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Lutchmeenaraidoo maintient qu’il y a bien eu un «Ponzi Scheme» dans l’affaire BAI : voici l’essentiel de sa conférence de presse

Après six années de silence, Vishnu Lutchmeenaraidoo, ancien ministre des Finances, revient sur le devant de la scène. Ce vendredi 18 avril, lors d’une conférence de presse, il est longuement revenu sur l’affaire BAI, qu’il qualifie de « bombe sociale » et de « l’un des plus grands défis financiers » de l’histoire politique mauricienne. Il maintient qu’il y a bien eu un « Ponzi Scheme » dans cette affaire. Il réclame également un audit national pour établir avec précision combien d’argent l’État a perdu dans le cadre de cette affaire.

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« Je ne peux rester tranquille quand je connais la vérité… Pendant six ans, je n’ai rien dit », a-t-il lancé d’entrée de jeu. Il a précisé s’être retiré de la vie publique depuis 2019 pour entamer, selon ses mots, « une aventure spirituelle ».
L’ancien ministre affirme ne nourrir aucune ambition politique :

« Je suis dans une autre phase de ma vie. Il n’est pas question pour moi de revenir en politique. »

« Mo bizin donn zot pa mo point de vue, mais ceki monn viv »

Vishnu Lutchmeenaraidoo explique que certains événements récents l’ont poussé à sortir de son silence :

« Mo bizin donn zot pa mo point de vue, mais ceki monn viv, preuve à l’appui », dit-il.

Il affirme parler en tant que citoyen, mais aussi en tant qu’ancien acteur clé dans la gestion de la crise du groupe BAI. 

Pour lui, le public mauricien a le droit de connaître les faits, tels qu’il les a vécus.

Il indique que les signaux d’alerte sur le modèle économique de la BAI étaient visibles dès 2010. À cette époque, il avait été chargé d’étudier les conséquences de faillites similaires dans les Caraïbes :

« Ena 2 dimounn depi 2010 konne le projet BAI très bien, enn c’est Paul Bérenger, l’autre c’est mwa. »
Selon lui, la situation de la BAI était déjà critique en 2009. Il cite un rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC) de 2013, qui mettait en garde contre l’absence de revenus réels générés par le groupe.

« La BAI est un Ponzi Scheme »

Vishnu Lutchmeenaraidoo souligne que la gestion de la crise fut assurée par deux ministères : celui des Finances, qu’il dirigeait, et celui des Services financiers, sous la responsabilité de Roshi Bhadain. Ensemble, ils ont pris la décision de révoquer la licence de la Bramer Bank.

« La situation était grave, et sir Anerood Jugnauth était au courant », dit-il.

Il montre du doigt Dawood Rawat, ancien président de la BAI : « Misie Rawat inn fer enn Ponzi scheme. Mo ena la preuve, mo konn ceki mo p dir. »

Et d’ajouter : « Ce n’est pas un accident de parcours. C’est un plan, pensé avec lucidité. »

Il dénonce au passage un silence complice autour de certaines responsabilités :

« Enn dimounn kinn assiste enn crime ek ress trankil, li vinn complise sa crime-la. Mo pa kapav ignoré, ress dan mo lakaz. Lil Moris bizin konn la vérité. »

« Une crise aux allures de bombe sociale »

Pour illustrer l’ampleur du drame, l’ancien ministre énumère les chiffres :

« Kan BAI inn kolaps, premie kestion ki nou'nn poz nou : komie dimounn ti ena enn kont dan Bramer ? »
La réponse : 60 000 comptes bancaires, 15 000 contrats Super Cash Back Gold, 138 500 polices d’assurance.
« Au total, 220 000 Mauriciens ti konserné direkteman par la fermeture. »

Face à cette « situation explosive », le gouvernement de l’époque décide d’agir rapidement. Une intervention télévisée est organisée le soir même du 15 avril 2015.

« Nou'nn donn garanti ki tou dimounn ki ti ena kont Bramer, nou pou refund zot. Mem zafer pou bann polices d’assurances. Eski zot inn trouv enn dimounn kriyé apre sa ? »

Selon lui, cette garantie a permis d’éviter une crise sociale de grande ampleur. L’ancien ministre critique par ailleurs l’attitude de certains investisseurs, notamment ceux ayant souscrit au plan Super Cash Back Gold, qu’il juge imprudents : « Dimounn kinn aste bann kitsoz koumsa kot labank donn 3 % ek sa scheme-la donn 14 %, bizin dakor perdi tou. Kouma dir casino ! »

Malgré cela, il affirme que l’État a choisi la voie de la paix sociale : « Nou'nn dir nou pou fer maximum zefor pou rembourse zot. Sorti dan bidzé leta, larzan piblik inn servi pou rembourse bann zougadèr. Nou'nn fer li pou lapaix sosial. »

« Aret reékrir listwar »

Vishnu Lutchmeenaraidoo a été très critique envers ceux qui, selon lui, cherchent aujourd’hui à réécrire les faits : « Fodre pa pran bann zanfan Bondié pou bann kannar sovaz ! Kisannla ki'nn sov sa pei-la ? Moi mo ti la. Bhadain ti la. Mo dir aret sa. »

Il conclut sa conférence de presse sur ces mots : « And you shall know the truth, and the truth shall set you free ».

 

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