Une question qui turlupine beaucoup de monde : pourquoi une Cour de justice ne peut entendre des témoins à l’étranger par visioconférence ?
C’est la question qui se pose depuis que la Cour de Rotterdam, aux Pays-Bas, a décidé de ne plus collaborer avec la justice mauricienne dans le procès intenté contre Prakash Maunthrooa et Siddick Chady dans l’affaire Boskalis. La raison : de multiples problèmes techniques qui empêchaient la bonne communication entre les deux Cours de justice depuis plusieurs mois déjà. Lors d’un événement organisé par Mauritius Telecom au courant de la semaine, Sherry Singh, le CEO, a été interrogé sur la responsabilité du fournisseur d’accès Internet dans cette situation. « Nous avons pris connaissance de ce problème de connexion à travers la presse. À mon niveau, je ne suis au courant d’aucune plainte de la part des autorités sur un problème de connexion. S’il y en a une, nous allons éclaircir la situation. » Me Antoine Domingue, avocat de Prakash Maunthrooa, estime « injuste » de cibler Mauritius Telecom dans l’affaire. Selon lui, c’est le fournisseur de l’appareil qui a servi à la visioconférence qui peut être pointé du doigt. « Cela a duré pendant très longtemps. Je me suis moi-même mis debout pour protester. J’ai pu constater que le problème venait de l’appareil de visioconférence ». Selon l’avocat, le problème ne pouvait pas être au niveau de la connexion, car Maurice et Rotterdam étaient bel et bien connectés. « On avait des problèmes de son d’un côté ou de l’autre, ou alors un problème d’image », poursuit-il. Si c’était au niveau de la connexion Internet, la transmission ne se serait pas faite, selon l’homme de loi. « Certains font des remarques désobligeantes alors que l’affaire est encore en Cour. Si le besoin se fait sentir, nous prendrons des actions légales », conclut Antoine Domingue. Le leader de l’opposition n’a pas manqué de commenter la situation samedi dernier. Il a accusé les autorités mauriciennes de vouloir « étouffer » l’affaire Boskalis. Selon Paul Bérenger, Mauritius Telecom aura un jour « à rendre des comptes ». Il a également fait référence à des correspondances entre les avocats de la défense et l’Attorney General dans l’affaire. Ce qui, selon lui, mettrait à mal la réputation de la justice mauricienne. Selon Me Domingue, c’est un de ses juniors qui a écrit à l’Attorney General pour demander des explications sur la présence d’enquêteurs de la police mauricienne à Dubaï et en Suisse sans passer par les accords d’assistance légale mutuelle.
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