Collision de motocyclettes mortelle à Beau-Bassin : les proches de Keshav Bujore et Mahen Groodoyal dévastés

La série noire sur nos routes se poursuit. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une violente collision entre deux motocyclettes, sur la route principale de Beau-Bassin, a coûté la vie à Keshav Buljore, 25 ans, et Mahendranath Groodoyal, 49 ans, plongeant leurs familles dans une immense détresse. 

Sunita, sa mère : « Keshav venait de fêter ses 25 ans… »

Le soir de son 25e anniversaire, Keshav Buljore avait des projets plein la tête. Il venait tout juste de finir son travail et était rentré dîner avec sa mère, Sunita, à Henrietta, pour fêter son anniversaire. « Li ti met enn ti program ar so kamarad pou so laniverser. Il était heureux. Personne n’aurait pu se douter de ce qu’il allait se passer. Nous avions préparé une surprise pour lui ce samedi (NdlR, 1er février) », confie-t-elle, la voix tremblante.

Selon Sunita, cela faisait à peine un mois que Keshav avait acheté sa moto. « C’était son rêve…. Il avait encore tant de projets à accomplir. Il voulait construire sa maison, avoir une fiancée, fonder une famille. Ces derniers jours, il me parlait souvent de son futur, de ses projets », raconte cette maman affligée par ce drame. 

En un instant, tout a basculé. Le jeune homme, qui habitait Camp Benoît, Petite-Rivière, se rendait chez lui peu après minuit, quand le malheur a frappé. Mais ce n’est qu’aux petites heures que Sunita a appris la terrible nouvelle. « Je n’y croyais pas… Je l’avais vu partir heureux, en bonne santé. Il m’avait demandé ce que j’avais préparé pour le dîner… Il m’a dit qu’il allait sortir avec ses amis, comme d’habitude. Et le lendemain matin… on m’annonce son décès. Mon fils est parti, et avec lui, tout mon bonheur », dit-elle les larmes aux yeux.

Un membre de la famille, encore sous le choc, partage son chagrin : « C’est triste pour la famille. Il avait perdu son père encore jeune. Il y a sa sœur et sa maman. Il était fils unique. Pour sa grand-mère qui est encore vivante, c’est encore plus pénible à vivre. »

Ses funérailles ont eu lieu à Henrietta, chez sa grand-mère, vendredi après-midi.

Roomila, sa cousine : « Mahen ne méritait pas une mort pareille »

À Sodnac, chez la famille Groodoyal, la douleur est tout aussi palpable. Mahendranath Groodoyal, plus connu sous le nom de Mahen, était un homme discret et apprécié de son entourage. Il travaillait à son compte et aimait rendre service à son entourage. Cette nuit-là, il ramenait une jeune femme de 25 ans chez elle, lorsque le drame s’est produit. Seule survivante de cette tragique collision, elle a été conduite en urgence à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et placée sous observation. Son état de santé est jugé préoccupant. 

« C’était un homme calme, toujours prêt à aider. Il aimait sa famille, il était toujours présent dans les moments importants », raconte Roomila, une cousine bouleversée. « À 5 heures du matin, j’ai reçu un appel. On m’a dit que Bhai était parti… C’était un choc. Il ne méritait pas une mort pareille… »
Mahen était un homme de famille. « Il participait à toutes les cérémonies, il aimait partager des moments avec nous. Il avait un fils unique, et aujourd’hui, c’est une immense perte pour nous », témoigne sa tante Mila, en larmes. « Il était respectueux, travailleur… On ne s’attendait pas à perdre un être aussi précieux de cette façon. »

Ce double drame ravive les inquiétudes liées aux dangers de la route. D’autant que depuis le début de l’année, 12 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route. « Il faut que les jeunes prennent conscience des risques. Il ne faut pas boire et conduire. Perdre quelqu’un de cette manière, c’est insupportable », soupire Mila, qui peine à contenir son émotion.

Les familles de Keshav et Mahen sont effondrées et réclament plus de prudence sur les routes. Pour elles, ces deux vies brisées sont une épreuve insurmontable, une douleur indélébile : « Nous avons perdu des êtres chers. Nous espérons que ce drame servira de leçon et que d’autres familles ne vivront jamais ce que nous endurons aujourd’hui. » Deux destins brisés. Deux familles en deuil, unies dans une douleur incommensurable.