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Après 13 jours de combat : fin de la grève

SCBG L’émotion était à son comble, samedi soir au Jardin de la Compagnie, à l’annonce de la fin de la grève.

Les six ex-souscripteurs au plan Super Cash Back Gold et à Bramer Asset Management ont mis fin à leur mouvement de protestation qui a duré 13 jours. Cette décision fait suite à une rencontre avec le Premier ministre Pravind Jugnauth, samedi après-midi.

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Le Jardin de la Compagnie est vacant depuis samedi soir. Les six grévistes, autrefois millionnaires, qui avaient squatté les lieux pendant 13 jours, ont plié bagages pour regagner leur domicile. Ils ont mis un terme à leur grève de la faim après une rencontre avec le Premier ministre, six heures plus tôt au Bâtiment du Trésor.

Contrairement à la rencontre de lundi, celle qui s’est tenue samedi après-midi a été plutôt « fructueuse ». Le Premier ministre leur a, une fois de plus, affirmé que le gouvernement fait des « efforts » pour arrêter une proposition. Par la suite, Pravind Jugnauth a annoncé qu’il essaierait de négocier un soutien financier au cours de sa prochaine visite en Inde, ce jeudi. D’où sa demande pour un sursis de quelques semaines aux clients des plans SCBG et BAM.

Le Jardin de la Compagnie envahi

Samedi soir, l’émotion était à son comble au Jardin de la Compagnie. En signe de solidarité aux victimes du SCBG et de BAM, la cérémonie Candlelight Memorial avait ramené des Mauriciens et des ressortissants étrangers, domiciliés dans les quatre coins du pays, vers un seul point. Une grosse foule, composée d’un demi-millier de personnes, avait ainsi envahie l’espace et allumé des bougies pendant une bonne quinzaine de minutes. À tour de rôle, les grévistes ont exprimé leurs sentiments.

Dans son message aux grévistes, Sharfa, la fille de Salim Muthy, travailleur social, a fait ressortir qu’il s’agissait de la grève « la plus dure et la plus douloureuse » que son père ait menée jusqu’ici. Elle a également soulignée qu’elle marcherait dans les pas de son père prochainement.

Anoushka, l’épouse du gréviste de la faim qui a été transporté à pied aux urgences faute d’ambulance, s’est aussi exprimée. « Je suis fière de mon époux Jean Eric. Il a eu le courage de tenir sa grève de la faim, malgré ses multiples interventions chirurgicales et son état de santé préoccupant. » Jean Eric, rappelons-le, a rejoint la grève de la faim, il y a une semaine. Il a été hospitalisé à deux reprises, car il faisait de l’hypotension artérielle et de l’hypoglycémie. Dans la journée de vendredi, il a été pris d’un malaise et a été transporté à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo.

Raffick Fokeerbux, homme d’affaires, raconte, lui, qu’il avait des réticences à s’embarquer dans une telle action. « Je ne voulais pas faire la grève, vu mon âge avancé. Mes douleurs sont toujours présentes à l’avant-bras. Je suis ravi de regagner ma maison. Ma tension artérielle est de 10,5 et mon taux de glucose est de 4,4. Depuis samedi après-midi, je revis. Le stress est maintenant évacué et ma seule consolation est le fait que je toucherai la totalité de mes investissements dans un mois », dit-il.

Sree Kissoon Gobin, porte-parole des grévistes de Vidur Co-operative Thrift & Saving Society Ltd, ne cache pas sa joie. « Nous sommes satisfaits de la décision du gouvernement, même si les choses ont quelque peu tardé. La grève de la faim était difficile. La prière et le soutien moral de ceux qui nous ont donné un coup de main nous ont tenus en vie. Nous sommes dorénavant soulagés. »

«Je veillerai à ce que le PM tienne parole»

D’un air affaibli, Salim Muthy, porte-parole des grévistes, s’est adressé à la foule sous les acclamations. « Nous en sommes à notre 13e jour de grève de la faim. Si nous avions continué sur cette lancée, la grève aurait entraîné non seulement des pertes de vie, mais aussi une révolte. Une décision a été prise en concertation avec les grévistes et autres membres du comité ce samedi après-midi : mettre un terme à la grève de la faim. »

Par la suite, le travailleur social s’est réjoui que le gouvernement ait pris la décision de rembourser les clients de la défunte BAI. « C’est une satisfaction personnelle […]. Je veillerai à ce que le Premier ministre tienne parole », a conclu Salim Muthy.

 

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