Cour intermédiaire : jugée coupable d’avoir poussé sa fillette à la prostitution

Une mère de famille de 39 ans a été reconnue coupable, le jeudi 21 septembre par la cour intermédiaire, d’avoir forcé sa fille, alors âgée de 12 ans, à se prostituer. Elle aurait perçu de l’argent après chaque acte sexuel. Les plaidoiries de la défense sont prévues le 10 octobre, avant que la sentence ne soit prononcée.

Une mère de famille de 39 ans, habitant Pointe-aux-Piments, a poussé sa fille aînée, alors âgée de 12 ans, à se prostituer contre de l’argent pour faire des emplettes. La trentenaire a été reconnue coupable, le jeudi 21 septembre, de l’accusation portée contre elle. Le verdict a été prononcé par la magistrate Niroshini Ramsoondar, présidente de la cour intermédiaire. Les plaidoiries de la défense sont prévues le 10 octobre.

La trentenaire, qui faisait l’objet d’une accusation de causing a child to engage in prostitution, avait plaidé non coupable. Elle était défendue par Me Rama Valayden. La poursuite était représentée par Me Ashwina Joree.

Les délits avaient été commis en mai 2011, à Pointe-aux-Piments. Dans ses dépositions, la trentenaire avait expliqué que sa famille vivait dans une extrême pauvreté. Elle avait affirmé aux enquêteurs que son mari était de nature violente et qu’elle était victime de violence domestique.

La mère de famille raconte que le 7 mai 2011, sa fille aînée et elle avaient dû quitter le toit conjugal car son époux les tabassait. Elles avaient trouvé refuge sur la plage. La trentenaire y avait rencontré son neveu. Ce dernier lui avait demandé si elles avaient mangé. Le neveu lui avait alors remis Rs 100. Il avait ensuite emmené la fillette sur un terrain de foot un peu plus loin.

«Mo pa ti kone enn ofans»

Ne voyant pas sa fille revenir après une quinzaine de minutes, l’accusée est partie à sa recherche et l’a vue en larmes. Sa fille lui a raconté que le neveu « inn fer malelve ». La trentenaire avait songé à porter plainte à la police, mais elle s’est rétractée par peur de représailles. D’autant que son neveu avait remis Rs 1 000 à sa fille. Argent qu’elle a utilisé pour s’acheter des provisions.

Toujours selon l’accusée, le 9 mai 2011, elle dormait chez elle quand un jeune homme est venu frapper à leur porte. Vu que sa fille aînée était amoureuse du jeune homme, elle les a sommés de dormir dans la cuisine. Ce n’est que le lendemain que sa fille lui a confié qu’ils avaient eu des rapports sexuels. L’accusée a aussi expliqué à la police qu’avant de partir, le jeune homme lui avait remis Rs 200. Elle a avancé les avoir dépensées dans des achats.

La mère de famille a révélé que le jeune homme était venu à plusieurs reprises et que le même scénario s’est produit à chaque fois. Ce dernier lui remettait de l’argent à chaque visite avant de partir.

« Mo prezant mo ekskiz pou sa. Mo pa ti kone enn ofans sa. Mo dakor trwa fwa mo finn vann mo tifi ek mo finn gagn larzan. Me a okenn moman mo pa ti kone enn ofans sa », a expliqué la mère à la police. La fille a déposé devant la cour intermédiaire.

Toutefois, elle n’a pas impliqué sa mère lors de son témoignage. Dans son jugement, la magistrate Niroshini Ramsoondar soutient que la poursuite a établi faits qui étaient reprochés à l’accusée sur la base de ses propres aveux.