politiques dans leur rapport annuel, d’autres ne le font pas. Comment sensibilisez-vous vos membres à la nécessité de faire preuve de transparence sur cette question ?
Déjà, il faut comprendre que c’est une règle à laquelle toute entreprise enregistrée à Maurice est tenue. Nous rappelons cela à nos membres à chaque élection. Dans une information note circulée le 9 octobre, nous avons mis l’emphase sur les principes reconnus sur le financement des partis politiques. Il faut reconnaître que nos membres observent ces principes et notamment en privilégiant les paiements par chèque plutôt qu’en espèces.
Tout cela est d’ailleurs bien repris dans le National Code on Corporate Governance publié par le National Committee on Corporate Governance, dont nous sommes membres.
La loi sur le financement politique n’a jamais abouti et cela sous divers gouvernements. Doit-on faire une croix dessus sachant que l’opacité profite plus aux politiciens que la transparence ?
Absolument pas. Business Mauritius a une position sans équivoque sur cette question : notre pays doit avoir une loi sur le financement des partis politiques. C’est le maillon manquant dans la chaîne de transparence. Les entreprises se soumettent à des audits de leurs comptes, tout comme les ONGs, et même les institutions publiques doivent passer par le National Audit Office.
Nous savons aussi que beaucoup de pays ont déjà ce type de législation en place, notamment la Grande-Bretagne et les États-Unis, mais aussi l’Inde et l’Afrique du Sud pour n’en citer que quelques-uns. Il serait tout à notre avantage de nous aligner aux meilleures pratiques et normes internationales sur ce sujet.
Avez-vous fait une étude sur la valeur des contributions financières que les entreprises versent aux partis politiques ? Si oui, quels sont les chiffres qui ressortent ?
Les quelques chiffres que nous avons ne seraient pas représentatifs car il faudrait pouvoir les comparer à l’ensemble des donations. Il serait plus judicieux de mettre en place des limites sur les dons faits par entreprise ou groupe d’entreprises aux candidats ou partis politiques.
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