Contrôle resserré désormais pour les élèves indisciplinés. Le ministère de l’Education a publié la Student Behaviour Policy. Un document visant à situer les responsabilités de chaque partenaire de l’éducation.
À une situation exceptionnelle des mesures exceptionnelles... L’indiscipline avait pris de l’ampleur dans les écoles, ces dernières années. D’où la décision des autorités de prendre les taureaux par les cornes.
Dans l’édition du 9 janvier dernier du Défi Plus, nous avions évoqué la publication d’un rapport sur l’indiscipline. Ce document est désormais disponible sur le site du ministère de l’Education et a pour titre : ‘Student Behaviour Policy’.
« Le document contient des règlements. Il y a des mesures pour accompagner les responsables des établissements. Nous démarrons avec un texte établissant la politique du ministère », fait ressortir Lyndsay Despois, directeur du secondaire au ministère.
Il est demandé aux responsables de collèges de mettre en place des mesures disciplinaires à la lumière des cas récurrents. Cela permettra à l’élève d’être prudent dans son comportement.
Infractions mineures
Le document fait état de quelques infractions mineures où il revient à l’enseignant d’agir. Parmi, la réprimande verbale ou la note aux parents dans le journal de l’élève, entre autres. Un renvoi de la classe est à considérer lorsqu’il n’y a pas d’autres solutions à un cas difficile en classe, ou quand il est exceptionnellement impossible de continuer les cours en raison du comportement d’un élève en particulier. En cas de récidive, quelques moyens de dissuasion sont proposés, dont la suspension temporaire aux activités non académiques. Au cas où l’élève aurait commis une faute qui ne peut être sanctionnée par l’enseignant, l’affaire sera référée à l’administration de l’école.Classes d’arrêt
Les classes d’arrêt dans l’après-midi et le samedi sont établies pour des infractions plus graves et une violation des us et règlements du collège. Avant de recourir à de telles sanctions, les responsables doivent établir que l’infraction est suffisamment grave ; les parents doivent être officiellement avertis au préalable et des dispositions prises pour la supervision de l’élève au cours de la classe d’arrêt de même que des devoirs soumis.Suspension temporaire
Une suspension temporaire est aussi envisagée en cas de mauvaise conduite grave ou persistante. Le document fait état de la mise en place d’un comité de discipline au sein de l’établissement pour soutenir l’administration dans le maintien de la discipline. Ce comité comprendra enseignants et élèves. Il aura pour tâche d’enquêter sur les cas d’inconduite ou d’incidents graves et d’une inconduite persistante. Il devra faire des recommandations à la direction du collège pour des actions. Ce comité devra également assumer un rôle important dans le suivi des zones à problèmes et proposer des mesures préventives et correctives. La Student Behaviour Policy prévoit une période de suspension ne dépassant pas cinq jours, un plan pour une résolution positive et une récupération de l’élève ; les parents sont informés par écrit des motifs de la suspension et les conditions attachées à cette période et à la réintégration de l’élève.Expulsion de l’école
La décision d’expulser un élève s’applique dans les cas où il y a violation persistante, après un avertissement officiel, là où l’élève a eu un mauvais comportement. Selon la formule qui sera appliquée, les parents seront avisés et l’affaire examinée par un School Discipline Advisory Panel, comité consultatif au niveau de la zone d’éducation/ Private Secondary School Authority (PSSA), qui facilitera l’admission de l’élève vers un autre établissement, particulièrement dans le cas des élèves en dessous de l’âge de scolarité obligatoire. Cette possibilité ne sera accordée à un élève qu’une seule fois durant sa scolarité secondaire.Expulsion permanente
L’expulsion permanente est à considérer lorsque des actes graves d’indiscipline sont commis après que l’élève ait été expulsé d’un collège et admis à un autre. Conformément aux Education Regulations et aux PSSA Regulations, aucun élève ne devrait être expulsé d’un collège sans l’autorisation du ministre.Infractions pénales
En cas d’infractions pénales, elles doivent être rapportées à la police et traitées dans le cadre de la loi. L’enquête criminelle devra être sous la responsabilité de la police et l’école devra accorder la collaboration voulue.‘Bullying’
Les collèges devraient être une zone exempte de ‘bullying’. Le document insiste que la brimade ne devrait être tolérée sous aucune forme et devrait être considérée comme étant une infraction très grave et traitée en conséquence. Les approches préventives devraient être encouragées. Les victimes et les autres élèves devraient être encouragés à divulguer tout cas y relatif. Le collège devrait fournir le soutien voulu à l’élève affecté et envisager des moyens pour travailler avec ceux qui commettent de tels actes, afin de leur faire changer d’attitude.Punition corporelle
La punition corporelle est interdite, comme spécifiée sous l’article 13 (4) des Education Regulations 1957. Ainsi, tout cas de cas de punition corporelle rapporté sera soumis à une enquête et traité selon les dispositions de la loi.RÉACTIONS
- Madoo Ramjee, le président des recteurs et des assistants recteurs fait ressortir que les responsables du ministère de l’Education ont eu quatre sessions de travail avec les recteurs des collèges publics et privés en 2015. Il souligne toutefois qu’ils n’ont pas été consultés avant la publication du document final. Madoo Ramjee avance qu’il n’y a pas de disposition précise au sujet des classes d’arrêt, de la surveillance et de la sécurité des élèves.
- Ally Yearoo qualifie ce rapport de coup d’épée dans l’eau. Le président de l’Education Officers’ Union soutient que les enseignants n’ont jamais été consultés avant sa publication. « La définition des infractions aurait dû être précisée par le ministère de l’Education pour être uniformisée et on ne peut jeter la responsabilité sur le management du collège pour agir par la suite ».
- Même son de cloche de la part de la Government Secondary School Teachers Union (GSSTU). Son secrétaire, Manoj Sunassee, déplore aussi le manque de consultation avec les enseignants et les parents pour instituer la School Community afin de trouver des solutions aux différents problèmes existants dans les collèges. « La GSSTU attendait davantage de ce rapport. Malheureusement, il traite les choses à la légère et redit ce que l’on sait déjà… »
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