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[Human Story] Mégane Augustin, 24 ans, se bat contre un cancer du sang

Mégane Augustin a perdu beaucoup de poids avec le cancer.
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Mégane Augustin était une jeune femme passionnée par la pâtisserie, savourant chaque instant de la vie. Cependant, en janvier 2020, à l'âge de 21 ans, un diagnostic de cancer sanguin est venu chambouler sa vie de manière inattendue, apportant son lot de défis de celle qui est aujourd’hui âgée de 24 ans. Récit.

C'est dans son humble demeure, à Plaisance, que nous avons rencontré Mégane Augustin. Cette maison qu’elle loue est devenue le reflet de son parcours depuis qu'elle est tombée malade. Elle est dépourvue de mobilier, les sols sont sombres et les pièces dégagent une atmosphère austère. Malgré tout, Mégane ne peut faire autrement, ayant besoin désespérément d'un toit pour vivre.

« J'avais un téléphone portable que j'ai dû vendre pour louer cette maison. L'ambiance qui y règne peut parfois être intimidante. La plupart du temps, je me retrouve seule, car mon mari travaille de 10 heures à 23 heures dans un fast-food, mais je m'adapte à la situation. Je n'ai pas d'autre choix, vu que les loyers sont très élevés, et c'est tout ce que nous pouvons nous permettre », confie-t-elle, en toute simplicité.

Elle a pu obtenir un lit grâce à la générosité des personnes qui ont répondu à un appel à la solidarité à l'église, car le matelas sur lequel elle dormait provoquait des douleurs à ses reins. Un Bon Samaritain a refait les connexions électriques. En outre, dans la salle de séjour, qui sert également de salon, elle possède trois chaises, tandis que sa cuisine est équipée de l'essentiel. La jeune femme fait avec ce qu'elle a et se contente du peu.

À la contempler, il est impossible de ne pas voir les marques laissées par le cancer sur son corps. Avec son visage pâle et ses yeux cernés, Mégane renvoie l'image d'une personne malade qui lutte pour survivre tout en essayant de garder le moral. Derrière son sourire timide, elle dissimule la douleur que lui inflige son cancer sanguin, se manifestant sous forme de grosseurs sur son corps.

Mégane Augustin reçoit souvent la visite de sa mère Patricia  et de sa petite soeur.
Mégane Augustin reçoit souvent la visite de sa mère Patricia et de sa petite soeur. 

« perdu connaissance à plusieurs reprises  »

« Au début, je n'avais même pas conscience de ma maladie. Les doutes ont commencé à s'installer lorsque des membres de ma famille ont remarqué que je perdais du poids à chaque fois que je partageais des photos sur les réseaux sociaux. Les symptômes se sont rapidement intensifiés. J’avais des sueurs froides durant la nuit ainsi que des vertiges qui me faisaient perdre l'équilibre. De surcroit, j'ai même perdu connaissance à plusieurs reprises. Ensuite, quand une grosseur a émergé dans mon cou, je me suis rendue à l'hôpital », relate Mégane Augustin, dont la soeur aînée est décédée plusieurs années de cela, emportée par un cancer des os. 

La jeune femme est restée pendant trois semaines à l’hôpital A.G. Jeetoo, à Port-Louis, sans que sa famille le sache, puisqu’elle n’avait aucun moyen de les contacter. Les médecins ont lancé une série de tests, de biopsies, d'échographies et de scanners pour comprendre la source de ses problèmes de santé. Après 22 jours d'attente anxieuse, les résultats sont tombés : Mégane Augustin souffre d'un lymphome, une forme de cancer du sang.

« C'est lorsque j'ai demandé des informations à l'assistante du médecin qui me traitait qu'elle m'a annoncé que je souffrais d'un cancer du sang et que ma situation était grave. Ce fut un choc. J'ai paniqué. Une voisine dans la salle d'attente où j'étais admise a dit  à l'assistante que, malgré ses qualifications, elle manquait de tact et qu’elle n'aurait pas dû m’apprendre une telle nouvelle de cette manière », se souvient notre interlocutrice. 

