L’écrivain français Albert Camus a dit un jour ceci : “L’école prépare les enfants à vivre dans un monde qui n’existe pas”
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Reproductrice d’inégalités, usine à dupliquer des élèves sans réflexion, machine à apprendre l’analphabétisme, les critiques contre notre système éducatif sont si nombreuses.
Des psychologues à Maurice et dans le monde mettent en évidence le fait que l’apprentissage ne doit pas se faire de manière programmée. Le mode d’apprentissage à l’école n’est pas idéal et encore moins universel. S’il correspond à un type d’enfants, il est aussi source de frustrations, d’ennuis et de blocages pour un grand nombre d’élèves, d’où le constat des cas de phobie scolaire qui surviennent de plus en plus tôt.
Dès l’école maternelle, les enfants sont victimes d’une politique de la peur, où les enseignants traitent des erreurs comme le signe d’être «moins bon» élève. Cette façon de penser détruit la créativité des enfants et bâtit chez eux une forte sensation de peur avant d’agir et d’expérimenter. C’est la raison du stress et du trac avant les examens ou une quelconque épreuve future. Dans la plupart des cas, cela forge à tout jamais le psychisme humain et c’est l’une des raisons les plus importantes pour laquelle beaucoup de gens vivent une vie peu épanouissante.
Faire des erreurs fait partie intégrante de la vie et c’est nécessaire à l’apprentissage. Chaque être humain devrait être prêt et même s’intéresser aux fameux «échecs»– c’est le meilleur moyen d’apprendre vite en se basant sur sa propre expérience plutôt que sur une théorie vide de sens.
Cette hypothèse est également profondément enracinée dans le système éducatif et l’obéissance à ce schéma est exigée à chaque pas sur le chemin de l’éducation de l’enfant – «Rentre dans le moule ou cesse d’exister.»
Les jeunes apprennent très vite que leur but principal est d’obtenir de bonnes notes et non d’apprendre et découvrir le monde. Ils rivalisent avec leurs camarades, font de la compétition et, sur la base de leurs résultats, se comparent entre eux. Ceux qui obtiennent des notes moins bonnes se sentent inférieurs aux autres, ce qui affecte très négativement l’estime de soi et la motivation. Ne soyons pas étonnés qu’à l’âge adulte nous soyons si nombreux à souffrir du manque de confiance et d’estime de soi, que nous traînons les pieds à la levée du jour pour aller travailler, etc.
Tous les enfants et les jeunes doivent savoir absolument la même chose et apprendre de la même manière. Le système éducatif ignore complètement le fait que chaque enfant est différent. Chaque enfant a sa propre façon d’apprendre, de comprendre le monde, d’assimiler et de mémoriser les informations.
L’enfant reçoit un message simple : «Le monde présenté à l’école n’est pas intéressant. L’apprentissage est difficile et désagréable.» Ainsi, il arrête de découvrir le monde et perd le dynamisme de l’enfant pour explorer tout ce qui est nouveau.
L’école ne tient pas compte des compétences qui nous sont essentielles pour vivre dans le monde moderne.
La question de l’attention et de la mémoire chez l’enfant dans les apprentissages scolaires n’est pas prise en considération, sauf dans très peu d’écoles privées payantes. Le système éducatif actuel ne prend pas en considération les besoins de l’enfant afin de favoriser l’accès aux apprentissages.
Pour certains, cette attention n’est que bien souvent passagère et elle n’entrane en aucun cas des perturbations dans l’acquisition des apprentissages scolaires. Pour d’autres élèves, cette attention est perçue comme pathologique dès lors où elle nuit à leur bon fonctionnement. Actuellement, on définit sous le terme de Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) les enfants pour lesquels l’attention fait véritablement défaut. Il existe donc divers degrés d’inattention. Ces troubles nécessitent souvent l’intervention de professionnels tels que des psychologues et orthophonistes.
Il est temps de penser à réformer notre système éducatif, car même si l’éducation est gratuite, elle n’est plus adaptée à nos enfants. Nous avons un système à deux vitesses. D’un côté, ceux que nous considérons comme des élites et de l’autre ceux qui ne rentrent pas dans le moule et sont mis de côté. Si nous nous contentons du système actuel, nous aurons de plus en plus d’exclusion et d’enfants qui quitteront l’école sans savoir lire ni écrire.
Planète Enfants se tient à la disposition de la ministre de l’Éducation pour une éventuelle rencontre.
Magali Deliot et Yannick Cornet, présidente et
vice-président respectivement de PLANETE ENFANTS Vulnerable
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