Face au Covid-19, Maurice ne veut prendre aucun risque. La vigilance est à son comble dans le port en pleine saison des croisières jusqu’en avril. Les services portuaires et de la Santé ont d’ailleurs refoulé le Sun Princess, hier.
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Les services portuaires et de la Santé sont sur le qui-vive. La saison des croisières, qui a débuté en octobre, bat son plein. Jusqu’en avril, nombreux seront les paquebots à la rade de Port-Louis. Mais on trie sur le volet les navires autorisés à accoster. Le protocole établi par le ministère de la Santé est suivi à la lettre depuis le 14 février. Hier lundi, le Sun Princess n’a pas été autorisé à jeter l’ancre à Port-Louis.
Ce bateau en provenance de l’Afrique du Sud avait accueilli cinq nouveaux membres d’équipage en cours de route. « Ces derniers sont d’Italie et cela fait moins de 14 jours qu’ils sont montés sur le bateau », explique une source. Dans un communiqué du ministère de la Santé on explique que ces passagers ont été en contact avec les autres occupants du Sun Princess. Par conséquent, il n’y avait pas d’autre choix que de demander au bateau de changer de cap.
Au niveau de la Mauritius Ports Authority (MPA) on indique qu’un autre navire, le Azamara Quest, qui fait le circuit Afrique du Sud, Sri Lanka, entre autres, a fait une escale, hier matin. À son bord, 636 passagers et 300 membres d’équipage. Répondant aux normes sanitaires, il est reparti le soir.
L’AidaBlu a aussi eu l’autorisation de jeter l’ancre, lundi matin. Ses passagers ont pu descendre à quai étant donné que tout est selon le protocole. « L’AidaBlu est à sa dixième escale à Maurice. Ce palace volant qui fait le circuit des îles Vanilles utilise notre rade comme son port d’attache », indique-t-on du côté de la MPA, ajoutant que le bateau repart mardi matin.
Quant au World Odyssey, refoulé par les autorités seychelloises, mais en escale à Port-Louis durant le weekend, il est de retour ce matin. « C’est une université flottante. Il sera en rade quelques jours ».
Le prochain navire est attendu mercredi. Après quoi, il y aura un répit d’une semaine avant que d’autres ne viennent mouiller dans nos eaux.
Crainte à Cassis
Des habitants de Cassis et des Salines sont inquiets. Notamment par rapport à l’AidaBlu. Ils ont lundi fait appel au député de PMSD de la circonscription No.1, Patrice Armance. Pour ce dernier, « ils déplorent un manque de communication des autorités. La crainte vient du fait que le paquebot a été refoulé à La Réunion ». Cependant, les tests effectués sur les 2177 passagers et 636 membres d’équipage se sont révélés négatifs et ils se portent bien.
À noter qu’à l’île sœur, des habitants ont tenté d’empêcher les passagers de sortir du Sun Princess au Port Est, dimanche.
Protocole dans le port
- Vérification du port d’origine et des ports visités
- Passagers et équipage : contrôle santé, des pays d’origine et visités ces 14 derniers jours
- Délai de 36 heures précédant l’arrivée du bateau pour communiquer ces données
- Pas d’accès si quiconque était dans un pays frappé de restriction ces 14 derniers jours
- Le bateau autorisé à mouiller uniquement si les contrôles sont conformes
- Au large de Port-Louis, contrôle des services de la Santé sur passagers et équipage
- Si les passagers et membres d’équipage se portent bien, le bateau peut jeter l’ancre
- Contrôle sur passagers et équipage au débarquement, avec scanneurs thermiques
Des croisières reportées à un an
Le Covid-19 oblige, des croisières sont en ce moment annulées et d’autres reportées. Maurice n’échappe pas à la règle. Une baisse significative a été notée dans le nombre de billets vendus pour une croisière. Les agences de voyages parlent de « psychose ».
Ils sont nombreux, ceux qui avaient réservé leurs places pour un voyage en mars, à avoir reçu un appel de leurs agences de voyages, leur annonçant le report de la croisière. « Les croisières ont été reportées. Il faut compter entre huit mois à un an et cela dépendra de la situation. Nous essayons de négocier avec nos clients pour trouver une solution », explique la directrice d’une agence de voyages, qui a souhaité garder l’anonymat.
Pour sa part, Ajmal Tincowree, Agency Manager chez Shamal Travels, explique qu’il y a effectivement une baisse dans le nombre d’achats pour des croisières. « Il y a une psychose. Les gens sont réticents face à l’incertitude qui règne. Il y a des personnes qui font des ‘bookings’, mais pas pour l’immédiat », souligne-t-il. Est-ce que les clients seront remboursés ? Ajmal Tincowree affirme que ceux qui annulent leur réservation devront s’acquitter d’une pénalité. Quant à ceux qui prévoyaient d’aller dans un pays affecté par le Covid-19, ils ne perdront pas leur argent. « C’est la compagnie aérienne qui décide du remboursement », dit-il.
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