Sur le site dédié aux propositions du public pour le budget, un contributeur, Pratik M., met à mal le ministère chargé des Reformes institutionnelles.
Il est peu banal de tomber sur un document fort critique à l’égard d’un ministère sur le site internet gouvernemental dédié à recueillir les propositions du public. L’auteur estime qu’il y a présentement une abondance d’institutions potentiellement non pertinentes relevant de plusieurs ministères. « La création d’un ministère responsable des réformes institutionnelles n’a guère apporté de changements attendus et n’a rien fait pour endiguer les chevauchements des attributions, d’éviter des redondances de travaux ou des dépenses excessives au niveau des institutions et aussi à promouvoir leur convergence. Jusqu’à présent, aucune institution n’a pu répondre aux attentes… »
Pratik M. décortique une longue liste d’institutions et des mesures prises dans le cadre des derniers budgets qui n’ont pas donné les résultats attendus.
« Au contraire, de nouveaux organismes sans mandat précis avaient été mis en place avec des dirigeants sans expérience éprouvée et qui ont des difficultés pour innover. Des conseils d’administration ont été incapables d’insuffler une nouvelle dynamique dans les organismes parapublics. Un de ceux à blâmer reste le ministère responsable des réformes institutionnelles », dit Pratik M.
Contextuellement, l’auteur estime que le budget aurait dû être un outil en puissance et un levier pour constamment réorienter l’économie sur une stratégie à long terme avec des mesures tangibles pour assurer la croissance de la capacité productive d’un pays, construire la résilience, améliorer la productivité et canaliser les ressources vers des activités productives et efficientes. « Et pourtant, le budget national s’est réduit malheureusement à un très simple recours sur la quantité des dépenses de chaque ministère basée sur un banal rajustement des allocations des années précédentes.
Les réunions consultatives prébudgétaires sont devenues un anachronisme pour résoudre les petits détails des salaires, des articles de bureau et des projets mineurs ad hoc. Cette situation consomme beaucoup de temps et de matière grise pour peu de bénéfices pour le pays. Les citoyens, eux, observent passivement le gaspillage de l’argent des contribuables », souligne-t-il.
Absence de comptabilité analytique
L’auteur souligne que pour l’heure, aucun mécanisme n’est en place pour calculer les coûts de la prestation des services de l’État. Il cite en exemple le domaine de la formation où on ne connaît pas le coût par habitant pour l’éducation gratuite. L’absence d’une comptabilité analytique au sein du système de budgétisation et de comptabilité contribue en fait à un service peu performant à des coûts insoutenable. Pratik M. estime que le processus en place a été dénué de toute évolution et d’innovation depuis quatre décennies. Il n’est guère étonnant de constater qu’il n’y a aucune reforme structurelle et institutionnelle qui aurait pu apporter une amélioration appréciable. « Au pire, au lieu de rationaliser les activités, nous avons, au fil des années, créé de nouveaux cadres institutionnels et mis en place de nouvelles institutions qui ont chèrement coûté les contribuables. De nos jours, l’économie est rongée par des ministères et des institutions gangrenés qui doivent justifier leur existence en faisant des requêtes pour des financements additionnels, entraînant une hausse de déficit budgétaire. » L’auteur explique que ses affirmations ne sont nullement subjectives puisqu’elles sont basées sur des faits et des mesures annoncées dans des budgets précédents où la mise en œuvre a fait défaut. Selon lui, chaque année les fonctionnaires de différents ministères consacrent de longues heures à apporter des estimations détaillées des dépenses courantes, « principalement dans l’intérêt à maintenir leurs méthodes traditionnelles de travail et d’accélérer le processus pour certains projets ou dépenses mal conçus et sans avoir recours à des analyses de rentabilité. Il n’y a aucune corrélation entre les fonds dépensés sur certains items et les bénéfices pour le peuple en général ».Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !