Eddy Balancy dénonce de mauvaises pratiques qui ne font que retarder l’administration de la justice. Le nouveau chef juge était l’invité de l’émission « Au cœur de l’info », le jeudi 28 mars sur Radio Plus, animée par Terence O’Neill et Florence Alexandre.
Publicité
Eddy Balancy veut une réforme du judiciaire. Le no 1 du judiciaire affirme qu’il fait actuellement un état des lieux, « kan ou fek aster ene lakaz ou bizin check partout, bizin verifier si ena bebet dans dibois », a lancé le chef juge.
Il s’est donné ainsi six jours pour faire ce constat, afin d’apporter des changements drastiques au sein du judiciaire. « La réforme est en marche », affirme Eddy Balancy qui pointe du doigt les mauvaises pratiques au sein de l’administration de la justice. Il nomme deux aspects précis de ce mal qui ronge le judiciaire mauricien : l’abus des affidavits et le manque de niveau dans la profession.
Les affidavits auraient dû accélérer l’administration de la justice. « Il y a trop de failles pour les affidavits et trop de latitude dans les procédures », selon lui.
Le no 1 du judiciaire estime qu’appeler un témoin à la barre permet au magistrat ou au juge d’observer son comportement, sa manière de répondre aux questions et de se faire une idée de la véracité de ses propos, chose qui est impossible dans le cas d’un affidavit.
Autre plaie du judiciaire : le manque de niveau au sein de la profession légale. Il se dit attristé de ce manque de niveau. Le nouveau chef juge explique que les hommes de loi ou avoués montent des dossiers trop volumineux en utilisant des faits qui n’ont aucun lien avec l’affaire en question.
« Parfois des dossiers de 50 pages deviennent des dossiers de 500 pages », affirme Eddy Balancy. Sans blâmer personne, il affirme qu’il faut plus de formation pour les avocats et avoués mauriciens.
Dans le passé, dit-il, pour 100 avocats on pouvait compter une dizaine de ténors du barreau. De nos jours, pour 800 avocats, il n’y a pas un dixième de ce chiffre, soit 80, qui peuvent être qualifiés de ténors du barreau. « On est bien loin du compte », estime-t-il. Avant d’ajouter qu’aujourd’hui, le judiciaire de Maurice a connu un grand recul.
Toutefois, Eddy Balancy affirme qu’il n’a aucune crainte que sa réforme et ses idées seront acceptées par la profession. Il se dit optimiste que la discipline et la rigueur doivent primer et que les hommes de loi comprendront qu’il n’est pas là pour être le méchant, mais que dans la vie il faut de la discipline. Eddy Balancy, qui se qualifie d’homme de communication, se dit prêt pour à écouter les propositions. Il a déjà en sa présence une trentaine de requêtes et fera tout pendant son mandat de 14 mois pour apporter des changements au judiciaire.
Charges provisoires
Eddy Balancy a parlé longuement du problème des charges provisoires, il a soutenu qu’il a été l’un des premiers à s’élever contre cette pratique. « C’est une affaire complexe qui requiert une attention particulière ». Ainsi, il ne tient pas à faire de commentaires avant d’avoir étudié la question dans le fond.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !