Planter des légumes et des fruits n’est pas aussi simple qu’on le pense. C’est une activité qui requiert non seulement du savoir-faire, mais également de l’investissement. Prenons l’exemple d’un planteur de pomme d’amour. S’il envisage de faire la culture sur un terrain d’un arpent de terre, il lui faudra débourser environ Rs 12 000 pour la location de la terre pour une période de six mois (Ndlr : il faut six mois avant que la pomme d’amour ne soit prête pour la récolte après la mise en terre des plantules).
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Le nettoyage de la terre avant la plantation lui coûtera environ Rs 5 000. Pour les plantules, il devra trouver Rs 4 500. Parmi ses autres dépenses, comptons Rs 6 000 pour le fertilisant, Rs 2 000 pour l’irrigation, Rs 12 000 pour les pesticides, vitamines et autres produits, Rs 4 000 pour la main-d’œuvre et Rs 3 000 pour le transport des travailleurs.
Au moment de la récolte, le planteur, indique Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, devra prévoir des dépenses additionnelles : Rs 12 500 pour les dix travailleurs qui se chargeront de la récolte pendant une période de cinq semaines, Rs 2 000 pour payer les services d’une personne qui se chargera de trier les pommes d’amour, Rs 6 000 pour les services d’un gardien pour éviter tout risque de vol dans les champs et encore Rs 16 000 pour transporter les pommes d’amour dans des caisses jusqu’à la vente à l’encan.
« Il faut savoir que certains produits requièrent moins ou plus d’investissement que d’autres. À titre d’exemple, pour planter des chouchous, il faut compter environ Rs 30 000 à Rs 35 000. Pour un arpent de pomme de terre ou d’oignon, il faut prévoir un investissement entre Rs 140 000 et Rs 150 000 », indique Kreepalloo Sunghoon.
En Chiffres
- 60 000 à 70 000 tonnes de fruits et légumes transitent à travers les ventes à l’encan par an.
- Entre 150 000 et Rs 200 000. C’est le montant d’investissement qu’un planteur doit consentir de manière générale, par an pour la plantation de légumes sur un terrain de deux arpents. La vente de ces légumes lui rapporte entre Rs 300 000 à Rs 450 000 par an dépendant si la saison a été bonne ou pas. « En couvrant ses frais, il peut réaliser des profits de Rs 150 000 à Rs 250 000 par an. Cette somme représente également les rémunérations du planteur», avance Kreepalloo Sunghoon.
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Jusqu’à 12 % de commission pour l’encanteur
Une fois aux endroits où se tiennent les ventes à l’encan (Ndlr : on en compte quatre dans le pays, à Port-Louis et Vacoas officiellement et à Flacq et Goodlands officieusement), les légumes sont vendus par des encanteurs dès deux heures du matin jusqu’à 9 heures ou 10 heures, soit de lundi à samedi à Port-Louis, les mardis et vendredis à Vacoas et les jours de marché à Flacq et à Goodlands. C’est l’encanteur, qui est enregistré auprès de la municipalité, qui est autorisé à vendre les fruits et légumes à l’encan. Officiellement, il doit percevoir une commission de 8 % sur les ventes. Ainsi, à titre d’exemple, si une caisse de pomme d’amour est vendue à Rs 1 000, il doit toucher Rs 80. « Or, très souvent, les encanteurs prennent entre 10 % et 12 % de commission », souligne Kreepalloo Sunghoon. Parmi ceux qui achètent les fruits et les légumes, on retrouve des maraîchers, des distributeurs, mais également des particuliers qui ont besoin de légumes en grande quantité pour des occasions telles qu’un mariage. Une fois au marché, les maraîchers dictent leur propre prix. « S’ils ont payé Rs 1 000 pour une caisse de pomme d’amour à l’encanteur (Ndlr : une caisse peut contenir 40 livres de pomme d’amour), soit environ Rs 25 le demi-kilo, ils peuvent le revendre à Rs 40 le demi-kilo. Les maraîchers prennent normalement 30 % à 40 % de marge », explique Kreepalloo Sunghoon. Cette marge, poursuit-il, est, toutefois, de manière générale, à la baisse après deux ou trois jours car les produits ne sont plus aussi frais. Les maraîchers renouvellent par la suite leur stock et revendent ce qui reste à ceux qui sont dans la transformation du produit comme les marchands de dholl lpuri qui ont besoin de pomme d’amour pour faire de la rougaille. Quant aux distributeurs qui revendent les fruits et légumes auprès des hôtels, des restaurants ou des grandes surfaces, ils prédéfinissent les prix avec leurs clients entre un mois voire jusqu’à cinq ou six mois d’avance.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !