Saminaden Mootoosamy: «Il faut célébrer les Mauriciens qui font honneur au pays»

Fort d’une vingtaine d’albums, avec des sujets variés, et un titre paru en décembre 2015, que peut encore proposer un artiste qui n’a plus rien à prouver ? Pourtant, pour Saminaden Mootoosamy, il existe toujours un puits infini de sujets qui s’offrent à celui qui a toujours une oreille qui traîne. Le titre que l'on retrouve sur le CD ‘Unité nationale’ est, à lui seul, tout un programme dont les variations sont inépuisables. Que dire de plus qui n’a pas encore dit ? Pourtant, en ces temps de toutes les incertitudes à Maurice, où les passions se déchaînent pour un rien, la plume du chanteur ou du poète n’est jamais bien loin pour nous rappeler l’essentiel. Il n’existe ni race ni couleur chez les humains et le bien matériel est éphémère, ne tenant parfois qu’à un fil. L’actualité quotidienne est là pour nous rappeler brutalement cette réalité. Saminaden Mootoosamy n’est nullement donneur de leçons, mais simplement un observateur de la société mauricienne. En s'appropriant la Fête nationale, il veut susciter la réflexion chez les Mauriciens, lesquels ont toujours tendance à croire qu’ils sont bénis des dieux et qu’il suffit d’en appeler à ces derniers pour qu’un miracle se produise. Saminaden Mootoosamy est croyant comme la plupart de nos concitoyens et il est persuadé qu’un filigrane d’amour, de paix et de tolérance traverse les principales croyances présentes dans notre île. « Il faut qu’on chante l’île Maurice, dit-il. Les étrangers qui viennent en vacances chez nous ou qui y travaillent ne cessent de vanter ce climat d’harmonie et de tolérance qui existe entre les communautés de l’île. Ils disent ce qu’ils constatent, pas par complaisance. Pourquoi, nous Mauriciens, ne voyons rien ? », se demande le chanteur, grand admirateur d’Udit Narayen, avant d’ajouter : « Nous sommes connus dans le monde entier, que ce soit grâce à Jane Constance, par exemple, ou aux athlètes. Il faut célébrer aujourd’hui, de leur vivant, celles et ceux qui deviennent les ambassadeurs de notre petite île. Ma chanson veut servir à cela. »