
Sonia Larose, enseignante engagée et inspirante, se bat chaque jour pour ouvrir les portes des sciences aux filles. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, elle partage avec Le Dimanche/L’Hebdo sa vision d’un avenir égalitaire et sans préjugés.
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« Les mathématiques sont un voyage fascinant où chaque équation devient une exploration et chaque solution, une victoire sur l’inconnu. » Enseignante passionnée au collège Lorette de St-Pierre, Sonia Larose contribue chaque jour à façonner un futur plus équitable en inspirant ses élèves - filles et garçons - à explorer sans préjugés le fascinant univers des mathématiques et des sciences.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2025, Sonia Larose partage avec Le Dimanche/L’Hebdo sa vision profonde du rôle des femmes dans les sciences et l’éducation, ainsi que son combat contre les préjugés tenaces qui persistent dans le domaine scientifique. Ce qui l’agace particulièrement ? « L’idée préconçue que les femmes seraient moins douées en sciences », affirme-t-elle. « Ce préjugé repose sur des idées démodées et ignore la large variété de compétences que chaque individu, indépendamment de son genre, peut apporter », fait-elle remarquer.
Son message aux jeunes filles qui hésitent à se lancer dans les sciences ? « Ne permets à personne de te faire croire que tu n’as pas ta place dans ce secteur. » Et d’ajouter : « Si tu as un rêve, poursuis-le sans relâche, même si le chemin semble difficile. Chaque défi est une chance d’apprendre et de grandir - tu as un potentiel sans limites. »
Les paroles de Sonia Larose ne sont pas de simples encouragements ; elles s’ancrent dans son expérience personnelle et dans les succès qu’elle a contribué à forger. Février 2024 a marqué un tournant historique dans la carrière de cette enseignante. « Ce jour est devenu historique car le collège Lorette de St-Pierre a célébré pour la première fois de son histoire une lauréate, 11 ans après l’introduction du HSC », raconte-t-elle avec enthousiasme.
« Cheshta Randhay a été récompensée dans la filière scientifique. L’avoir accompagnée de la Grade 9 à la Grade 13 me remplit d’une immense fierté. »
Cette réussite exemplifie sa mission éducative : briser les barrières invisibles qui limitent encore trop souvent les ambitions féminines dans les domaines scientifiques. Interrogée sur l’objet qui résumerait le mieux son métier, Sonia Larose évoque spontanément le cahier, symbole par excellence de la transmission du savoir. « Il représente l’échange constant de connaissances entre l’enseignant et les élèves, mais aussi ce processus ininterrompu de découverte et de progression », explique-t-elle. Cette vision du cahier comme témoin d’une évolution partagée reflète sa conception de l’enseignement: un voyage commun vers la connaissance.
Parmi ces modèles, Marie Curie occupe une place privilégiée dans son panthéon personnel. Si elle pouvait dîner avec une femme scientifique du passé, c’est sans hésitation qu’elle choisirait la double lauréate du prix Nobel. « Je voudrais lui demander ce qui l’a motivée à poursuivre ses recherches et à maintenir sa détermination malgré les obstacles personnels et professionnels, particulièrement à une époque où les femmes étaient si peu nombreuses dans le milieu scientifique », confie Sonia Larose avec admiration.
Cette admiration pour Marie Curie trouve un écho symbolique lorsqu’elle est invitée à choisir un élément du tableau périodique qu’elle nommerait en l’honneur d’une femme. Son choix se porte sur le fer (Iron-Fe) : « Le fer est indispensable à la vie, particulièrement grâce à son rôle dans l’oxygénation du sang », explique-t-elle, évoquant ainsi l’importance vitale des contributions féminines dans les sciences.
Poursuivant cette réflexion métaphorique, l’enseignante, qui cultive également des passions pour le sport et la cuisine, désigne le satellite comme l’objet scientifique symbolisant le mieux la place des femmes dans la société contemporaine. « Le satellite représente la capacité des femmes à dépasser les contraintes imposées, à découvrir de nouveaux horizons et à participer à des avancées qui ont une portée mondiale », développe-t-elle avec passion. « Tout comme un satellite en orbite autour de la Terre, les femmes jouent aujourd’hui un rôle crucial dans plusieurs secteurs, leur contribution étant souvent sous-estimée malgré leur caractère essentiel. »
Cette réflexion sur la contribution sous-estimée des femmes la conduit naturellement à aborder les défis quotidiens qu’elles affrontent. Si elle pouvait posséder un superpouvoir scientifique, Sonia Larose choisirait de maîtriser le temps. « Cela me permettrait d’examiner les conséquences à long terme de mes choix, de valider rapidement les différentes hypothèses et de trouver des solutions rapides aux problèmes complexes », confie-t-elle avec un sourire.
La question du temps rejoint celle de l’espace, particulièrement l’espace public où la sécurité des femmes reste un enjeu majeur. Interrogée sur les mesures qui pourraient être mises en place pour protéger les femmes des agressions, Sonia Larose propose une approche globale. « Il est impératif de renforcer l’application des lois et leur contenu », affirme-t-elle, plaidant pour des législations strictes contre le harcèlement de rue, les agressions sexuelles et les violences domestiques, accompagnées de sanctions dissuasives.
Mais au-delà de l’aspect répressif, elle souligne l’importance fondamentale de l’éducation et de la sensibilisation. « Il est essentiel d’initier dès le plus jeune âge les notions d’égalité des genres, le respect des droits humains et la lutte contre les stéréotypes », insiste-t-elle. « Éveiller la conscience du public sur le consentement, l’attitude respectueuse et les conséquences des violences de genre contribuerait significativement à prévenir les agressions. »
Cette vision holistique, qui allie éducation et protection légale, trouve son expression dans le message qu’elle adresse à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2025 : « En ce jour spécial, rendons hommage aux forces, aux talents et aux luttes des femmes qui ont participé à la construction de notre monde, mais également à celles qui continuent de se battre pour l’égalité. Malgré les progrès réalisés, il reste encore des défis à surmonter. Engageons-nous à construire un futur où les femmes bénéficieront de plus de soutien, de respect et de reconnaissance dans tous les domaines. »
Bio Express
Le parcours de Sonia Larose illustre comment passion et détermination peuvent façonner une carrière dédiée à l’enseignement des sciences. Après une scolarité primaire solide à l’école Philippe Rivalland R.C.A, cette Mauricienne brillante a poursuivi des études scientifiques au Queen Elizabeth College, avant d’obtenir son diplôme en mathématiques à l’Université de Maurice. Sa formation s’est complétée par un PGCE au Mauritius Institute of Education (MIE), lui ouvrant les portes de l’enseignement des mathématiques.

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