Amputée de ses deux jambes : Kiara, 10 ans, la lumière dans l’ombre du handicap

À l'âge de 10 ans, une étoile nommée Kiara brille avec une détermination exceptionnelle et une abondance de rêves. Malgré l'amputation de ses jambes, elle s'efforce inlassablement de ne pas laisser son handicap éclipser sa joie de vivre. Kiara irradie une énergie positive qui inspire quiconque a la chance de la connaître. Elle incarne la preuve vivante que la persévérance et la détermination peuvent triompher de tous les obstacles, illuminant ainsi les ténèbres de l'adversité.

Avec ses yeux magnifiques, brillants, encadrés de longs cils soyeux, Kiara rayonne de sa présence. Ces yeux reflètent la vivacité de son esprit, tandis que son sourire irradie une gentillesse naturelle. L'histoire de ce petit être, qui n'a pas été épargné par la vie mais qui refuse d'abdiquer face à son handicap, ne peut que toucher en profondeur.

Notre rencontre avec Kiara s'est déroulée dans le modeste foyer de sa grand-mère à Richelieu. C'est sa mère, Jennifer Larose, qui nous a accueillis chaleureusement. Jennifer Larose, mère de quatre enfants et séparée de son époux, a pris sous son aile trois de ses enfants, dont Nicolas (12 ans), Kiara (10 ans) et Jamel (sept ans). Cependant, c'est indéniablement Kiara qui occupe une place spéciale dans son cœur, étant née avec une malformation aux pieds, conduisant à son amputation. Jennifer Larose a même pris sa retraite anticipée pour se consacrer pleinement au bien-être de sa fille.

« Dès sa naissance, Kiara a dû affronter de nombreux défis en raison de ses malformations congénitales. En 2020, à l'âge de sept ans, elle a subi une opération pour amputer ses jambes. Je pensais que j'allais perdre ma petite. La chirurgie a pris beaucoup de temps. J'étais très inquiète », se souvient Jennifer.

Entre les incessants allers-retours à l'hôpital, en plus du fait que les os repoussaient et devaient être recoupés, Jennifer Larose ne cache pas que cette période a été une épreuve difficile pour elle. « Kiara a toujours fait preuve de résilience. Elle a appris à marcher avec ses jambes amputées et à accomplir ses tâches », raconte Jennifer, qui tient à exprimer sa gratitude envers tous ceux qui ont généreusement soutenu sa fille, que ce soit en fournissant un équipement médical comme un fauteuil roulant ou des prothèses, du matériel scolaires ou d'autres formes d'aide.

À cause de son handicap, Kiara a été privée de l'école pendant un certain temps. Cependant, en 2021, après sa rémission, Le Défi media Group a publié un article sur son cas, ouvrant ainsi la voie à son éducation. « Elle est désormais scolarisée à l'école Remy Ollier à Quatre-Bornes. Elle s'y sent bien et est actuellement en Grade 2. Elle adore aller à l'école. Un problème de transport a été résolu facilitant son déplacement de Richelieu à Quatre-Bornes de lundi à jeudi », poursuit la trentenaire.

Détermination

Malgré son handicap, Kiara est déterminée à poursuivre ses rêves. « Quand j'ai appris que mes jambes devaient être amputées, j'ai beaucoup pleuré et j'ai eu peur. L'amputation a été très douloureuse. Aujourd'hui, je vis avec mon handicap sans qu'il ne constitue un obstacle. Mes amis et mes enseignants me soutiennent. Je ne me sens pas différente », déclare Kiara.

La jeune fille a découvert sa passion pour le sport, notamment la course en fauteuil. Elle est d'ailleurs une para-athlète talentueuse. Sous la tutelle de son entraîneur, Jean-Marie Bhugeerathee, Kiara s'entraîne assidûment pour devenir une athlète en fauteuil accomplie, prenant Noemi Alphonse comme modèle. « Je m'entraîne chaque vendredi à Côte d’ Or. Je donne tout ce que j'ai. J'adore la course en fauteuil et j'espère représenter dignement Maurice, tout comme Noemi Alphonse. Elle m'inspire énormément », confie Kiara.

Le chemin de Kiara n'est pas sans obstacles, mais elle peut compter sur le soutien indéfectible de sa mère ainsi que sur sa propre détermination pour les surmonter. Entre les traitements après l'amputation, Kiara a pu s'adapter avec des prothèses qui rendent sa vie plus confortable. « Ses prothèses sont serrées. Heureusement, il y a quelqu'un qui nous aide à obtenir des prothèses mieux adaptées. Kiara est bénie d'avoir de nombreux sympathisants qui veillent sur elle », explique Jennifer Larose.

À mesure que Kiara grandit, Jennifer Larose ne peut s'empêcher de s'inquiéter de ce que l'avenir réserve à sa fille une fois qu'elle ne sera plus en mesure de prendre soin d'elle. « Elle est ma princesse. Je prie Dieu de me permettre de vivre jusqu'à au moins 70 ans. Nous sommes inséparables. Nous dormons ensemble, jouons ensemble et passons beaucoup de temps ensemble. Cependant, je sais que Kiara est une combattante et qu'elle sera capable de se débrouiller seule », affirme avec conviction la trentenaire.

Jennifer Larose est fière des progrès de Kiara, qui gagne progressivement en indépendance. Malgré les moments de tristesse et de peur, Kiara persévère. Elle est résolue à vivre une vie normale et à réaliser ses rêves, même si cela signifie faire des sacrifices et travailler deux fois plus dur que les autres. « Un jour, je veux travailler dans un bureau et être en mesure d'aider ceux qui m'aident aujourd'hui », déclare Kiara.

Son handicap, sa force

À l'école aussi, Kiara fait preuve de persévérance et s'investit pleinement dans ses études. « Je sais que je suis différente, mais j'ai embrassé mon handicap et j'en ai fait ma force », affirme la jeune fille, qui, comme tous les enfants de son âge, savoure chaque moment. Kiara a un faible pour la pizza et le poulet frit de Kentucky.

Chaque jour, elle se lève à 5 heures, fait des vidéos sur TikTok avant de se préparer pour l'école. Le van scolaire vient la chercher à 9 heures. Une fois de retour à la maison vers 15 h 30, Kiara se consacre sérieusement à ses devoirs et à la préparation de ses examens, qui approchent à grands pas. Elle aime aussi passer du temps à jouer avec ses perruches, qu'elle a reçues en cadeau et qu'elle a affectueusement surnommées Jadel et Julie.

Kiara aspire à montrer au monde entier qu'elle peut être comme n'importe quel autre enfant, malgré son handicap. « Elle se débrouille bien. Elle fait ses devoirs. Elle a cette ardente volonté de réussir. Je souhaite de tout cœur qu'elle réalise ses rêves. Quoi qu'il arrive, je serai toujours là pour la soutenir », conclut Jennifer Larose.