Indiren Muneesamy est un des rares danseurs à pratiquer le Nattuvangam et le Bharatanatyam. Il vit pour ses passions. En janvier, il a représenté le pays au Festival international de la danse en Inde.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13027","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-21417","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"769","alt":"Indiren Muneesamy"}}]]Il fait dix ans de moins que son âge. Son secret ? « La pratique des arts et le régime végétarien » répond d’emblée Indiren Muneesamy. En début d’année, le centre Indira-Gandhi pour la culture indienne (IGCIC) à Phoenix recommande le nom de quatre danseurs mauriciens pour représenter le pays au festival. Indiren Muneesamy et son épouse Maleena Jugroop-Muneesamy, Nalini Totiah ainsi que Jay Kumaren Iyasamy présentent pendant dix jours la danse classique indienne à Delhi, Lucknow et Allahabad.
« Maurice a partagé la scène avec 28 autres pays. C’était une première. Nous avons eu l’occasion d’avoir des échanges avec des danseurs de différents styles. Nos prestations ont même été mentionnées dans des journaux indiens », dit-il.
Pourtant, rien ne le prédestinait à la danse. « Ma mère me réveillait tous les matins avec sa douce voix. Elle interprétait des chants dévotionnels. À force de l’écouter, je me suis mis à entonner les mêmes chansons », relate cet habitant de Quatre-Bornes.
À 13 ans, il suit des cours de chants. Deux ans après, l’adolescent participe à son premier concours de chants organisé par la Mauritius Tamil League (MTL). Il rafle le premier prix. L’année suivante, il termine une fois de plus en première position. « La troisième année, la MTL ne m’a pas accordé l’autorisation, car l’organisation souhaitait donner la chance à d’autres », dit-il. À 19 ans, il décroche une bourse offerte par le gouvernement indien. Le jeune homme voit son rêve de devenir chanteur se réaliser graduellement. Il s’envole pour Chennai pour apprendre le Nattuvangam. « Le Nattuvangam et le bharatanatyam sont indissociables. Le Nattuvanar ou le musicien pratiquant le Nattuvangam est celui qui met en évidence les compositions rythmiques interprétées par le danseur. Pour pouvoir maîtriser ce soutien rythmique, je devais également connaître le récital de bharatanatyam. J’ai compris graduellement qu’il n’y a pas de danse sans musique », dit-il.
« À cette époque, il était rare de voir un homme danseur. J’ai caché le fait que je pratique le bharatanatyam à mes parents », confie Indiren Muneesamy. Pendant quatre années, il persévère pour se perfectionner dans le chant et la danse simultanément. Tout ne s’est pas fait sans difficulté.
« Je devais travailler beaucoup pour rendre mon corps flexible. Je devais refléter ma masculinité tout en étant gracieux dans les gestes », ajoute notre interlocuteur.
De retour au pays, il ne tarde pas à se faire remarquer. « J’ai fait la connaissance d’Armoogum Parsuramen qui était le ministre de l’Éducation à l’époque. Il m’a aidé à organiser mon premier spectacle qui se tint le 9 octobre 1990 », dit-il. Sa prestation ne passe pas inaperçue. Le directeur du Mahatma Gandhi Institute lui propose d’enseigner la musique et le bharatanatyam. En 1998, il fait la connaissance de sa future épouse. « C’était lors des séances de répétitions pour le spectacle du 12 mars pour célébrer la fête de l’Indépendance. Nous avons eu le coup de foudre. Je lui ai proposé d’être mon partenaire de danse avant de lui demander d’être mon épouse », dit-il. En 2005, Indiren a cessé d’enseigner le chant. « Au fil des années, cela devenait épuisant d’enseigner le chant et le bharatanatyam. J’ai dû faire un choix », dit-il.
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