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Financial Crimes Commission - Sanjay Dawoodarry, D. G. par intérim : «Nul n’est intouchable, même moi» 

Lors de l’atelier de jeudi, Sanjay Dawoodarry (à dr.) et Richard Rault (à g.) ont plaidé pour une transparence renforcée et une collaboration responsable.
  • Richard Rault : « ll faut retourner les sommes d’argent détournées vers les caisses publiques » 

Promouvoir une couverture médiatique responsable des enquêtes en cours. Tel était l’objectif de l’atelier organisé le jeudi 17 avril 2025 par la Financial Crimes Commission (FCC) à son siège à l’intention des médias. Une rencontre durant laquelle ses dirigeants ont abordé sans détour les critiques couramment formulées contre l’institution. 

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« Nul n’est intouchable. Même moi je ne le suis pas », a déclaré d’emblée Sanjay Dawoodarry, directeur général par intérim de la FCC. Il a tenu à dissiper les doutes concernant l’intégrité du processus d’investigation au sein de l’organisme. « Contrairement aux perceptions, il est impossible que des dossiers disparaissent ou se perdent dans notre système », a-t-il certifié. Il a mis en avant un système basé sur la redevabilité, tout en insistant sur l’équité de traitement pour toutes les affaires.

L’institution, auparavant connue sous le nom d’Independent Commission against Corruption, a été récemment rebaptisée dans une démarche de rebranding. Elle affirme ne pas rechercher la médiatisation excessive et considère les médias comme des partenaires privilégiés. « ‘Nou aksepte kritik’. On prend en considération les éditoriaux et on applique des mesures correctives », a déclaré Sanjay Dawoodarry. 

En ce qui concerne les controverses liées à l’utilisation des menottes sur certains suspects, la FCC a clarifié sa position. Le directeur général a révélé que même les enquêteurs de la commission sont parfois menacés. Il a mentionné un incident où un suspect aurait proféré de graves menaces envers les agents. « Zour mo sorti, mo pou trap ou ek madam X, mo pou fer rekin manz zot », leur a-t-il lancé. 

Face à de tels comportements, la FCC estime n’avoir d’autre choix que d’adopter toutes les précautions nécessaires. « Le suspect avait été escorté par des membres du commando. Toutefois, nous n’agissons pas ainsi dans les cas de criminalité en col blanc », a précisé le directeur général par intérim.

De son côté, Richard Rault, commissaire à la FCC, a souligné l’importance d’établir un Forensic Lab au sein même de la commission. « Améliorer la position du pays sur l’Indice de perception de la corruption encouragera de meilleurs investissements étrangers », a-t-il souligné.

Le commissaire a également exprimé ses inquiétudes concernant l’exode des compétences mauriciennes : environ 23 000 jeunes ont quitté le pays en 2023. « Ce sont autant de talents que nous perdons », a-t-il regretté. 

La problématique des représailles contre les témoins ou suspects collaborateurs a aussi été abordée. « Parfwa temwin pa rod vinn de lavan parski zot per reprezay », a admis Richard Rault. Il est conscient que la population attend des résultats tangibles, au-delà des simples arrestations. « C’est primordial de retourner les sommes d’argent détournées vers les caisses publiques », a-t-il martelé, faisant notamment référence aux Rs 114 millions récemment confisquées par la FCC auprès de Josian Deelawon et Nitish Oomah.

 

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