Mégane a emprunté le portable d’une autre voisine pour appeler son père. Cela a été le choc pour sa famille. On lui a aussi expliqué qu’elle devait poursuivre ses traitements à l’hôpital de Candos. « Cela a été difficile, mais j’ai lutté. Puis en décembre dernier, les médecins ont interrompu mes sessions de chimiothérapie. Ils m’ont fait comprendre que les grosseurs avaient disparu et que mon corps n’allait pas pouvoir supporter d’autres sessions de chimiothérapie », ajoute la jeune femme. 

Désormais, notre interlocutrice fait son suivi médical à l’hôpital chaque deux mois. Heureusement, dans de tels moments difficiles, elle trouve du réconfort dans le soutien inestimable de son compagnon et de sa famille. « Mon conjoint a été amené à signer un document indiquant qu'il n'y a pas de traitement curatif pour mon cas. On nous a dit que si de nouveaux symptômes se manifestaient, une nouvelle série de chimiothérapies serait envisagée », souligne-t-elle.

Après une période de rémission, la santé de Mégane Augustin s'est à nouveau détériorée, avec des douleurs aux reins et le retour de certaines grosseurs. « Mon prochain rendez-vous à l'hôpital est prévu dans quelques jours. J'espère que les médecins pourront me fournir des conseils sur ce qu'il faut faire ensuite », partage-t-elle avec optimisme.

Pension d'invalidité suspendue

Hélas, comme si elle n'avait pas déjà suffisamment de préoccupations au sujet de sa santé, des problèmes administratifs sont venus s'ajouter à ses souffrances. En effet, en mai dernier, sa pension d'invalidité a été suspendue,  ce qui a mis en péril sa stabilité financière déjà précaire. Face à cette situation, sa mère, Patricia, a pris l'initiative de contacter les autorités pour rétablir ce précieux soutien financier, car le maigre salaire de son mari ne suffit pas à couvrir les dépenses, dont l’achat de médicaments, entre autres.  « Après de nombreuses démarches, j'ai finalement commencé à percevoir ma pension en septembre 2022, mais elle a été interrompue en mai dernier. Ma mère a vraiment tout fait pour résoudre la situation, et j'ai été convoquée devant le tribunal médical. Récemment, j'ai reçu une lettre m'informant que je vais à nouveau bénéficier de cette aide », raconte Mégane. C’est un immense soulagement pour la jeune femme, qui ne cache pas son stress face à la suspension de sa pension. « Cette aide est importante pour nous, car le salaire de mon époux est essentiellement absorbé par le paiement du loyer, qui s'élève à Rs 5 000, les achats de produits alimentaires et le remboursement de nos dettes », ajoute notre interlocutrice.

Comme la plupart des jeunes de son âge, cette jeune femme souhaite travailler et gagner sa propre vie, sans être dépendante de quiconque. Cependant, en raison de sa santé fragile, elle ne peut pas concrétiser ce rêve. Entre-temps, les journées s'étirent sombres et interminables pour Mégane Augustin, qui tente du mieux qu'elle peut de maintenir sa modeste demeure propre et de préparer les repas pour son époux. Elle n'a que peu d'occupations pendant la journée. Pour briser la solitude qui la guette, son mari lui a offert un chiot qu'elle a nommé Happy. Ce petit compagnon apporte une étincelle de bonheur à son existence. Elle éprouve une affection particulière pour les visites de sa mère et de sa sœur, qui illuminent sa vie.

« Je n'ai pas grand-chose à faire. Mon beau-père a donné un téléphone portable à mon mari, qu'il m'a ensuite remis. Cela m'aide à passer le temps quand j'ai les moyens d'acheter un forfait Internet. Sinon, je suis laissée à mes pensées. À cause de mes douleurs, je préfère rester à la maison », partage-t-elle. 

Malgré les défis que la vie lui a imposés, Mégane Augustin puise un réconfort précieux dans la compagnie de son chien, Happy, ainsi que dans l'amour de son conjoint et le soutien infaillible de sa famille. Elle nourrit l'espoir d'obtenir de l'aide pour améliorer sa situation de vie, notamment en bénéficiant d'un logement de la NHDC.  « Avec ma pension et une maison décente, je serais moins stressée et je pourrais au moins vivre dans des conditions plus dignes », conclut la jeune femme.

 

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